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Yverdon plus que jamais une Cité énergique

27 octobre 2010

La Ville d’Yverdon, représentée par son conseiller municipal Vert Cédric Pillonel, a obtenu le label Cité de l’Energie, lors d’une cérémonie officielle à Berne mardi matin. Une récompense pour les efforts entrepris depuis quelques années.

Cédric Pillonel arbore le diplôme attestant de l’attribution du label Cité de l’énergie.

Cédric Pillonel arbore le diplôme attestant de l’attribution du label Cité de l’énergie.

«L’obtention de ce label n’était pas un but en soi, mais il représente une jolie récompense pour la politique que nous menons depuis des années.» Cédric Pillonel, municipal yverdonnois en charge du Service des énergies, n’est pas un homme de mondanités, mais a apprécié à sa juste valeur l’obtention du label «Cité de l’Energie», mardi matin au prestigieux Kursaal de Berne.

Venu en train et sans cravate, mais vêtu de sa traditionnelle chemise verte, l’élu vert, accompagné de collaborateurs du Service des énergies et de celui des travaux et des bâtiments, est bien évidemment bien placé pour juger de l’amélioration de la politique énergétique globale d’Yverdon. «Il reste des points à améliorer, bien évidemment! Nous n’avons pas obtenu le label Gold, pas encore, au contraire d’autres villes plus en avance.» Berne, Genève, Küsnacht, Martigny et Vernier, par exemple, ont obtenu le label Gold, mais Yverdon a déjà fait un pas en avant avec l’obtention du label «standard», décerné par le programme fédéral SuisseEnergie, lequel a déjà attribué le label à Sainte-Croix, seule commune nord-vaudoise à à le détenir jusqu’ici. Cédric Pillonel s’en réjouit bien évidemment: «Ce prix ne récompense pas un fait en particulier, mais bien la somme de tous les efforts entrepris. Des exemples? Le nouveau Centre sportif des Isles, et son concept Minergie, mais aussi le bâtiment du quai de Nogent, récemment remis à neuf. La politique en matière d’énergie solaire d’Yverdon-les-Bains explique également l’obtention de ce label.» Voilà pour le bâtiment, mais les experts fédéraux ont également, semble-t-il, été séduits par la politique yverdonnoise de transports publics, ainsi que son réseau de vélos en libre-service.

Des points à améliorer? «Bien sûr! Sans même parler de l’obtention du label Gold, nous savons que nous avons encore des lacunes dans notre parc immobilier. Des bâtiments importants ne sont pas encore isolés de manière satisfaisante.» A l’image de l’Hôtel de Ville? «Par exemple», sourit le municipal yverdonnois. Les bâtiments publics yverdonnois sont ainsi équipés d’affiches «énergétiques» donnant leur score et leur potentiel d’amélioration. Des investissements à venir dans le bâtiment yverdonnois? Il est permis de le penser!

Bertrand Piccard était l’invité vedette de la journée

«Les générations futures se moqueront de nous! Elles diront que nous avions toutes les énergies renouvelables à disposition, lesquelles étaient utilisables et rentables, et que nous avions privilégié les énergies fossiles, lesquelles étaient vouées à disparaître.» A ce constat du futur, Bertrand Piccard, grand patron du projet «Solar Impulse» et invité vedette de SuisseEnergie pour la remise des labels aux villes concernées, pourra rétorquer que lui, bien accompagné par une farandole d’ingénieurs, avait eu à cœur de prouver que le tour du monde en avion solaire était possible. «Il n’y a rien dans cet avion qui ne soit pas accessible au public. Que ce soient les logiciels informatiques, les panneaux solaires, la structure de l’avion, rien n’est révolutionnaire et tout se trouve dans le commerce. Et si l’exploit est possible dans les airs, il l’est au sol, au quotidien, mais il est clair que l’énergie doit être bien utilisée. Le pilote de l’avion a un cap à suivre, il sait que l’énergie produite par le soleil pour l’avion ne doit pas être gaspillée. Cette leçon est applicable au quotidien.»

La conférence du pionnier, d’une durée d’une heure, a captivé son auditoire, forcément pas insensibles à la question de l’énergie renouvelable. «Ce que pouvez changer concrètement? Votez pour des individus, pas pour des partis! Lorsque je remplis mon bulletin de vote pour le Conseil national, je m’aperçois que mon choix se porte sur des candidats de six partis différents. Votez pour ces gens, quel que soit leur parti! Ce sont des pionniers et ils sont prêts à faire avancer les choses. Il faut juste qu’ils soient plus nombreux.» Changer les choses?  «Je rappelle simplement que les vendeurs de chevaux n’ont pas inventé l’automobile et que les vendeurs de téléphonie fixe n’ont pas inventé le portable… La meilleure voiture électrique a été développée par un milliardaire américain qui a fait fortune dans l’informatique.»

Le message est passé et, avec des promoteurs tels que Bertrand Piccard, il a des grandes chances d’être entendu tout autour du monde.

Timothée Guillemin