Fort d’une magnifique victoire 6-3 contre Genolier-Begnins, Vallorbe-Ballaigues a assuré son maintien, samedi, et envoyé son adversaire en 2e ligue.
Aurélien Trarbach a envoyé une des immenses touches dont il a le secret directement dans la surface adverse, Olivier Paltenghi a courageusement placé sa tête au bon endroit et Vallorbe-Ballaigues est revenu à 2-2. A ce moment précis (29e), se dire que les deux formations allaient lever le pied et gentiment rouler vers un match nul qui garantissait à tous les deux leur maintien en 2e ligue inter n’avait absolument rien d’une idée extravagante. «Sauf qu’on n’est vraiment pas du genre à calculer. Jouer pour le point du nul ne nous a jamais effleuré l’esprit. On voulait obtenir notre maintien en marquant le coup, en rendant fier notre public», a rétorqué Hugo Reulier. Ainsi est née la tempête vallorbière, pas une seconde effrayée par le spectre d’une éventuelle relégation.
Vite en-bas, vite en-haut
Ce Val-Bal version 2018 est tellement instable que tout peut se passer à tout moment lorsque la balle est dans les pieds de Jérôme Martin ou d’un de ses coéquipiers. Dans un bon jour, l’équipe de Jean-Yves Bonnard a tout d’un prétendant à une promotion qu’il ne pourrait de toute façon pas accepter (les Vallobiers ne possèdent pas suffisamment de joueurs formés localement pour évoluer en 1re ligue). Mais lorsque les choses se passent moins bien, une spirale négative se crée, pèse sur le moral des joueurs et efface une bonne partie de leurs qualités en un rien de temps. Autrement dit, Val-Bal a besoin d’équilibre pour s’éviter le genre de coup de chaleur ressenti ces dernières semaines.
Reste qu’une toute petite éclaircie peut très vite propulser les Nord-Vaudois à un niveau où ils deviennent tout simplement irrésistibles. Quand est-ce que le déclic a eu lieu face à Genolier? Difficile à dire. Peut-être lorsqu’Olivier Paltenghi a imité la mythique célébration du buteur de la Côte, Julien Jemmely, en plaçant ses mains sur son crâne pour former des cornes de wapiti. A peine vingt minutes de jeu plus tard, Hugo Reulier avait frappé deux fois, Aurélien Trarbach transpercé l’arrière-garde des visiteurs de la tête et le score était passé à 5-2. Le sort était scellé, ce Val-Bal là bien trop fort pour «GB», relégué après deux saisons dans la catégorie.
Un trio complémentaire
En inscrivant six buts (6-3, score final), Vallorbe a aussi réparé une petite anomalie. Avant ce match, les hommes de Jean-Yves Bonnard possédaient la troisième moins bonne attaque du groupe. Et même s’ils restent en fond de classe après le festival d’avant-hier, il faut saluer l’excellent boulot offensif abattu par Hugo Reulier et ses camardes. Composé également de Samir Benkreira et de Kevin Bertrand, le trio français est en mesure de dynamiter n’importe quel bloc défensif à ce niveau. Sang froid, précision, sens du but: Reulier (13 réussites cette saison) possède toutes les qualités du centre avant idéal. Un poil moins à l’aise devant le filet, Benkreira peut compter sur une pointe de vitesse et une technique bien au-dessus de la moyenne. Le longiligne ailier est capable de partir de sa moitié de terrain et de se retrouver seul devant le gardien l’instant suivant. Impressionnant. Kevin Bertrand, lui, incarne à merveille l’esprit de Val-Bal. S’il peut vite monter dans les tours, son agressivité, son sens du jeu et sa polyvalence font de lui un pion essentiel dans l’effectif vallorbier. La bonne nouvelle? Tous trois devraient encore porter le maillot jaune et bleu à la reprise. Un premier pas vers une forme d’équilibre à trouver. Et pas des moindres.
Vallorbe-Ballaigues – Genolier-Begnins 6-3 (3-2)
Buts: 6e Bertrand 1-0; 15e Gervaix 1-1; 23e Kissema 1-2; 30e Paltenghi 2-2; 40e, pen, et 47e Reulier 4-2; 51e Trarbach 5-2; 68 Reulier 6-2; 93e Riss, autogoal 6-3.
Val-Bal: Dias; De Icco, Cuche, Riss, Trarbach; Martin (80e Moundir), Paltenghi, Bertrand; Benkreira, Reulier (70e Belgaïd), Dos Santos (76e Yolcu). Entraîneur: Jean-Yves Bonnard.
GB: Hänggeli; Moget, Ribeiro, Martin, Provenzale; Mennet, Monnier (46e Bonzon), Gervaix, Kissema (76e Ndzengue), Mancuso; Jemmely. Entraîneur: Yvan Bolay.
Notes: Stade des Prés-sous-Ville, 150 spectateurs. Arbitrage de Nicolas Hervieu, qui avertit Bertrand (35e, jeu dur), Dos Santos (46e, jeu dur), Benkreira (56e, antijeu), Bonzon (60e, jeu dur), Cuche (85e, jeu dur), Jemmely (86e, altercation), Riss (86e, altercation). Expulsion: Bonzon (74e, antijeu, deuxième avertissement).