La «une» du HC Yverdon (1L) démarre le tour contre la relégation samedi. Avec le devoir de se maintenir, notamment pour les jeunes qui monteront la saison prochaine, comme l’explique le président Gaël Vidmer.
Gaël Vidmer, quel regard portez-vous sur le début d’année 2023 difficile de la première équipe du HCY?
On était plutôt optimistes avant les fêtes, la «une» avait connu un bon passage et on pensait qu’elle commencerait l’année sur la même lancée. Malheureusement, on est repartis dans une série négative, comme en début de saison. C’est toujours difficile quand tu commences à perdre deux, trois matches d’affilée, la confiance diminue. Même si ces défaites se sont jouées sur pas grand-chose, quelques erreurs individuelles face à des formations avec, je pense, un peu plus d’expérience que nous.
Quelques-uns de vos adversaires s’étaient en outre renforcés…
Certaines équipes ont été rechercher un ou deux joueurs d’expérience sur la fin de saison régulière. Ce n’est pas notre objectif d’aller chercher des licences B pour se maintenir. Je pense que le contingent dont on dispose depuis le début de l’exercice a les capacités de le faire. Donc on le fera avec l’équipe qu’il y a là. Car le but reste de se maintenir en 1re ligue, même si on sait que c’est une ligue compliquée. On le voit cette année. On ne peut pas seulement s’entraîner deux fois par semaine et aller disputer les matches.
Les absences aux entraînements, est-ce un problème au HCY?
Il y en a quand même pas mal, et je pense que cela s’est ressenti au niveau du jeu. Entre Noël et Nouvel An, par exemple, c’est toujours une période délicate. Mais ce sont des sportifs amateurs, je ne peux pas les obliger à être là. Je ne vais pas les attacher dans le vestiaire et les empêcher de partir en vacances, hein! Mais l’objectif est de se maintenir et de composer une équipe pour l’année prochaine, même s’il y a quelques anciens qui vont sûrement arrêter. L’idée est de faire monter des jeunes, car il y a des M17 qui vont passer en M20, et le championnat dans cette catégorie ne comporte pas énormément de matches. Le but est donc qu’ils évoluent aussi avec la «une» pour leur faire jouer un double championnat.
Et pour le reste de l’effectif?
On verra qui on arrive à attirer. On veut des joueurs qui partagent le même projet que nous, c’est-à-dire jouer avec des jeunes qui ont le niveau d’évoluer en 1re ligue, et pas forcément viser le haut de classement, mais bien le maintien. On espère pouvoir entourer nos jeunes avec des éléments plus âgés, d’expérience, qui ont envie de faire les sacrifices nécessaires pour patiner à ce niveau. Car ça reste une ligue amateur, mais qui demande quand même beaucoup. C’est d’autant plus difficile de trouver du monde qu’il y a beaucoup de clubs en 1re ligue autour de nous pour peu de joueurs.
À quel point est-ce essentiel pour le HC Yverdon que sa première équipe se maintienne en 1re ligue?
C’est important pour garder une ligne qui va dans la continuité de notre mouvement juniors. Même si la différence entre le haut de classement de 2e ligue et le bas du tableau de 1re ligue n’est pas énorme, nos jeunes auront un niveau de jeu plus intéressant s’ils peuvent évoluer dans cette dernière.
Serait-il plus compliqué de trouver un ou deux cadres si le HCY venait à évoluer en 2e ligue?
Non, je pense au contraire que ce serait plus difficile de trouver des joueurs cadres en 1re ligue, à cause de ce que cela demande au niveau des entraînements, des matches, des déplacements. On voit que la tendance, chez beaucoup de joueurs qui arrivent dans la trentaine, est qu’ils préfèrent aller jouer en 2e ou 3e ligue avec une équipe de copains que faire les sacrifices pour s’entraîner trois fois par semaine plus un match pour jouer en 1re ligue. Après, à Yverdon, on a eu quelques discussions en début d’année pour faire un peu un tour de vestiaire, mais on les reprendra à la fin de la saison. Car on va laisser les joueurs se concentrer sur ce qu’ils ont à faire, c’est-à-dire jouer et se maintenir.
Comment sentez-vous l’équipe, à quelques jours du début du tour contre la relégation?
Les gens sont là à l’entraînement, je crois qu’il y a un bon rythme. J’espère que les joueurs sont motivés. Après, c’est leur saison. S’ils sont relégués, ce sera la faute de chacun, car ce sont eux qui sont sur la glace. J’espère qu’ils auront envie de mouiller le maillot, aussi pour ne pas qu’ils aient une relégation sur leur CV, quoi qu’ils veuillent faire la saison prochaine. Et je ne pense pas que ceux qui vont peut-être arrêter aient envie de finir sur une descente en 2e ligue. Dès samedi, c’est un autre championnat qui commence, un mini-championnat à gagner.
Pas de menace de relégation volontaire
Le scénario de la saison 2014-2015 pourrait-il se répéter? Alors que le HC Yverdon avait sauvé sa place en 1re ligue sur la glace, le club avait dû se résoudre à demander sa relégation en 2e ligue, l’équipe coûtant trop cher au club en unités de formation.
«Le système fait que, si un jeune du HCY va poursuivre sa formation ailleurs (ndlr: pour rester en filière élite par exemple), on doit payer quelque chose aux clubs par lesquels ils sont passés pour pouvoir les faire jouer en première équipe chez nous. Maintenant, on a l’avantage de pouvoir garder nos jeunes plus longtemps (ndlr: les M15 yverdonnois évoluant désormais en élite), et on touche nous aussi des unités de formation, ce qui équilibre la balance», explique Gaël Vidmer.
Le président l’affirme, si la «une» se maintient sur la glace, il n’y aura pas de risque de relégation volontaire, ni pour des raisons économiques, ni pour des questions d’effectif. «Les finances du club sont saines, et il ne faut pas réfléchir dans quelle ligue on va jouer pour construire l’équipe. Qu’on soit en 1re ou en 2e ligue, ce sera la même, avec la volonté de faire monter un maximum de jeunes qui ont le niveau et l’envie, encadrés par quelques éléments d’expérience. En cas de maintien, on ne va pas aller chercher des joueurs de l’extérieur qui barrent la progression de nos juniors. On laissera toujours de la place à ces derniers dans l’équipe.»
Donner envie aux jeunes talents de continuer
«Mais on cherche aussi des jeunes qui sortent des M20 élite et ne signent pas de contrat en ligue nationale, en se rapprochant d’autres clubs au besoin, précise Gaël Vidmer. On en voit beaucoup qui sont déçus et qui arrêtent.»
Le but est donc de leur donner envie de continuer à jouer à un niveau intéressant. «Surtout qu’on ne sait jamais ce que la suite peut leur réserver. Mais il faut qu’ils montrent de la motivation. Avant, les jeunes étaient les premiers à l’entraînement, les derniers partis, et ils disputaient un double championnat. Maintenant, certains, tu les prends deux fois avec la première équipe et s’ils ne mettent pas les pieds sur la glace pendant le match, ils ne viennent pas la fois d’après.»