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Vaud donne un coup de pouce au maintien des chalets dans la Grande Cariçaie
La Grande Cariçaie, vue depuis le ciel. © Michel Duperrex

Vaud donne un coup de pouce au maintien des chalets dans la Grande Cariçaie

22 septembre 2020 | Edition N°2792

Lausanne – Le Grand Conseil vaudois a voté mardi de justesse en faveur du renvoi d’une pétition pour le maintien des chalets dans la zone protégée. Leur démantèlement ou non fait débat depuis plusieurs dizaines d’années dans les cantons de Vaud et Fribourg.

Le Parlement a formellement renvoyé cette pétition au Conseil d’Etat, par 63 voix contre 62 et une abstention. Le vote est intervenu après un débat nourri.

La pétition souhaite que des « contrats-nature » soient signés avec les propriétaires, un principe accepté en 2007, mais ensuite invalidé par la justice pour des questions de forme. Les propriétaires demandent qu’on remette l’ouvrage sur le métier. Soixante-deux chalets sont concernés dans les réserves vaudoises.

Voués à la démolition

En plénum, plusieurs députés ont rappelé que ces « chalets » – qui sont parfois des « maisons en dur avec tout le confort moderne » – sont voués à la démolition depuis des lustres. « Ces chalets illégaux perturbent une réserve naturelle précieuse, car la préservation d’un marais est une oeuvre délicate », a expliqué Olivier Gfeller (PS).

D’autres voix – pour l’essentiel à droite mais pas uniquement – se sont élevées pour défendre des chalets « construits dans l’esprit des lieux par de braves gens », selon l’expression de Jérôme Christen (Vaud Libre). Ces entités font partie du patrimoine, a renchéri Rémy Jaquier (PLR), et elles ne portent pas vraiment atteinte à la nature, puisqu’on y trouve des espèces rares.

Un paradis qui se loue

Les espèces rares qui vivent dans la Grande Cariçaie ne sont pas là où il y a les chalets, a répliqué la conseillère d’Etat Béatrice Métraux. Elle a ajouté que ces constructions généraient « pas mal de trafic ». « C’est un paradis qui se loue ou se prête », a-t-elle dit.

Béatrice Métraux, qui est la quatrième conseillère d’Etat à s’occuper de ce dossier, a demandé aux députés de s’en tenir au respect des décisions judiciaires. En vain.

Mesures rapides réclamées

L’Association des riverains de la rive sud (Arsud) attend désormais du Conseil d’Etat « qu’il prenne rapidement les mesures nécessaires à la mise en oeuvre des contrats-nature et qu’il mette fin sine die aux mesures administratives touchant les chalets ». Elle réclame en priorité l’abandon de la procédure de résiliation des baux visant le démantèlement de 17 chalets à Vully-les-Lacs.

Des solutions « harmonieuses » sont possibles, ajoute Arsud dans un communiqué, citant notamment les chalets de l’île Saint-Pierre, sise au milieu du lac de Bienne. Les chalets de la Grande Cariçaie constituent un patrimoine de 178 constructions lacustres, dont les plus anciennes datent d’une centaine d’années.

ATS