Logo

Une nuit entière pendu dans un arbre

13 juin 2014

Un parapentiste de la région a vécu un calvaire. Surpris par le vent, il a fini sa course dans un arbre en-dessous de Sainte-Croix et passé plusieurs heures dans la forêt.

Le parapentiste a pris son envol depuis Mauborget.

Le parapentiste a pris son envol depuis Mauborget.

Au moment de s’envoler de Mauborget à destination de Fontaines-sur-Grandson avec deux autres pilotes, mercredi aux environs de 13h15, Bernard* était loin d’imaginer la mésaventure à laquelle il allait être confronté. Alors qu’il survolait le Jura, un coup de vent frontal a rabattu sa voile à la hauteur du lieudit «Le Château», en-dessous de la localité de Sainte-Croix.

Le parapentiste, âgé de 60 ans, a rapidement perdu de l’altitude, puis heurté la cime des arbres, se retrouvant accroché aux branches de l’un d’eux. Dissimulé dans la végétation, sans téléphone portable, il n’a pas pu être localisé par les gendarmes et l’hélicoptère de la Rega à sa recherche. «J’ai alerté la police hier soir -mercredi soir, ndlr.- Mon mari fait du parapente depuis 1992. C’est rare que ce genre de situation se produise», raconte sa femme.

Par crainte de chuter, Bernard a passé la nuit dans sa position inconfortable, les secours ayant suspendu leurs investigations hier à 1h15 du matin. Il est finalement parvenu à s’extraire de ce mauvais pas par ses propres moyens, avec quelques égratignures. «Il a dû détacher sa voile pour descendre et est arrivé au sol vers 7h30 car il a attendu d’avoir la visibilité nécessaire pour ne pas chuter du tronc. On parle d’un arbre d’environ huit mètres de haut», indique Philippe Jaton, porte-parole de la Police cantonale, ajoutant qu’un automobiliste avait ramené le malchanceux.

«On m’a informé de la nouvelle. J’ai préféré ne pas encore l’appeler. Il a passé quatorze heures dans un arbre !», relevait, hier, Yves Muller, un pilote habitué du site de Mauborget. Yvan David, président de Vol Libre Suchet, le club de parapente et deltaplane du Jura vaudois, précise que l’endroit, «dégagé et facile d’accès», ne présente pas de danger, d’où la bonne fréquentation dont il bénéficie, notamment en début d’année, quand les autres sites sont encore enneigés.

«Les risques sont minimes. Les environs sont habités. Il arrive deux ou trois fois par année qu’un parapentiste se retrouve dans un arbre mais il y a une solidarité entre les pilotes, qui se surveillent mutuellement», conclut-il.

*prénom d’emprunt

Ludovic Pillonel