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«Yverdon et la région doivent se mobiliser pour les Ateliers CFF»
© Michel Duperrex

«Yverdon et la région doivent se mobiliser pour les Ateliers CFF»

21 janvier 2021

Jean-Pierre Grin va se battre pour que les 650 emplois du site yverdonnois puissent être conservés, a minima dans la région nord-vaudoise.

Jean-Pierre Grin n’a pas aimé ouvrir La Région la semaine dernière. «Franchement, voir que les CFF envisageaient de partir d’Yverdon, ça m’a choqué. J’avais eu l’occasion d’échanger avec l’ancien directeur, Andreas Meyer, il y a quelques années. Il avait exprimé son attachement à ce site et l’importance pour les CFF d’y rester. Il tenait beaucoup à cette présence ici et il était convaincu qu’elle était pertinente», explique le conseiller national.

Son successeur Vincent Ducrot pense apparemment différemment. «Je ne le connais pas personnellement, mais ces annonces sont très surprenantes de la part des CFF. Maintenant, il faut qu’Yverdon-les-Bains se mobilise, de même que toute la région. Nous devons être unis, afin de préserver le savoir-faire historique et les 650 emplois. Les CFF ne doivent pas oublier qu’ils sont financés en partie par l’administration fédérale», continue le citoyen de Pomy.
Concrètement, Jean-Pierre Grin déposera une interpellation au Conseil fédéral tout au début de la prochaine session à Berne, en mars. «C’est lui, le Conseil fédéral, qui donne les lettres de mission aux CFF. Je veux que tout le monde comprenne bien l’enjeu et il faut qu’on trouve des solutions rapidement. L’incertitude crée des malaises, y compris au sein de l’entreprise. En apprenant qu’il y aura des suppressions de poste, ou en tout cas en le devinant, on démotive les ouvriers et les cadres. Cette situation n’est viable pour personne.»

Une des solutions envisageables serait de déménager du côté de La Poissine, pas loin de Philip Morris, le long de la ligne de chemin de fer. «Ce serait possible, oui, et cela conserverait les emplois dans la région, ce qui est la priorité absolue. Les CFF pensent à Denges, mais ce serait contre-productif. On ne parle que de désengorger l’arc lémanique et on y rajouterait des centaines d’emplois avec des ouvriers et des cadres qui habitent le Nord vaudois et devraient faire les trajets pendulaires? J’attends du Conseil d’état, dans le cadre des négociations, qu’il prenne en compte le fait qu’une répartition harmonieuse des places de travail sur l’ensemble du canton est nécessaire et bonne pour l’économie. Sans oublier que le savoir-faire historique est ici, à Yverdon.»

En quittant le centre-ville d’Yverdon-les-Bains, les CFF pourraient potentiellement réussir une belle opération immobilière, en imaginant, par exemple, un grand quartier d’habitation à proximité de la gare. Le site des Ateliers se prêterait bien à une opération du style, qui pourrait même faire les affaires d’Yverdon, d’un point de vue urbanistique en tout cas.

Ce point-là, Jean-Pierre Grin ne le conteste pas, mais tient à le tempérer. «Il ne faut pas oublier que c’est la Ville qui tient le couteau par le manche concernant son territoire, tout de même. Légaliser les terrains est possible, mais c’est à Yverdon de décider si elle veut le faire. Et je vois mal ses autorités faire un cadeau aux CFF alors que ceux-ci auraient supprimé 650 postes de travail de la région juste avant.»

D’où l’absolue nécessité de négocier entre les CFF, le Conseil d’état et la Ville d’Yverdon-les-Bains afin de trouver une solution qui convienne à toutes les parties. Les emplois sont à ce prix, l’avenir du site aussi.

Rédaction