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Une incroyable aventure humaine

27 février 2013

Après avoir parcouru plus de 33000 kilomètres en moto, 18000 sur un cargo, plus ceux effectués en avion, Marco Martin et son épouse viennent de boucler leur tour du monde. Un périple qui les aura fait voyager de La Sarraz à l’Australie.

Janishta Martin et Marco Martin et la moto «OzzyBlue», lors de leur arrivée à Perth, en Australie, après une éprouvante traversée du grand désert Nullarbor par des températures de 48 degrés.

Dans un entretien qu’il accordait au journaliste Henri Lemaire, en 1971 dans un bar de Knokke, Jacques Brel, au sujet de la difficulté pour l’homme de réaliser ses rêves, disait en substance cela: «La difficulté, pour celui qui rêve d’aller de Bruxelles à Hong-Kong, ce n’est pas d’aller à Hong-Kong, mais c’est de quitter de Bruxelles.»

Ce choix difficile qui consiste à quitter une vie «confortable et peut-être un peu trop lisse» pour partir à la conquête d’un ailleurs fait d’inconnues comme autant de promesses de découvertes, Marco Martin l’a fait, il y a tout juste une année, le 17 février 2012. Ainsi, avec un sac à dos pour seul bagage, il quittait La Sarraz avec sa moto «La Polvorosa» direction le Havre où, une semaine plus tard, il embarquait sur un cargo pour Buenos Aires.

Des clés comme alliances

Une première étape durant laquelle l’aventurier de La Sarraz fera des escales à Dakar, Freetown, Rio de Janeiro, Sao Paulo et Montevideo. Une fois à Buenos Aires, Marco Martin roulera alors jusqu’à Cusco, au Pérou – en passant par la Patagonie, le Chili et la Bolivie – où il sera rejoint par son épouse Janishta. Une femme que l’aventurier a rencontrée, en 2008, lors d’un précédent voyage en moto à travers l’Inde, au guidon d’une Royal Enfield, dont les clés seront plus tard fondues pour en faire les alliances du couple. Le temps d’apprendre l’espagnol, Marco Martin et son épouse logeront, à Cusco, dans un petit garage baptisé «le garage gastronomique», car ils y organisent plusieurs bons repas dont des raclettes au fromage des Andes.

Puis le couple reprend la route, visite l’Équateur et la Colombie avant de vendre sa moto et de quitter le continent direction l’Australie où l’achat d’une nouvelle «monture», la «OzzyBlue», leur permettra de traverser le pays des kangourous. La Tasmanie, l’Indonésie et l’île Maurice s’ajouteront à ce formidable périple de quelque 33 000 kilomètres en moto, auxquels s’ajoutent ceux effectués en avion et les 18 000 passés sur le cargo.

Un véritable tour du monde dont le couple, qui est aujourd’hui à l’île Maurice, retire «l’immense satisfaction d’avoir accompli quelque chose de difficile ensemble». Une expérience qui leur aura «démontré que l’on peut vivre avec juste une moto, une tente de camping et un sac à dos. Ce qui permet de relativiser beaucoup de choses de la vie auxquelles on apporte d’habitude trop d’importance», explique Marco Martin.

Retour en Suisse

Une formidable aventure humaine qui touche, hélas, aujourd’hui à sa fin. «Nous avons passé un mois à Perth dans le but de chercher du travail. Mais la situation économique n’est pas très bonne pour le moment en Australie. Nous avons donc décidé de rentrer en Suisse, afin de trouver du travail. Ce qui n’était pas forcément prévu et qui a été un peu difficile a accepter», explique l’aventurier de La Sarraz, pour qui l’heure est maintenant au bilan de l’aventure. Ou plutôt de cette première partie de l’aventure, car il y a fort à parier qu’une fois les caisses à nouveau remplies, le couple reprendra la route.

 

Raphaël Muriset