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Yverdon Sport a tenté de minimiser l’impact de la trêve
Sébastien Le Neün et Gentian Bunjaku. © Gabriel Lado

Yverdon Sport a tenté de minimiser l’impact de la trêve

4 mars 2021

Les Yverdonnois ont enfin pu investir leur nouveau stade. Et, bonne nouvelle, les quatre longs mois de pause forcée ne semblent avoir pesé ni sur la balance, ni sur le porte-monnaie.

«C’est l’une des plus belles journées de l’année. Enfin, sur le plan sportif», lançait Mario Di Pietrantonio, radieux, lundi soir. Après plus de quatre mois de pause, les joueurs d’Yverdon Sport ont enfin pu reprendre l’entraînement. Même si celui de lundi s’est résumé à de la course et du renforcement par groupes de cinq, avant un long palabre de reprise à huis clos. On s’attendait pourtant à ce que les Yverdonnois se ruent sur le terrain après en avoir été privés si longtemps… «C’était un peu le flou artistique concernant les nouvelles directives et ce qu’on avait vraiment le droit de faire, concédait le président d’YS. D’ailleurs, on attend encore deux-trois décisions sur le plan cantonal.»

«On ne s’attendait pas à ce que ça aille aussi vite entre le moment où la décision de laisser les équipes semi-professionnelles s’entraîner a été annoncée et le moment où elle est devenue effective. Mais ça fait du bien de reprendre ensemble après une aussi longue pause», s’est réjoui Sébastien Le Neün. Pour le moment, les hommes de Jean-Michel Aeby ne pourront s’entraîner que par groupes de quinze et sans contacts. Une situation qui ne dérange pour l’instant pas le coach: «Après avoir passé quatre mois et demi sans jouer, on aurait de toute façon limité les contacts la première semaine. Il s’agit plutôt de tester les joueurs, leur état de forme.»

Des tests qui ont débuté par le passage obligatoire de la pesée. Et visiblement, le chiffre affiché sur la balance a convenu à Gentian Bunjaku. «Déjà, je n’ai pas pris de poids. C’est positif!», a-t-il lâché avec un grand sourire. «La moyenne était bonne, très bonne même. Mais je ne suis pas surpris de voir que les joueurs ont fait leur travail comme il faut», relevait Jean-Michel Aeby. Et son assistant Amar Boumilat de renchérir: «Nous avions demandé aux membres de l’équipe de sortir au moins trois fois par semaine. Cela pouvait être pour des sessions de force et d’endurance, mais aussi pour pratiquer d’autres sports. Et les joueurs ont été suivis.»

Contrairement à d’autres clubs de Promotion League, Yverdon Sport a fait en sorte que les membres du staff et les joueurs touchent 100% de leur salaire, compensant les 20% non couverts par l’indemnité RHT. Le président aurait-il donc demandé en échange que les Verts se montrent particulièrement assidus dans l’entretien de leur condition physique? «Non, il n’y a absolument pas eu de chantage. Ils sont suffisamment grands et responsables. C’était normal de compenser leur salaire, ils l’ont déjà assez roté, la situation leur a suffisamment pesé sur la tête, relevait Mario Di Pietrantonio. Et pour certains, 20% de revenus en moins, c’est beaucoup. Les joueurs ont des charges, des frais comme tout le monde.»

Et le geste a été apprécié, notamment par Gentian Bunjaku. «C’est un sucre en plus qui nous montre que le président nous soutient. Il n’y a eu aucune pression liée à ça concernant notre activité physique pendant ces derniers mois. De toute façon, on a tous pris les choses en main et la preuve, c’est que personne n’est en surpoids après plus de quatre mois d’arrêt.»

Pourtant, tout n’a pas toujours été évident durant cette longue période loin des terrains, comme l’a évoqué l’attaquant: «C’était compliqué de rester motivé sur une si longue période, d’autant plus que nous n’avions accès à aucune salle de fitness. Nous n’avons pas eu de traitement de faveur. Mais tout le monde est resté en contact, nous nous sommes retrouvés par petits groupes, dans le respect des mesures sanitaires, pour travailler les frappes, les finitions. Nous avions aussi des programmes individuels fournis par le staff, même si, au final, personne ne te connaît mieux que toi-même, et que chacun doit savoir de quoi il a besoin, ce qu’il doit travailler.»

Si le championnat pourrait reprendre à la fin de ce mois déjà, l’incertitude règne quant au nombre de rencontres qu’il y aura à disputer. Pour rappel, la saison de Promotion League n’a pas besoin d’aller jusqu’à son terme pour que les classements soient validés, mais uniquement jusqu’à l’issue du premier tour. «Je vois mal comment on pourrait finir tout le championnat. La saison n’ira certainement que jusqu’à sa moitié, il y a de gros risques qu’on ne puisse pas la terminer», estimait Mario Di Pietrantonio.

Dans ce cas de figure, il ne resterait alors que cinq matches à disputer pour YS. Un dernier sprint durant lequel le leader yverdonnois ne pourrait se permettre de laisser échapper trop de points, sous peine d’être rattrapé. «Je suis très positif quant à l’équipe, je la sens bien. Il y a de l’envie», glissait le président.

«On a vécu une pause inhabituelle. Il faut désormais se mettre dans la tête que c’est la reprise et se concentrer sur le football à 110%, a martelé Jean-Michel Aeby. Même si on est encore dans l’attente d’une date définitive pour la reprise du championnat.» Et pour Gentian Bunjaku, qu’importe si la période de préparation devait être courte: «On a un peu perdu le rythme, il faudra être attentifs à ne pas se blesser, mais on est en forme. Et d’ici notre premier match, on sera en top forme!»

Muriel Ambühl