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Une terrible tragédie décime la Fédération vaudoise des entrepreneurs

3 octobre 2014

Un hélicoptère transportant une délégation de la FVE est tombé, hier matin, près de Montbéliard. Les entrepreneurs vaudois allaient assister à l’assemblée de leurs collègues du Doubs. Bilan: cinq morts et deux blessés graves.

L’hélicoptère vaudois s’est écrasé, hier, à 9h40, sur un poulailler, à quelques centaines de mètres des pistes de l’aérodrome français de Montbéliard. © Jean-Luc Gilmé-L’Est républicain

L’hélicoptère vaudois s’est écrasé, hier, à 9h40, sur un poulailler, à quelques centaines de mètres des pistes de l’aérodrome français de Montbéliard.

«C’est une immense perte. La direction de la Fédération est décapitée. C’est terrible», témoigne Christian Rovero, président des entrepreneurs du Nord vaudois, qui avait des contacts réguliers avec ses collègues de la Fédération, dont certains sont décédés. Christian Rovero connaissait bien le président disparu Jean- Pierre Rossellet: «Nous avons fait notre maîtrise ensemble. C’était un vrai entrepreneur, quelqu’un de très sympathique. Il en était à sa troisième année de mandat et il avait les choses bien en main.» Le président de la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE), était aussi le président de l’entreprise de construction Deneriaz S.A., active à Lausanne et en Valais.

La délégation vaudoise comprenait, en outre, le vice-président Christian Michoud, qui était actif dans l’entreprise Laurent Membrez S.A., connu également pour son engagement dans le Lausanne Sport, puisqu’il en était le président du Onze d’Or. Deux autres membres du comité, Cédric Frossard et Bernard Steck, avaient aussi pris place dans l’appareil, où avaient également embarqué le directeur de la FVE, Georges Zünd, ancien préfet du district de Morges, et une collaboratrice. L’appareil était piloté par Fabrice Schneider, ingénieur paysagiste, de l’entreprise Schneider Paysage, active sur le bassin lémanique.

Daniel Grandguillaume, de Giez, pilote et président de la compagne Héli-Lausanne, est atterré: «C’est un coup terrible. Le pilote était un proche, actionnaire de la compagnie, et un ami.» L’appareil, propriété d’Héli- Lausanne, avait été affrêté à titre privé. Il ne s’agissait pas d’un vol commercial de la compagnie, a précisé celle-ci dans un communiqué où elle rend hommage aux victimes.

Deux blessés graves

A l’heure où nous bouclons cet article, selon le bilan rendu public par la Préfecture du Doubs, cinq personnes sont décédées. Deux sont grièvement blessées: Georges Zünd, qui a été transporté au Centre hospitalier de Besançon, et Cédric Frossard, qui a été transféré à Bâle. Selon les autorités françaises, son pronostic vital est engagé. Le pilote était co-propriétaire de l’appareil et il comptait plus de 500 heures de vol à son actif. Quant à la machine, construite en 2006 et acquise par Héli-Lausanne l’an dernier, elle était considérée comme récente.

La délégation de la FVE avait prévu de visiter Peugeot, avant de participer, en fin d’après-midi, à l’assemblée de la Fédération BTP (bâtiment et travaux publics) du Doubs, avec laquelle les échanges étaient réguliers. Président de la Fédération BTP du Doubs, Christian Arguelles s’est dit «atterré».

Yan Pauchard/Isidore Raposo

 

Le Conseil d’Etat consterné et triste

Le Conseil d’Etat vaudois a présenté ses condoléances aux familles des victimes de l’accident, hier après-midi. Il a également assuré «son entier soutien à la Fédération vaudoise des entrepreneurs, partenaire essentiel», durement frappée par cette catastrophe. Dans un communiqué, le Gouvernement vaudois indique avoir appris «avec consternation et une immense tristesse» le crash de l’appareil. Avec cet accident, «c’est tout un pan (de la vie économique vaudoise) qui est affecté de manière brutale.

