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Une permanence médicale à Orbe

10 octobre 2014

Des acteurs régionaux des domaines politique et de la santé se sont mobilisés pour trouver une solution suite à l’annonce de la fermeture de la policlinique.

Le bâtiment de la policlinique va accueillir, dès l’été prochain, une permanence de médecine générale. © Duperrex -a

Le bâtiment de la policlinique va accueillir, dès l’été prochain, une permanence de médecine générale.

Une ambiance sereine, plutôt bon enfant, révélant un intense soulagement, régnait mardi soir à l’Hôtel de Ville d’Orbe. Et pour cause: destinée à se retrouver orpheline de sa policlinique, la Cité urbigène continuera à voir des prestations médicales proposées sur ce site.

La confirmation de ce revirement de situation spectaculaire, déjà évoqué au Conseil communal de la Cité aux deux poissons, est le fruit d’une volonté commune des acteurs concernés de se mettre autour d’une table pour trouver une solution. Un consensus pour sortir de la période de tumultes qui avait résulté de la décision prise par les Etablissements hospitaliers du Nord vaudois (EHNV).

«Le dialogue n’était pas forcément possible avec la direction de l’époque», se souvient Claude Recordon, syndic d’Orbe. Désormais, suite au départ soudain de l’ancien directeur, l’hôpital régional est dirigé par un trio composé de Pascal Cotter, Bertrand Vuilleumier et Jean-François Cardis. «L’abcès a été crevé et nous pouvons regarder vers l’avenir», commente le syndic d’Orbe. Concrétement, le remède trouvé à la fermeture de la policlinique se nomme permanence médicale. Cette entité indépendante, qui sera mise en place dès l’été 2015, se destine à offrir des prestations de médecine de premier recours.

Décharger les urgences

«Trois consultations de médecine générale seront ouvertes pour commencer, avec ou sans rendez-vous, et la population continuera de bénéficier d’horaires élargis, du lundi au samedi», écrivent les EHNV dans un communiqué. De quoi contribuer à soulager les services des urgences de la Cité thermale et de Saint-Loup, souvent proches de la saturation. «Le 80% des patients qui se présentent aux urgences pourraient être pris en charge par un médecin généraliste», relève Jean-François Cardis, directeur général ad interim des Etablissements hospitaliers du Nord vaudois.

Un groupe de travail composé, entre autres, de Claude recordon, syndic d’orbe (à g.), et Jean-François Cardis, directeur général des eHNV, a trouvé une alternative à la fermeture programmée de la policlinique. © Nadine Jacquet

Un groupe de travail composé, entre autres, de Claude recordon, syndic d’orbe (à g.), et Jean-François Cardis, directeur général des eHNV, a trouvé une alternative à la fermeture programmée de la policlinique.

Autres soins maintenus

En parallèle, le site d’Orbe continuera à proposer soins palliatifs et réadaptation. Les consultations spécialisées en chirurgie, orthopédie, traitement des plaies et ophtalmologie feront également toujours partie de l’offre.

Ces garanties, exprimées par les EHNV, satisfont le député Denis Maillefer, de Valeyres-sous-Rances, qui avait manifesté par le dépôt d’une interpellation son opposition à la fermeture de la policlinique. «Elle assure environ 5000 consultations par an. Un certain nombre de patients n’ont pas de médecin de famille», indique-t-il.

Claude Recordon y voit, en outre, la confirmation d’une velléité municipale: «Le projet montre que notre stratégie, qui consiste à augmenter la population urbigène pour pouvoir bénéficier d’une amélioration de nos infrastructures, est juste», se réjouit- il.

 

Une volonté formatrice affirmée

Cela n’est plus un scoop: les médecins généralistes manquent cruellement sur le marché. La permanence médicale qui verra prochainement le jour à Orbe vise à favoriser la relève en permettant aux jeunes médecins d’y effectuer un stage. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre les Etablissements hospitaliers du Nord vaudois et le programme de formation ForOM NV. De plus, l’instauration d’une permanence regroupant plusieurs médecins, un modèle de plus en plus utilisé, correspond à l’évolution du métier, qui tend à se féminiser. Et d’éviter de dépendre d’un seul praticien, comme c’était le cas avec l’unique médecin-chef du site d’Orbe Claude Cachin, dont l’annonce de départ à la retraite avait eu un effet destabilisant.

 

Vers un important pôle médical à Orbe

A l’horizon 2018, la permanence médicale devrait quitter l’enceinte du Centre de traitement et de réadaptation pour le quartier Gruvatiez. Par ailleurs, le Centre de traitement et de réadaptation (CTR) de Chamblon et celui d’Orbe seront, à terme, regroupés sur un nouveau site, au sud de la Cité aux deux poissons. Enfin, la Fondation Saphir a l’intention de construire un EMS d’environ huitante lits sur le territoire urbigène. A noter que celle-ci pilote, toujours à Orbe, une structure de colocation pour malades d’Alzheimer.

Ludovic Pillonel