Une finale à portée de canne pour Laura Marendaz
12 février 2020Edition N°2681
Exilée dans la capitale depuis plusieurs années, l’ancienne joueuse de l’UC Yverdon luttera dimanche avec les Wizards pour conserver une 3e place qui permettrait aux Bernoises de choisir leur adversaire pour les play-off.
Voilà neuf saisons maintenant que Laura Marendaz porte les couleurs des Wizards de Berne-Berthoud. Si les choses n’ont pas toujours tourné comme elle l’aurait voulu pour son équipe, les Bernoises, déjà assurées de prendre part aux play-off, auront leur destin entre les mains, dimanche contre Coire. Une victoire face aux leaders du championnat, lors de l’ultime journée du tour principal, leur permettrait de conserver leur 3e rang, et de choisir ainsi leur adversaire pour les play-off. «Ce serait cool de pouvoir affronter une autre équipe bernoise, car il y a toujours une ambiance de fou lors des derbies», glisse l’unihockeyeuse de 26 ans. Et d’ajouter: «Ces dernières années, cela s’est souvent joué sur des détails pour nous en championnat. Mais on fait partie des meilleures formations du pays, nous devons donc concrétiser et atteindre la finale.»
Classées 5es avant la pause hivernale, les Wizards ont réalisé une excellente deuxième partie de championnat, empochant cinq victoires en autant de rencontres. Une série qui leur a permis de s’inviter dans le top 3, et à laquelle Laura Marendaz a contribué. «J’ai rarement comptabilisé autant de points en si peu de matches», souligne-t-elle. Une bonne passe bienvenue, après une saison plus compliquée l’an passé. «Nous avions changé d’entraîneur et je n’ai pas beaucoup joué en première partie de championnat. Comme je souhaitais bénéficier de plus de temps de jeu, j’ai même hésité à revenir dans mon club formateur, admet l’ancienne joueuse de l’UC Yverdon. Heureusement, la situation a évolué favorablement pour moi.»
Un retour aux sources?
Car si elle a longtemps fait les trajets entre la maison familiale de Cheseaux-Noréaz et la capitale, elle a pris le parti de s’établir en terre bernoise il y a bientôt quatre ans. «C’est un luxe d’avoir tout sur place. La récupération est beaucoup plus facile depuis que j’ai tout regroupé», reconnaît celle qui étudie le sport et le français à l’Université de Berne. Pas facile cependant de toujours tout concilier: «J’ai manqué un match et une semaine d’entraînement fin janvier car je devais partir en camp de ski de fond avec l’uni. Depuis, j’évolue en troisième ligne, alors que je faisais partie de la deuxième depuis le début de l’année.»
En ce qui concerne la suite, Laura Marendaz, actuellement en première année de master, pourrait continuer de jouer à Berne jusqu’à la fin de ses études. «J’avais eu une offre à Zurich, mais je l’ai déclinée car je ne souhaitais pas recommencer à faire les trajets. Tout est cependant toujours ouvert, j’évalue la situation sur le moment.» Celle qui aspire à devenir enseignante ne cache toutefois pas son envie de regagner les rangs de l’UCY, dans un avenir plus ou moins proche: «J’ai encore pas mal d’amies dans l’équipe et, si je veux rejouer avec elles, je ne devrai pas trop tarder à revenir.»
Au Mondial en tant que spectatrice
Si Laura Marendaz a été la première – et jusqu’à présent la seule – Romande à porter le maillot de l’équipe nationale, cela fait cependant un bout de temps qu’elle n’a plus eu l’opportunité de jouer avec la Suisse. «Il faut s’investir beaucoup plus que les autres pour être sélectionnée. L’ancien entraîneur m’avait dit que ma condition physique posait problème. Pour y remédier, j’aurais dû passer à neuf entraînements par semaine. Avec mes études, ce n’était pas gérable. Et comme je n’ai pas toujours été titulaire en club, j’ai fini par sortir des radars.»
Pas question toutefois de manquer le Championnat du monde féminin de la discipline, qui s’est déroulé à Neuchâtel en décembre dernier. «J’étais obligée d’aller voir, c’était à côté», rigole-t-elle. L’unihockeyeuse a notamment assisté aux matches de l’équipe de Suisse, qui s’est hissée en finale avant de s’incliner contre la Suède. «C’était une super performance. Je n’étais pas très optimiste avant le début de la compétition, car les Suissesses n’avaient pas réalisé un très bon tournoi de préparation. Le niveau était assez élevé, mais il y a toujours une grosse différence entre les quatre nations qui se disputent les médailles et les autres.»
En ce qui concerne une potentielle relève romande pour succéder à Laura Marendaz en sélection nationale, celle-ci ne cache pas que les conditions ne sont actuellement pas optimales: «Il n’y a pas d’équipe romande qui évolue en M21A. Pour avoir une chance de faire partie de l’équipe de Suisse des M19, les jeunes joueuses doivent rejoindre un club alémanique, ou avoir déjà un niveau suffisant pour jouer en LNB avec Yverdon.»