 

«La couverture nuageuse était importante»

L’hélicoptère vaudois s’est écrasé, hier, à 9h40, sur un poulailler, à quelques centaines de mètres des pistes de l’aérodrome français de Montbéliard. © Préfecture du Doubs

L’hélicoptère vaudois s’est écrasé, hier, à 9h40, sur un poulailler, à quelques centaines de mètres des
pistes de l’aérodrome français de Montbéliard.

A l’occasion d’une conférence de presse organisée par le parquet concerné, hier après-midi en France voisine, le procureur a notamment déclaré: «La couverture nuageuse était importante ce jeudi matin, avec de nombreux bancs de brouillards. Le pilote a indiqué à la tour qu’il cherchait une trouée dans la brume pour tenter d’atterrir. L’approche de l’hélicoptère a été longue, il y a eu des arbres hachés par le rotor avant le crash. Selon la tour de contrôle, la visibilité horizontale était de 1 km…»

ATS

 

 «L’hélicoptère est tombé comme une pierre»

L’EC130 avait été acquis l’an dernier par Héli-Lausanne. DR

L’EC130 avait été acquis l’an dernier par Héli-Lausanne.

L’hélicoptère de la compagnie vaudoise Héli-Lausanne, de type Eurocopter EC130, parti à 8h49 de l’aéroport de la Blécherette, s’est écrasé à quelques centaines de mètres des pistes de l’aérodrome de Montbéliard, comme l’a rapporté très vite le Service de communication de la préfecture du Doubs. Il s’est rapidement avéré qu’il n’avait à son bord que des clients privés, réunis par le pilote.

Un appel de détresse provenant de l’hélicoptère, qui transportait six hommes et une femme de nationalité suisse, âgés de 45 à 63 ans, a été reçu à 9h40. L’appareil s’est écrasé quelques secondes plus tard, sur la commune de Bart, plus précisément à la rue de Chataillon, dans le jardin d’un pavillon. Vers 11h, alors que les secours étaient présents en nombre sur place, on dénombrait déjà cinq morts, une personne polytraumatisée transportée à l’hôpital de Besançon, et une autre en cours de désincarcération, qui a ensuite été transférée à Bâle.

Importante mobilisation

Le sous-préfet de Montbéliard était sur les lieux pour coordonner les opérations de secours, qui ont concerné 56 pompiers et 19 gendarmes. Le plan SATER (sauvetage aéro-terrestre) était déclenché. C’est le site local toutmontbeliard. com qui indiquait que les Suisses se rendaient à un congrès à Sochaux, organisé par la Fédération du Bâtiment et travaux publics (BTP). L’Est Républicain révélait, lui, qu’une Morgienne figurait parmi les victimes, ses papiers ayant été retrouvés à proximité du crash.

«Des relents de kérosène»

«D’après des témoins, l’hélicoptère est tombé comme une pierre, a rapporté le maire de Bart, Pierre Schlatter, interrogé par la chaîne franceinfo. Il était en zone d’approche, à quelques minutes d’atterrir. Il s’est écrasé à l’écart du village, sur un hangar, à quatre mètres de la première habitation. Le bilan aurait donc pu être encore plus lourd.»

Et d’ajouter que les informations étaient difficiles à obtenir. «Une zone de sécurité a effectivement été établie autour de l’épave, où des relents de kérosène sont perceptibles. Il y était même déconseillé d’utiliser son téléphone. J’ai vu deux corps recouverts, une personne en train de se faire soigner et d’autres encore dans les débris de l’hélico», précisait le préfet.

«Il y a eu deux bruits distincts. Une pale de l’hélice s’est encastrée dans la maison. Le moteur de l’appareil a atterri près de la maison. La cime des arbres a été rabotée sur une trentaine de mètres », a expliqué un habitant à francebleu.fr. Avant que, très vite, au vu du nombre de personnes touchées par la tragédie et de leur importance, ne soit annoncé que la Fédération vaudoise des entrepreneurs avait, ainsi, été décimée.

ATS / AFP / P.W.