«Votre vacherin est un patrimoine suisse»

La Saint-Galloise Karin Keller-Sutter était l’invitée de la seizième Fête du Vacherin Mont d’Or, aux Charbonnières. Devant plusieurs milliers de personnes, la conseillère aux Etats a répété l’importance de la protection des produits du terroir.

La seizième Fête du Vacherin Mont d’Or, l’occasion de faire découvrir les beautés et les traditions de la vallée de Joux, dont la désalpe. Karin Keller-Sutter, fille du Toggenburg, y a vu de nombreux point communs avec sa région.

«Pourquoi je suis ici? Mais par respect et par admiration pour l’une des plus belles régions du monde!» Karin Keller-Sutter, en habile politicienne, sait comment faire pour séduire son auditoire et récolter des applaudissements, alors même que son discours a lieu à l’heure du repas, en plein air, sous la pluie, avec des troupeaux de bovins passant à proximité immédiate, ce qui l’a beaucoup fait rigoler! La conseillère aux Etats saint-galloise n’est pas du genre à se plaindre des éléments et de l’environnement, une attitude qui aurait, peut-être, eu de la peine à passer dans une région, la vallée de Joux, où l’on sait ce que se lever le matin pour aller gouverner veut dire.

Les AOC, liens entre les cultures

La Saint-Galloise, invitée d’honneur de la seizième Fête du Vacherin Mont d’Or (avec Pascal Richard, dans un autre registre…) a certes flatté son auditoire en usant d’une ficelle un peu facile, mais elle l’a surtout captivé en parlant de son attachement, réel, aux produits du terroir et aux fameuses AOC qui en assurent la survie. «Saint-Gall est le canton où le plus de produits sont protégés dans toute la Suisse alémanique», a-t-elle ainsi fièrement souligné. «Mon grand-père, paysan du Toggenburg, me préparait du Ribelmais. C’était un repas de fête et il s’agit pour moi d’un souvenir d’enfance très fort. Et je n’oublie pas la saucisse de veau, véritable institution à Saint-Gall, ni le fromage du Toggenburg. Je pense sincèrement que ces AOC participent à la cohésion nationale et font office de lien entre nos cultures.» Entre la vallée de Joux, tout à l’ouest de la Suisse et le canton de Saint-Gall, tout à l’est, existerait ainsi une communauté de pensée, celle de la préservation et de la mise en avant des produits du terroir.

«Votre Vacherin est un patrimoine suisse, aimé et apprécié outre-Sarine», a encore expliqué l’énergique politicienne. Là, clairement, il ne s’agissait plus de séduire son auditoire, mais bien de faire passer un message: la Suisse doit protéger son patrimoine et ses acquis. A l’heure où la politique agricole à venir est discutée âprement, et où la survie des producteurs est en jeu, Karin Keller-Sutter a tenu, en quelques minutes, à rappeler les conséquences qu’auraient le démantélement de tout un pan de l’économie helvétique. A la vallée de Joux, terre de tradition, elle avait toutes les chances d’être applaudie. Mais là, plus question de rigoler.

Les affineurs et producteurs de Vacherin Mont d’Or AOC ont fait déguster leur produit en primeur

Elle était attendue, cette première dégustation de l’année! Le Vacherin AOC ne peut en effet être proposé à la consommation que de septembre à fin mars. La raison? Le fait que les vaches, historiquement, passaient l’hiver à l’étable et non pas dans les alpages, ce qui limitait bien sûr la production de fromage. Une tradition qui a perduré.

La liste complète des affineurs:

Carlos Neves (Le Pont)

Danièle Magnenat (Le Séchey)

Daniel Conod (Baulmes)

Edy Neuhaus (Arnex-sur-Orbe)

Franck et Jean-Pierre Chuard (Ballaigues)

François Bessard (L’Isle)

Jean-Michel Rochat (Les Charbonnières)

Markus Tschopp (Les Charbonnières)

Patrick et Charles Hauser (Le Lieu)

Philippe Dousse (La Chaux)

René Piguet (Le Brassus)

Serge André (Romanel)

Vincent Tyrode (L’Auberson)

Christian Mignot (Saint-Georges)