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Une Yverdonnoise est la première femme à rejoindre la brigade du lac

7 août 2014

Emmanuelle Giuliacci plonge depuis le mois d’avril avec les brigades du lac vaudoises. Elle est la première femme à rejoindre les plongeurs de la gendarmerie.

Emmanuelle Giuliacci se réjouit de pouvoir raconter à ses petits-enfants qu’elle était la première femme à travailler à la brigade du lac.

Emmanuelle Giuliacci se réjouit de pouvoir raconter à ses petits-enfants qu’elle était la première femme à travailler à la brigade du lac.

Emmanuelle Giuliacci a ouvert la voie. Cette Yverdonnoise de 27 ans est en effet la première femme à travailler avec la brigade du lac vaudoise. Depuis le premier avril dernier, la jeune Nord-Vaudoise suit, en effet, une formation bien particulière à Yverdon-les-Bains. Elle deviendra certainement, une fois ses derniers examens terminés, la première plongeuse supplétive de la gendarmerie.

«Je fais de la plongée de loisir depuis 2009. J’ai fait mes différents brevets jusqu’à celui d’instructeur, raconte Emmanuelle Giuliacci, alors qu’elle s’apprête à plonger depuis le bateau de la brigade yverdonnoise. Mais ce sont mes collègues de la gendarmerie de Renens qui m’ont poussée à postuler à la brigade du lac.» Elle a donc répondu à une postulation interne et a ensuite passé avec succès les différents tests physiques, dont le barème est resté le même que pour les hommes, pour travailler au bord de la Thièle.

Le groupe de travail effectue un petit debriefing en attendant que le bateau vienne les récupérer.

Le groupe de travail effectue un petit debriefing en attendant que le bateau vienne les récupérer.

Durant six mois, l’aspirante et trois de ses collègues ont donc quitté leur poste de gendarmerie pour devenir stagiaires, à plein temps, dans les brigades d’Ouchy et de la Cité thermale. «Je me dis, surtout quand je navigue les jours de beau, que nous avons vraiment de la chance de faire ce métier.

Mais attention, ce ne sont pas six mois tranquilles», indique-t-elle. Depuis avril, la jeune femme a effectué une vingtaine de plongées pour améliorer son niveau, tout en passant son permis de bateau à moteur, et en découvrant de nouvelles facettes de son métier. «Je ne connaissais pas l’aspect de la police verte, qui lutte contre la pollution du lac, donne-t-elle en exemple. Le métier est très intéressant.»

«Elle s’est rapidement intégrée et elle travaille bien. On sent qu’elle est passionnée, indique avec satisfaction l’adjudant Paul Gerber. C’est nouveau d’avoir une femme dans l’équipe et nous nous inquiétions pour elle au début, mais tout se déroule sans problème.» Début octobre, Emmanuelle Giuliacci reprendra son travail à Renens. Si tout se passe bien, elle deviendra plongeuse supplétive et continuera à plonger tous les mardis avec la brigade, pour garder le niveau et venir en renfort en cas de besoin. «C’est un but de travailler à la brigade du lac de façon permanente, mais je ne suis pas pressée», conclut-elle.

 

Six mois de formation et de nombreux tests physiques

Emmanuelle Giuliacci à encore plusieurs défis à relever avant de pouvoir rejoindre définitivement la brigade du lac.

Emmanuelle Giuliacci à encore plusieurs défis à relever avant de pouvoir rejoindre définitivement la brigade du lac.

A la hauteur de Saint-Aubin, quatre groupes s’apprêtent à se jeter à l’eau à tour de rôle depuis le bateau de la brigade du lac de Neuchâtel. Les stagiaires Anthony et Emanuelle Giuliacci (voir ci-dessus) vont descendre à 40 mètres pour effectuer une série d’exercices expliqués par le sergent major Gérald Wyss, responsable de formation. Avec près de 40 kilos de matériel sur le dos et une bouteille supplémentaire de Nitrox attachée sur la poitrine, les plongeurs s’élancent. Moins d’une heure après, ils remontent avec le sourire. Les différents entraînements qu’ils ont dû faire sous l’eau ont été réussis.

Une fois sur le bateau, le responsable de formation Gérald Wyss explique quels seront les exercices à effectuer sous l’eau.

Une fois sur le bateau, le responsable de formation Gérald Wyss explique quels seront les exercices à effectuer sous l’eau.

Comme chaque mardi, les plongeurs de la brigade du lac vaudoise se sont retrouvés, pour plonger. Ils sont quatre à travailler en permanence à Yverdon-les-Bains, cinq à Ouchy et ils sont tenus de faire au minimum 35 plongées d’entraînement par année. De plus, ils accueillent jusqu’au 30 septembre prochain quatre stagiaires qui suivent une formation exigeante.

«Nous plongeons par tous les temps», précise l’adjudant Paul Gerber. Qu’il gèle ou qu’il y ait du brouillard, les plongeurs vont faire leurs exercices soit dans le lac de Neuchâtel, soit dans le Léman. Mardi, c’est à Yverdon-les-Bains que se sont retrouvés les gendarmes.

Les plongeurs portent plus de 40 kilos de matériel. Avant de se jeter à l’eau, le bon fonctionnement de l’équipement est vérifié.

Les plongeurs portent plus de 40 kilos de matériel. Avant de se jeter à l’eau, le bon fonctionnement de l’équipement est vérifié.

En six mois, les stagiaires suivent une vingtaine de formations différentes, allant des techniques de plongée à la navigation, en passant par les interventions contre la pollution. N’est pas gendarme à la brigade du lac qui veut. Pour pouvoir apprendre le métier, il faut, dans un premier temps, réussir une série de tests physiques : course à pied, nage, plongée en apnée ou encore effectuer un parcours sous l’eau les yeux bandés. Une fois la formation terminée, les gendarmes pourront devenir plongeurs supplétifs, puis, en fonction des places disponibles, ils pourront rejoindre la brigade du lac.

Bien que formés, les plongeurs de la gendarmerie doivent, chaque année, réussir une longue série de tests physiques pour garder leur poste.

Muriel Aubert