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Une motion pour lutter contre le fléau des déchets
Sébastien Delay, agriculteur à Baulmes, avait témoigné en janvier dans La Région à la suite de la mort d’une de ses vaches.

Une motion pour lutter contre le fléau des déchets

1 avril 2021

Jean-Pierre Grin, conseiller national (UDC) et agriculteur à Pomy, a récemment déposé une motion au Conseil national afin de mettre en place une campagne de sensibilisation contre le littering (abandon de détritus).

Pourquoi cette motion?

Le littering est un gros problème. Il crée des accidents sur le bétail mais affecte aussi la propreté du territoire. Je connais des agriculteurs qui ont été touchés et nous faisons face à ce problème de manière générale. Surtout avec les canettes qui sont ensuite déchiquetées par les machines. Mais aussi dans les compostières, car les déchets plastiques sont broyés avec le compost, ce qui diminue sa qualité et pollue les sols. L’idée serait donc de faire une campagne nationale en collaboration avec les cantons pour sensibiliser et prévenir les personnes de la portée de ces actes qui sont très simples mais qui entraînent des conséquences graves.

Quelle a été l’impulsion de cette motion ?

J’ai réagi à un article paru dans La Région en janvier qui relatait la mort d’une vache qui avait ingurgité une canette. On en parlait déjà avant, il y a des campagnes locales qui se font, dont une il y a environ huit ans qui avait porté ses fruits. Il faut recommencer ! Quand j’ai vu l’article, je me suis dit que c’était le moment de relancer cette problématique. C’est d’autant plus actuel avec la situation qui engendre plus de repas à l’emporter et donc plus de déchets.

Quelles suites concrètes ?

Cette campagne se ferait par des affiches de sensibilisation, par les médias, pourquoi pas des campagnes audiovisuelles aussi? Ce seront des images frappantes, diffusées à répétition en montrant les conséquences réelles du littering. Cette campagne devrait être faite au niveau national, avec des affiches identiques. Ensuite, les cantons seraient chargés de mettre en place la campagne tout en ayant une uniformité au niveau du pays. Une campagne sur le plan national coordonnée avec les cantons, avec un visuel identique comme le propose cette motion, devrait avoir un grand impact sur la population qui doit être réceptive.

Vous pensez que cela suffira ?

C’est vrai que l’éducation, il faut la faire en permanence. Les communes mettent à disposition des déchetteries, la population joue assez le jeu du tri, mais il reste encore trop de personnes laxistes qui lancent les déchets au bord des routes. C’est très simple de prendre son déchet, le mettre à la poubelle ou le laisser dans la voiture. Tous les moyens sont mis à disposition pour le tri dans tous les endroits de notre pays. Tout est mis en place, mais il y a une discipline à avoir. C’est pour ça que j’espère que la motion passe, et que cette campagne sensibilise la population. Quand on a une campagne qui se fait, il y a généralement tout de suite une réaction de la population. On n’arrivera jamais à avoir une sensibilité totale, mais si on arrive à réduire l’abandon de déchets de manière drastique ce sera déjà bien. Les gens ne sont pas forcément conscients des conséquences, donc c’est à nous de leur rappeler.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Nous avons déjà la signature de tous les partis. Cette motion est transmise au Conseil fédéral qui va y répondre à la session de juin. Si elle est acceptée, elle partira au Conseil des Etats. Si c’est un refus, je maintiendrai la motion et la défendrai devant le Parlement. Elle sera ensuite votée au Conseil national. J’ai plutôt confiance. Tout le monde aime avoir un environnement propre.

Léa Perrin