Logo
Une nouvelle étoile en approche
Photo: Brigitte Roman

Une nouvelle étoile en approche

22 décembre 2021

Aurélia Huber, 12 ans et élève à l’académie Terpsichore danse-études, fait partie des cinq jeunes talents de la danse classique sélectionnés par l’émission Prodiges, diffusée sur France 2 ce jeudi soir, ainsi que le 30 décembre. Rencontre avec cette jeune passionnée, ses rêves et ses défis.

Aurélia a 4 ans lorsqu’elle touche à la danse pour la première fois, dans un cours d’éveil. Mais ce n’est que cinq ans plus tard qu’elle prend la passion de la danse à bras le corps, une passion qui demeure aujourd’hui et qu’elle n’imagine pas la quitter un jour.

Comme tant d’enfants qui décident si soudainement d’emboîter le pas de leur héros préféré, c’est à travers un film que la jeune fille découvre soudain le besoin profond de danser: Ballerina, long-métrage d’animation sorti en 2016 relatant l’histoire d’une jeune orpheline qui se destine à devenir danseuse à l’Opéra de Paris, marque en effet profondément Aurélia.

«J’avais toujours aimé danser seule chez moi, mais ce film a été un déclic. J’ai trouvé que le personnage principal me ressemblait. J’ai eu besoin de danser, j’ai eu envie de le faire pour m’épanouir», raconte-t-elle. Elle s’inscrit donc à un cours près de chez elle.

Et malgré le caractère volage des rêves d’enfant, celui d’Aurélia traverse, lui, les épreuves d’une double vie qui mêle école et danse, celles des entraînements intensifs et des aléas des compétitions. «Danser, c’est vivre au fil des émotions; c’est là que l’on peut tout dire et exprimer ses sentiments», explique-t-elle. Jamais assouvie, la jeune danseuse s’engage dans la filière danse-études lancée par Brigitte Roman, la directrice de l’académie Terpsichore et ancienne soliste internationale, ce qui lui permet de suivre un cursus scolaire allégé et de se concentrer encore plus sur sa vocation.

Malgré tout, le rythme va en s’intensifiant; ses parents, qui remarquent alors la fatigue de leur fille, donnent ainsi leur aval pour qu’elle suive l’école depuis la maison. «Avoir tout un monde à côté de la danse pour lequel je devais également me donner à fond, c’était très stressant. Toute cette énergie que je perdais, je voulais la mettre pour la danse», commente-t-elle.

Et son père Lionel de rajouter: «Ce système lui permet de récupérer un peu de sa fatigue. Aurélia est très autonome, je n’ai pratiquement jamais eu à l’aider pour ses cours; du haut de ses 12 ans, elle a déjà un peu une vie d’adulte. Au début, j’étais un peu inquiet qu’elle ne profite pas d’une vie d’enfant traditionnelle, mais à chaque fois que je lui en parlais, elle me répondait: Je comprends ce que tu veux dire, papa, mais ne t’inquiète pas, je suis très heureuse. C’est comme ça que je veux vivre mon enfance. Alors après la quatrième fois, j’ai abandonné», sourit-il.

Cette persévérance est aujourd’hui récompensée par la sélection de la jeune danseuse parmi les 6000 candidats de l’émisssion Prodiges de France 2, qui récompense chaque année les espoirs francophones des arts du classique, qu’ils viennent du monde de la danse, des instruments ou du chant. C’est à un rythme effréné que la prodige et sa professeure ont dû travailler pour créer et exécuter leur chorégraphie sur les morceaux imposés par la production; et c’est ce travail acharné que la chaîne propose de découvrir les 23 et 30 décembre à 21h05.

Lorsqu’on lui demande quel serait son parcours idéal, Aurélia rappelle à nouveau ses rêves de petite fille: une carrière de grande danseuse, les planches de l’Opéra Garnier de Paris. Des rêves nourris par sa professeure, qui ne manque pas de lui évoquer avec excitation sa propre expérience dudit lieu: son propre rôle dans l’œuvre de Maurice Béjart, l’ambiance du palais, ses odeurs, sa scène en pente «à l’italienne»… Le spectateur ne peut alors qu’écouter d’un air attendri cet échange passionné, où la flamme de la nouvelle génération grandit, ainsi alimentée par les expériences de la précédente.