Malgré l’inquiétude du député nord-vaudois José Durussel, les feux restent au vert pour la tenue des jeux olympiques de la jeunesse, selon les porteurs du projet.
«On est à 22 mois de ces Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), il y a plus de 30 mois que le CIO les a attribués et les sites ne sont pas encore déterminés.» José Durussel est inquiet. Féru de sport, le député UDC de Rovray redoute que le canton de Vaud ne voie lui échapper plusieurs compétitions sportives: «Je crains que trop de sites soient délocalisés.» Entre le refus de Morges de rénover sa patinoire pour accueillir le curling et les difficultés rencontrées aux Diablerets, les écueils sont nombreux. Plus près d’ici, c’est la tenue des épreuves de ski de fond prévues à la vallée de Joux qui préoccupe l’élu, qui déposera une interpellation devant le Grand Conseil demain.
Portés par l’élan des JOJ Lausanne 2020, les Combiers ont en effet voulu mettre les petits plats dans les grands. Et ils avaient prévu de profiter des aménagements nécessaires afin d’accueillir les Jeux pour construire un centre nordique sur le site des Grandes-Roches et des tremplins de saut à skis. Mais le plan partiel d’affectation (PPA) a essuyé des remarques après consultation auprès du Canton. C’est donc une version revue et corrigée de ce PPA, et amputée de ses tremplins, qui sera prochainement soumise à l’enquête publique (lire ci-dessous).
Autorisation temporaire
Pas de quoi rassurer totalement José Durussel: «Il suffit qu’il y ait une opposition à ce PPA et que ce soit repoussé de plusieurs mois. Ce serait dommage que le Nord vaudois n’ait pas de compétition.» Une inquiétude que ne partagent pas les porteurs du projet. Certes, le risque existe que cette version corrigée du PPA se heurte à de nouvelles réticences. Pour assurer la tenue des épreuves à la vallée de Joux, une demande d’autorisation temporaire sera donc déposée en parallèle pour les compétitions de ski de fond. «Vu que c’est du temporaire, on sait déjà que c’est faisable», souligne Ian Logan, directeur de Lausanne 2020. Une confiance que partage Bertrand Meylan, municipal au Chenit. Selon lui, aucune ombre ne plane sur la tenue des épreuves.
Calendrier serré
Mais qu’on ne s’y trompe pas: les Combiers tiennent à leur centre nordique. «Notre idée, c’est de profiter de l’élan de ces JOJ pour mettre en place des infrastructures pérennes, ce qui est lié à l’acceptation du PPA», insiste Bertrand Meylan. C’est d’ailleurs pour cette raison que les autorités ont décidé de repenser rapidement leur PPA et de mettre une croix sur les tremplins du saut, principal point d’achoppement de la première version. «Il aurait fallu prouver qu’ils avaient un intérêt national car on est sur un site classé à l’inventaire fédéral de protection du paysage, et donc faire davantage de recherches.» Et vu le calendrier serré en vue des JOJ, il n’aurait pas été possible de soumettre le projet à l’enquête dans les temps.