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Un vautour fauve s’invite à Juraparc
©Christian Greutert

Un vautour fauve s’invite à Juraparc

31 mai 2017 | Edition N°2007

Vallorbe – Le charognard a été observé ces deux derniers jours dans le Jura. Sa présence est de plus en plus fréquente, selon les spécialistes. Il pourrait même y passer l’été.

Le volatile s’est laissé photographier hier dans la matinée. ©Christian Greutert

Le volatile s’est laissé photographier hier dans la matinée.

Fait rare, mais pas exceptionnel, un vautour fauve a été observé, ces deux derniers jours, au parc animalier de Juraparc. Posé sur une branche d’un sapin surplombant le parc à bisons, le charognard semble se plaire sur les hauteurs du Mont d’Orzeires.

«C’est une espèce d’oiseaux qui est régulièrement de passage sur les crêtes du Jura, confie Luc Jacquemettaz, surveillant de la faune pour le canton de Vaud. Lorsqu’il fait grand beau, comme ces derniers jours, porté par les courants ascendants, il quitte sa zone de nidification, au Sud de la France et en Espagne, et part à la recherche de nourriture. Mais, le plus souvent, il est observé en vol.» Ce n’est pas la première fois qu’un individu de cette espèce de charognard est aperçu au Mont d’Orzeires. «En 2007 et en 2010, un vautour fauve avait déjà été brièvement observé», détaille le spécialiste.

Le photographe amateur qui a immortalisé l’animal, Christian Greutert, raconte : «Lorsque je suis arrivé sur place, lundi dernier, j’ai vu ce vautour dans l’arbre. Il s’est laissé photographier sans problème.» S’il n’a pas prêté garde à la présence des humains, il n’en a pas été de même avec les grands corbeaux, présents toute l’année sur les lieux. «Ils n’ont pas eu l’air de trop apprécier sa présence, confie encore le photographe glandois. Ils ont essayé de le chasser de leur territoire. En vain.»

«Le charognard a peut-être été attiré par la viande donnée aux ours.» Michel Antoniazza, ornithologue ©Duperrex-a

«Le charognard a peut-être été attiré par la viande donnée aux ours.» Michel Antoniazza, ornithologue.

Pour l’ornithologue Michel Antoniazzia, cette «lutte» entre les deux espèces d’oiseaux relève davantage du jeu qu’autre chose. «De manière générale, les corvidés et les rapaces entretiennent une relation de conflits. Mais, dans ce cas, je ne serais pas étonné qu’il s’agisse d’une simple querelle amicale. Je ne crois pas à une lutte de territoire», confie le Tapa-Sabllia, connaisseur de l’avifaune indigène.

Reste que la présence prolongée d’un vautour fauve aux alentours du parc animalier relève de l’énigme. Et pas sûr que la viande donnée en pâture aux prédateurs présents dans les enclos suffisent à lever un coin de voile sur le mystère. «Le vautour fauve est un extraordinaire détecteur de sources de nourriture, livre Michel Antoniazzia. Mais, au contraire de l’aigle ou du gypaète barbu, il ne chasse pas ses proies. Ce charognard a peut-être été attiré par la viande donnée aux ours.»

Une explication qui ne convainc qu’à moitié Luc Jacquemettaz, persuadé que l’individu appartient à un groupe de vautours qui a poursuivi sa route. «Pour une raison qui reste encore indéterminée, il a décidé de faire halte au Mont d’Orzeires, révèle le surveillant de la faune. Si le vautour avait effectivement porté son dévolu sur le Juraparc pour se nourrir des restes de viande, alors ses congénères en auraient certainement fait de même.»

Observé pour la première fois lundi dernier, le volatile était encore sur les lieux hier après-midi. «Il pourrait y rester encore un jour ou deux, voire même quelques semaines, s’il s’y plaît», conclut Luc Jacquemettaz. Affaire à suivre.

 

L’éboueur des airs

 

Avec plus de 2,6 mètres d’envergure, l’oiseau impressionne. Peu à l’aise au sol, c’est dans le ciel qu’il prend sa revanche, se métamorphosant en admirable machine volante. Originaire de la Drôme provençale, des Cévennes et des Pyrénées, ce volatile utilise les courants ascendants thermiques pour planer et peut parcourir, ainsi, plusieurs centaines de kilomètres à la recherche de nourriture.

Son bec puissant est capable de déchirer les tissus les plus résistants mais ses grosses pattes, dépourvues de griffes, le rendent incapable de s’attaquer à la moindre proie vivante. Ce sont des charognards qui se nourrissent uniquement de carcasses d’animaux morts. Ils sont donc condamnés au sort peu enviable, mais néanmoins très utile pour la nature, de fossoyeur. A noter qu’ils peuvent atteindre l’âge de 25 à 35 ans.

 

Un bisonneau pointe le bout de son museau

 

Le bisonneau est le septième à voir le jour au Juraparc ce printemps. ©Christian Greutert

Le bisonneau est le septième à voir le jour au Juraparc ce printemps.

Chez les hommes, la cigogne est souvent associée à l’arrivée des naissances. A croire que le vautour fauve rempli ce rôle pour les bisons du Mont d’Orzeires. Le parc animalier de Vallorbe a, en effet, été témoin, avant-hier, de la naissance d’un bisonneau.

«C’est la septième naissance de l’année, explique le président de la société Juraparc, Olivier Blanc. Un ou deux petits devraient, d’ailleurs, encore venir densifier le troupeau de bovidés.» La maman a longuement léché sa progéniture encore fébrile, avant de l’aider à se dresser sur ses pattes. Il n’a pas fallu attendre plus d’une heure pour voir le nouveau-né tranquillement paisser aux côtés de ses congénères.

Avec l’arrivée du bisonneau, le troupeau de bovidés s’étend à 17 individus. «Nous conservons au minimum huit femelles adultes et un mâle par année. Le cheptel varie entre douze et vingt bisons», confie le Nord-Vaudois.

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Simon Gabioud