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Une première qui révèle l’envers du TBB
Chine Curchod, en renard chassé par Fanny Pelichet et Cédric Simon. © Michel Duperrex

Une première qui révèle l’envers du TBB

24 septembre 2019 | Edition N°2587

Yverdon-les-Bains – La pièce de Georges Grbic a fait voyager les spectateurs entre scène et coulisses, samedi dernier. Il s’agit de sa première création en tant que directeur du Théâtre Benno Besson.

Georges Grbic avait le trac samedi dernier. L’homme de théâtre a pourtant déjà connu le succès en 2015 avec la mise en scène des Trois Petits Cochons. Mais Les Deux Frères, la pièce qu’il a présentée le week-end passé au Théâtre Benno Besson (TBB), a quelque chose de particulier: il s’agit de la première création de Grbic depuis qu’il a été nommé directeur du TBB, en 2017. «écrire pour son propre théâtre, c’est formidable car on a un outil de travail exceptionnel à disposition, s’exclame le metteur en scène. Mais c’est aussi plus stressant, parce qu’on connaît le public et qu’on doit lui faire face quoi qu’il arrive.»

Dans sa pièce, le Serbo-suisse s’inspire d’un conte des frères Grim pour offrir une création diversifiée au public. En suivant les péripéties de jumeaux livrés à eux-mêmes, les spectateurs voyagent. Aussi bien dans les genres théâtraux visités par Grbic, de la marionnette aux jeux d’ombres, que dans les décors qui les transportent en Asie.

En coulisses, les spectateurs ont découvert comment fonctionnent les jeux d’ombres. © Michel Duperrex

La grande particularité de l’œuvre? Les spectateurs ne se contentent pas de rester face à la scène. En effet, Les Deux Frères invite son public à découvrir le spectacle de l’intérieur, directement dans les coulisses. Ainsi, la moitié des spectateurs débute derrière le rideau, alors que le reste du public occupe une place «traditionnelle». Au bout de trente minutes, lorsque la pièce se termine, les rôles s’inversent.

Derrière cette mise en scène innovante réside une volonté d’instruire le spectateur. «Lorsqu’on assiste aux jeux d’ombres, on ne se rend pas compte de leur complexité», exemplifie le directeur du TBB. C’est aussi l’occasion pour Grbic de faire naître des passions et, pourquoi pas, de révéler de futurs collaborateurs du TBB. «En leur dévoilant l’envers du décor, on espère montrer aux enfants qu’ils peuvent créer leurs propres spectacles, qu’ils peuvent laisser libre cours à leur imagination.»

Massimo Greco