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Une mascotte locale pour les enfants
Yverdon, 18 décembre 2018. Malika Ajlani. © Michel Duperrex

Une mascotte locale pour les enfants

21 décembre 2018 | Edition N°2401

Cléo le chat pourrait bientôt débarquer sur les scènes romandes et en librairie.

«J’adore la féerie et il n’y a pas d’âge pour ce genre d’ambiance qui fait du bien. Cet aspect magique se retrouve moins chez les adultes, mais chez les enfants, oui, et c’est ce que j’aime avec eux.»

Malika Ajlani, Yverdonnoise de 39 ans, s’est lancée dans la création d’un personnage: Cléo le chat. Son projet, qui sortira idéalement à la fin du printemps prochain, est composé d’un spectacle, Cléo et le trésor perdu, et d’un livre, Cléo et le coffre ronchon.

Ayant travaillé comme animatrice d’évènements, Malika Ajlani sait que les enfants sont demandeurs d’interaction et comment ils réagissent, raison pour laquelle elle a d’abord décidé de créer un spectacle: «Je voulais instaurer de grands moments de partage avec de l’animation, de la gaieté, de la mouvance et surtout permettre une certaine prise de confiance chez les enfants.» Elle explique également que Cléo se baladera dans un monde imaginaire, dont le premier volet aura pour thème les pirates. Malika Ajlani ajoute que «c’est en voulant créer un décor vidéo pour le spectacle que m’est venue l’idée d’utiliser ces images pour en faire également un livre». Un troisième concept s’est rajouté par la suite, celui d’utiliser Cléo pour intervenir dans le cadre scolaire, que ce soit sur le plan de l’apprentissage ou pour réagir à des sujets tels que le harcèlement scolaire.

Malika Ajlani souhaite que son personnage puisse servir d’exemple: «J’aimerais que Cléo inculque aux enfants les notions de partage et de solidarité, qui sont des valeurs profondes à leur apprendre. Mais aussi qu’il soit une figure servant à l’apprentissage de la vie pour les plus petits et à la prévention pour les plus grands.»

L’auteure a une idée bien précise concernant le caractère de son héros: «Je le vois comme un enfant d’environ cinq ans, maladroit, mais très attachant. Je l’imagine aussi un chouia susceptible, mais rêveur et courageux. Je trouve également important de lui donner une petite distinction afin de montrer aux enfants que, même avec un handicap, on peut être un super-héros. Donc Cléo a une oreille déchirée.»

Appel de fonds

Afin de réaliser ce projet ambitieux, elle a lancé une récolte de fonds sur wemakeit, une plateforme dédiée au crowdfunding. Elle se donne jusqu’au 24 janvier pour réunir plus de 26 000 francs. «Si ça ne marche pas, ça va certes ralentir le projet car il faudra employer d’autres moyens, mais ça ne va pas l’annuler pour autant.»

Lors des spectacles de ce premier volet, le groupe sera très restreint, afin de maintenir des tarifs attractifs pour le public. Cléo, joué par Fanny Ferrari, sera là pour interagir avec les enfants alors que Malika Ajlani, en qualité de chanteuse, interprétera notamment quelques titres d’Henri Dès.

Dans le livre, Cléo ne sera, pour l’heure, pas accompagné par d’autres protagonistes, hormis sa complice Mya la tortue. «D’autres personnages s’ajouteront sûrement à partir du second volet», précise la créatrice du projet.

Malika Ajlani a d’ailleurs comme ambition de sortir un ouvrage et de monter un spectacle par année. Son équipe est, pour l’instant, composée d’un technicien, Fabien Gasser, d’un costumier, Léonard Berney, ainsi que d’un illustrateur, Joël Schopfer. Ce dernier explique notamment l’importance du financement: «Les images concernant la campagne et la promotion sont les seules qui sont déjà produites. Le livre sera fait seulement une fois que le montant nécessaire sera atteint. Tout le déroulement est lié à la campagne et au budget.»

Malika Ajlani compte enfin une personne supplémentaire dans son équipe: sa fille de trois ans et demi. «Elle donne son avis. Je teste des choses sur elle et je les adapte en fonction de ses réactions. Les enfants n’ont pas de filtre, s’ils n’aiment pas, ils le disent.» Inspirée par sa fillette, mais également par d’autres spectacles ou même par Europa Park, cette maman a tout mis en œuvre pour réaliser ce projet, dès qu’elle l’a eu en tête: «Je suis passée de 70 à 40% au travail pour avoir davantage de temps. Je préfère sacrifier ma stabilité financière plutôt que les moments passés avec ma fille.»

 

Lara Liard