Le RC Yverdon a décroché le 4e titre suisse de son histoire, samedi, en remportant la finale sans discussions (25-5) contre Hermance, dans un Stade municipal en ébullition.
Prostré, les yeux rougis et le regard dans le vide, Théo Accerani était désabusé après que le RC Yverdon avait, coup sur coup, perdu la finale du championnat d’un point, dans les arrêts de jeu, contre Nyon, et celle de Coupe de Suisse, épousant le même scénario catastrophe, sur le terrain d’Hermance. C’était il y a douze mois. Samedi, au Stade municipal, les Yverdonnois ont pris leur revanche sur les événements de 2024. Ils sont champions de Suisse, comme trois ans plus tôt.
Yverdon a maîtrisé sa finale de la tête et des épaules. Théo Accerani a pu fêter comme il se doit ce fantastique succès avec ses camarades. «J’ai repensé à cette photo de moi parue dans le journal, dans la semaine, relevait le talonneur. Je me suis dit que, cette année, il fallait en refaire une, mais avec la victoire au bout.» Un joli clin d’œil au destin.
En mission durant ces playoffs, aussi pour l’entraîneur Alexandre Farina dont c’était le dernier match sur le banc yverdonnois, Jonathan Dallet et ses coéquipiers avaient parfaitement retenu la leçon. Dominants en mêlée, ils ont poussé Hermance dans son camp. Il y avait 13-0 à la pause, 25-5 au final. «La hantise était de se faire encore une fois remonter comme l’an dernier. On s’est dit qu’il fallait remettre du gaz d’entrée en deuxième mi-temps. Au final, on a bien galéré quinze minutes durant, mais on n’a pris que cinq points et on a remis la marche avant.» Vers un sacre indiscutable.
«On a manqué très peu de plaquages, et on a été bons dans les fondamentaux: la mêlée, les touches et la défense», ajoutait encore le futur international suisse. Une finale maîtrisée, après les échecs de 2023 et 2024 en championnat.
C’est une fin de cycle pour le RCY – plusieurs départs sont attendus –, et le début de quelque chose de nouveau. Stéphane Bolomier savourait ce succès au milieu de la pelouse, au milieu des sourires. «On savait que c’était la dernière cartouche pour beaucoup. On se disait, celle-là, on ne peut pas la laisser passer, on avait les crocs, relevait le capitaine. Cette saison, on était moins sereins que d’habitude, mais sur la fin, on a réussi à recréer un groupe.» Pour des playoffs sérieux et aboutis.
Le groupe a fait parler son bagage, a appris de ses déconvenues, a offert une réaction de champion. «On a gagné en expérience, et je pense que ça s’est senti, appréciait encore Stéphane Bolomier, lui que venait de soulever le ballon de rugby percé d’une flèche, le trophée, avant de bondir de joie avec ses camarades. De le refaire avec tous les nouveaux, après avoir connu deux échecs, c’est incroyable.» Et mérité.