Une jeune Nord-Vaudoise dope le surcyclage

Elisa Hurni a fondé il y a un peu plus d’un an à Montagny-près-Yverdon une association qui réunit les acteurs de la revalorisation d’objets obsolètes. Elle rayonne désormais dans toute la Suisse romande.

Le surcyclage est probablement pratiqué depuis la préhistoire, mais le principe en a été formalisé au milieu des années nonante. «C’est faire du neuf à partir de quelque chose qui n’était plus destiné à être utilisé, qui est obsolète», explique Elisa Hurni, directrice de l’Association Suisse Upcycling dont l’adresse est à Montagny-près-Yverdon où elle a été fondée, une position stratégique d’où elle peut intervenir partout en Suisse romande.

Écologique, économique et créatif

Que faire d’un réveil alors qu’on utilise désormais nos téléphones portables? Ou d’une robe qui a des trous? Cela peut-être aussi quelque chose de sentimental comme des tee-shirts d’un proche décédé. Il est possible de les transformer pour leur redonner vie, comme un objet de décoration avec le réveil, une jupe avec le tissu des robes ou des couvertures avec les tee-shirts.

«C’est à la fois écologique, économique et aussi créatif, explique la jeune entrepreneure de 23 ans. Des artistes en font aussi pour titiller leur créativité. C’est toujours plus facile de partir d’un bout de tissu neuf, que de devoir revaloriser une robe existante.»

Valorisation des déchets

L’association compte une cinquantaine de membres en Suisse romande, qui en ont fait le cœur de leur créativité ou qui se limitent à valoriser leurs déchets. Elisa Hurni prend l’exemple d’une personne qui fait des cotons démaquillants. Plutôt qu’en jeter les chutes, elle va pouvoir les valoriser en les utilisant pour des poufs ou des coussins.

La majorité des membres de l’association sont actifs dans le textile, mais l’un d’eux fait, par exemple, du mobilier avec des caisses de vin, un autre des accessoires avec des toiles de parapentes. L’association compte également plusieurs partenaires comme la boutique Upcy à Sion qui collabore à l’organisation d’ateliers avec des machines à coudre ou l’association L’Archipel, aussi à Sion, un pôle de compétences qui a pour objectif de sensibiliser la population locale à l’économie circulaire. Il y a aussi la MACO, Manufacture collaborative, à Genève qui s’engage en faveur du réemploi, de l’autofabrication, de la mutualisation des ressources et de l’économie circulaire. «Nous mettons nos membres en relation avec tous les acteurs qui partagent nos valeurs. Nous avons une vocation fédératrice», résume Elisa Hurni.

«Faire sa part»

Concrètement, l’association organise des tables rondes une fois par mois chez un de ses partenaires. La prochaine aura lieu à la Villa Perret à Neuchâtel, site de bureaux partagés depuis lequel Elisa Hurni opère. Le thème de cette rencontre agendée au 29 août est «Faire sa part». Elle a pour but d’encourager les petits gestes du quotidien, individuels et collectifs, parce que chaque pas compte. Les suivantes sont prévues à L’Archipel à Sion et à la MACO à Genève. Un programme a été établi jusqu’en mai 2026 avec sept partenaires.

Des écoles aux EMS

«Nous intervenons beaucoup sur demande, explique Elisa Hurni. Nous étions à la Fête fédérale de gym pour tenir un stand sur la revalorisation des sacs de sport. Nous allons bientôt participer à une compétition de basket 3×3 World Tour à Lausanne. Nous allons dans les écoles, les établissements socio-éducatifs, les hautes écoles, les centres d’apprentissage, les garderies et les EMS pour toucher toutes les générations. Nous avons un catalogue d’animations, de conférences, d’ateliers animés par nos créateurs en fonction de leurs compétences.»