Orbe – Depuis plusieurs mois, le directeur de Viviane automobiles, Fawaz Mcheik, retrouve ses véhicules vandalisés. Vitres cassées, carrosserie cabossée et vols de pièces, il estime les dommages à plus de 10 000 francs. Mais il ne portera pas plainte.
Les vitres d’une dizaine de véhicules ont été cassées.
«J’en ai ras-le-bol !», lance Fawaz Mcheik, directeur du garage Viviane automobiles à Chavornay. Car, depuis environ trois mois, il retrouve régulièrement ses voitures endommagées, alors qu’elles sont parquées dans sa zone de dépôt clôturée à Orbe, en face du Collège de Montchoisi. «C’est un massacre !», s’exclame-t-il, en montrant une dizaine de véhicules aux vitres brisées et à la carrosserie déformée.
Sans preuve contre les coupables, il a préféré ne pas déposer de plainte ni avertir la police. Pourtant, il n’a pas hésité à contacter cette dernière lorsqu’il a découvert, mardi en milieu d’après-midi, deux jeunes gens en train de fumer tranquillement dans sa Nissan Micra bleue. «Ils n’avaient absolument pas peur», raconte le directeur. Selon ses dires, Police Nord vaudois lui aurait conseillé de ne pas poursuivre les jeunes. Car leur présence sur les lieux n’est pas une preuve suffisante pour les accuser d’avoir commis les actes de vandalisme. «Apparemment, le véhicule était ouvert et aucun dégât n’a été constaté, précise Cédric Perrin, premier-lieutenant de Police Nord vaudois. Et comme aucune plainte n’a été déposée, il n’y a pas eu d’enquête. Mais nous avons enregistré leurs noms dans notre journal des événements.» A sa connaissance, ces dommages sont des phénomènes isolés dans la région.
Le directeur estime les pertes à plus de 10 000 francs. Car au lieu de vendre les véhicules pour l’exportation en Afrique, il devra les amener à la casse. Et il n’y a aucun moyen de récupérer ce manque à gagner selon lui. «Comme le site n’est ni couvert ni fermé de tous les côtés, l’assurance ne marchera pas.» Il est également convaincu que porter plainte serait une démarche vaine : «J’ai déjà essayé par le passé, mais au final, c’est une perte de temps et en plus, je n’ai jamais pu récupérer un seul franc.» Le directeur garde toutefois la possibilité d’ouvrir une procédure de poursuite. Et Police Nord vaudois a confirmé que des patrouilles surveilleraient davantage la zone.
Voiture à moitié démontée
Fawaz Mcheik devra amener ses voitures à la casse, au lieu de les exporter.
En plus de ces actes de vandalisme récurrents, Fawaz Mcheik a retrouvé, mardi dernier, sa Citroën Berlingo à moitié démontée. Capot, phares et pièces moteur ont été volés. Et la porte du conducteur ne tient plus qu’à une vis. «Ils ont dû être dérangés dans leur travail», pense le directeur du garage Viviane automobiles. Selon lui, les personnes qui ont dérobé ces pièces ne sont pas à l’origine des dommages sur les autres véhicules : «C’est un professionnel qui a agi parce que la voiture n’est absolument pas abîmée.» C’est la première fois que Fawaz Mcheik subit un vol d’une telle ampleur. Pourtant, il a déjà eu affaire à de nombreux cas lorsque son garage était établi à Yverdon-les-Bains. Mais ils concernaient des jantes ou des postes de radio.
