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Une révolution dans le commerce agricole

3 février 2010

Face à l’évolution du monde agricole, les LANDI se restructurent. Les réflexions de fenaco et des sociétés d’agriculture ont donné naissance à la LANDI Nord vaudois-Venoge SA. Les coopératives Jura-Nord vaudois et La Venoge devraient fusionner avec la SA.

Daniel Develey, Maurice Dubuis et Dominique Romanens lors de l’inauguration du nouveau centre céréalier Landi à Chavornay, en juin 2008.

Daniel Develey, Maurice Dubuis et Dominique Romanens lors de l’inauguration du nouveau centre céréalier Landi à Chavornay, en juin 2008.

Au grenier les sociétés d’agriculture d’Orbe, d’Yverdon, de Penthalaz et de Baulmes. Les commerces du groupe coopératif d’entreprises fenaco-LANDI font désormais partie d’une seule entité: la LANDI Nord vaudois-Venoge SA. Quant aux coopératives Jura-Nord vaudois et La Venoge, elles voteront prochainement leur fusion avec la SA.

La naissance de cette société anonyme en décembre dernier est une petite révolution pour les agriculteurs de la région. La nouvelle entité répond aux transformations économiques subies par le domaine agricole, explique sa nouvelle administration. Face à l’ouverture des frontières et à la spécialisation des exploitations, l’évolution des structures du secteur s’accélère. Pour s’assurer un avenir, les LANDI doivent atteindre une taille critique permettant une gestion ciblée des coûts. «Autrefois, chaque gérant d’une LANDI était multitâches, explique le directeur de la SA, Daniel Develey. Mais aujourd’hui, l’agriculteur demande toujours plus de professionnalisme et de connaissance technique. C’est une valeur ajoutée qui a un coût et qui ne peut être assumée que par une structure appropriée.» Une nouvelle équipe a ainsi été mise en place et le cahier des charges de chacun redéfini.

La nouvelle forme juridique évitera également la fuite du capital social. La diminution du nombre d’exploitations suisses n’est pas nouvelle. Or, lorsqu’une entreprise disparaît, c’est une partie du capital qui s’évapore. Avec la SA, les actions seront rachetées par la société, poursuit le responsable: «Nous pourrons ainsi privilégier les jeunes exploitations, tout en évitant le monopole de gros sociétaires.» Les actions resteront entre les mains d’exploitants. En regard avec ses engagements financiers, fenaco en détiendra au minimum 67%. Les agriculteurs et la maison mère seront représentés à part égale au sein du conseil d’administration.

Finalement, ultime vertu du nouveau système, la participation des agriculteurs aux décisions de gestion de leur société. En tant que membres de la Coopérative agricole Jura-Nord vaudois et de la Société coopérative de La Venoge, leur pouvoir «se limite aujourd’hui à influencer les décisions de fenaco au niveau national, reconnaît Daniel Develey. Avec la SA, les agriculteurs-actionnaires pourront agir au niveau local.»

Partie prenante aux discussions de fusion, Daniel Develey est donc convaincu par le bien-fondé du changement. Il ne craint pas non plus une levée de bouclier des membres des deux coopératives. « Leurs comités ont adhéré aux principes. Ils devraient donner leur feu vert à une large majorité. »

Prochaine étape, les assemblées générales des coopératives qui se tiendront ces prochains jours. Elles décideront notamment du mode de répartition de leur fortune respective en cas d’intégration à la SA. Le vote final est agendé au mois de mai 2010.

Hélène Isoz