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Une ville à l’écoute de ses habitants

20 novembre 2017 | Edition N°2127

Orbe – Dans le cadre du projet «Orbe’1350 sentiments», la Municipalité a invité la population à découvrir les portraits filmés des Urbigènes qui ont exprimé leur opinion à propos de la commune, vendredi dernier.

Après la présentation du film, les participants ont posé plusieurs questions. ©DR

Après la présentation du film, les participants ont posé plusieurs questions.

«J’aime les deux visages d’Orbe : une petite ville entourée de campagne. Une vie sociale et culturelle riche et une proximité avec la nature», confie Dominique Bezençon, un Urbigène. Comme lui, 160 autres habitants ont accepté d’exprimer leur opinion sur la ville, dans le cadre d’un projet innovant lancé par la Maison des jeunes d’Orbe (MDJO), en janvier dernier.

Pour présenter les résultats de ce projet de cohésion sociale, la Municipalité a donc proposé à la population d’assister à un film commenté, ainsi qu’à une exposition, vendredi dernier, au Casino d’Orbe.

 

Une démarche citoyenne

 

«C’est en discutant avec les jeunes de la ville à propos du référendum du plan de quartier de Gruvatiez (ndlr : en 2015) que je me suis rendu compte que ces derniers n’avaient aucun intérêt pour la politique, affirme Demetrio Varella, animateur socio-culturel dynamique au sein du MDJO. Certains ne savaient même pas ce que signifiait le terme législatif. La population profite des avantages que la Ville lui donne, mais elle doit aussi faire un effort envers l’Exécutif et l’administration.»

Soucieux des devoirs civiques de la collectivité, l’animateur socioculturel a donc proposé à la Municipalité de lancer un projet qui permette aux habitants d’exprimer leurs sentiments sur la commune. «Avec Laurence Bordet, coordinatrice de l’Agenda 21, nous avons développé quatre thèmes avec J’aime…, J’aime pas…, J’aimerais… et Je ferai…, explique- t-il.

«J’ai tout de suite trouvé l’idée innovante, se souvient Henri Germond, syndic d’Orbe, qui était encore municipal à cette époque. Le nombre d’habitants augmente et il faut garder le contact avec la population.» La nouvelle Municipalité a réalisé ce projet pour un montant de 20 000 francs, dont 50% financé par la Confédération.

 

161 sentiments sur la ville

 

Mandaté par la Commune, Philippe Montes, animateur socio-éducatif et habitant de Vuiteboeuf, s’est muni de son appareil photo et d’une caméra pour récolter les témoignages des citoyens et des acteurs de la vie économique, sociale et culturelle de la Cité aux deux poissons. 161 personnes ont participé à ce projet et une quarantaine d’entre elles ont été filmées. Celles qui ne souhaitaient pas s’exprimer face à la caméra ont tout de même pu écrire leurs sentiments.

«Au mois de janvier, les gens étaient plutôt frileux lorsque j’allais à leur rencontre, reconnaît le travailleur social. Je me suis donc rendu à différentes manifestations, comme la Semaine contre le racisme, la Fête de la nature et le 1er Août.» Une seule contrainte était imposée à Philippe Montes : les personnes interviewées devaient être le reflet de la population en termes d’âge, de genre et de nationalité. «Certains étrangers étaient réticents à s’exprimer, car ils craignaient d’être filmés, raconte-t-il. La barrière de l’image s’est, parfois, avérée difficile à franchir.»

Les résultats ont ensuite été récoltés dans une base de données, puis publiés dans des nuages de mots-clés, exposés vendredi dernier.

«C’est une action fort sympathique, glisse Rosinda Domingues, qui vit depuis près de quarante ans à Orbe. Moi aussi, j’aimerais bien un magasin de chaussures et un ascenseur qui relierait le bas et le haut de la ville, poursuit- elle en observant les différents panneaux affichés, ce soir-là, au Casino.

 

Petites confidences de la Municipalité…

 

Plus de dix panneaux étaient affichés et l’apéritif offert par l’Exécutif. ©DR

Plus de dix panneaux étaient affichés et l’apéritif offert par l’Exécutif.

Lors de cette soirée, Henri Germond, syndic, et Luiz de Souza, municipal en charge de la cohésion sociale, ont accepté de se prêter au jeu des quatre questions qui ont été posées aux Urbigènes.

«J’aime ma commune, cela va de soi, révèle Henri Germond. Je n’aime pas quand les gens ne se parlent pas. J’aimerais que, dans le cadre du développement futur de la ville, les différents quartiers parviennent à rester unis. Et, hormis le cadre politique, je ferai ce que les habitants aimeraient qu’on fasse, au niveau de l’Exécutif.»

Luiz de Souza, quant à lui, apprécie la qualité de vie de la Cité aux deux poissons. «Orbe est une ville historique et j’aime le fait qu’elle soit située à proximité de la campagne, déclare-t-il. Je n’aime pas lorsque les moyens financiers sont insuffisants pour répondre à toutes les demandes. J’aimerais que le projet Orbe’1350 sentiments perdure, afin d’établir une communication proactive. Enfin, j’instaurerai un événement culturel qui redonne une identité propre à la ville, comme c’était le cas avec la Quinzaine artistique (ndlr : cet événement culturel urbigène s’est déroulé de 1966 à 1991, sous l’impulsion de Gil Pidoux), afin de valoriser notre patrimoine.»

Valérie Beauverd