Challenge League – Yverdon n’a pas manqué son rendez-vous avec l’histoire, ce mardi soir contre Aarau. En obtenant le nul 1-1, les Verts ont validé leur retour en Super League, 17 ans après l’avoir quittée. Promotion!
YS a écrit l’histoire ce soir, au Stade municipal, en obtenant le point qui lui manquait. Une victoire fêtée par des feux d’artifice lancés de derrière la tribune verte et toute la jeunesse d’Yverdon et des environs qui a envahi le terrain pour célébrer ses héros. L’impensable en début de saison s’est produit: YS est de retour en Super League! YS l’a fait!
Secoué par Stade-Lausanne-Ouchy quatre jours plus tôt, Yverdon Sport a tout fait pour ne pas revivre le même scénario, ce soir. Les hommes de Marco Schällibaum ont immédiatement mis de l’engagement, de l’envie, du punch dans chacune de leurs interventions, dans chacune de leurs attaques. Après trois minutes de jeu, William Le Pogam avait contraint Arijan Qollaku à le stopper irrégulièrement après une première chevauchée dont l’ancien de l’Olympique Lyonnais a le secret; Silva avait débordé côté droit, trouvant le défenseur central (!) Sead Hajrovic sur son centre; et Nehemie Lusuena avait tenté le débordement sur l’autre flanc de l’attaque. Tout autant de preuves des intentions nord-vaudoises!
Malgré un 4-4-2 « losange » a priori défensif aligné d’entrée sur le terrain, avec les guerriers Silva et Nehemie Lusuena entourant le relanceur Ali Kabacalman, c’est tout le contraire qu’Yverdon a montré dans l’attitude. Ce dernier point, celui qui lui manquait pour la promotion, YS voulait aller le chercher. De quoi proposer du spectacle au Stade municipal, pour le plus grand bonheur des 4500 spectateurs (record de la saison).
Deux buts improbables
Kevin Martin a fait tout juste cette saison. Combien de fois a-t-il sauvé les Verts jusqu’ici? On ne les a pas comptées, mais elles sont nombreuses. Le gardien d’YS, irréprochable depuis des mois, a pourtant réalisé sa première grosse boulette de l’année ce soir, au quart d’heure de jeu. Il a très mal jugé la trajectoire d’un long dégagement – un geste défensif, même pas une relance – du défenseur argovien Aleksandar Cvetkovic. Le ballon, qui a rebondi dans la surface yverdonnoise, a lobé le dernier rempart, qui ne méritait vraiment pas ça.
Mais Yverdon, cette saison, peut compter sur un état d’esprit hors du commun. Et sur quelques hommes capables de tout. C’est le cas de Brian Beyer, le joueur le plus imprévisible de la ligue. L’Alsacien ne doute de pas grand-chose lorsqu’il s’agit d’affronter, de frapper. Alors, deux minutes après l’ouverture du score des visiteurs, il a tenté le coup. Comme presque toujours. A l’orée des seize mètres, il a crocheté et a frappé de son mauvais pied, le gauche. Son tir a été dévié par un arrière alémanique, et le ballon est parti frapper la transversale, a rebondi vers les pieds du gardien Simon Enzler, a touché sa jambe et a fini au fond des filets. Incroyable!
SI le but est chanceux, YS n’a vraiment rien volé, et n’a pas eu le temps de douter non plus. La troupe de Marco Schällibaum a continué sur le même tempo, et Brian Beyer est apparu dans tous les coups, tentant des frappes dans toutes les positions. Lui et Koro Koné se sont gênés à la réception d’un coup franc, qui aurait pu avoir valeur de deuxième but. Le Français a encore tenté sa chance à plusieurs reprises. Puis c’est l’Ivoirien qui a hérité de la plus évidente opportunité d’inscrire le 2-1 à la 38e, après une magnifique anticipation de William Le Pogam. Le capitaine est parti dans une longue chevauchée, avant de servir Koro Koné, qui a perdu son duel face à Simon Henzler. Quel match, quelle mi-temps!
Changement de décor après la pause
Avec Aarau contraint de gagner pour garder ses chances dans la course à la promotion et YS qui pouvait se contenter d’un nul pour valider sa promotion, le scénario s’est inversé après la pause. Les hommes de Boris Smiljanic ont mis les gaz, tandis que ceux de « Schälli » ont reculé. Il a alors fallu le meilleur Kevin Martin sur deux frappes très dangereuses pour garder le score à 1-1, dans les vingt première minutes de la deuxième période.
L’air est alors devenu toujours un peu plus irrespirable au fil du temps qui passait. Paradoxalement, Yverdon a également mieux contenu les assauts argoviens, sans pour autant vraiment réussir à profiter des espaces en contre pour inscrire un deuxième but qui aurait fait tant de bien. Il allait falloir souffrir jusqu’au bout, trembler à chaque demi-incursion, pour mériter de fêter cette promotion. Il a aussi fallu un retour miraculeux d’Anthony Sauthier, sur une phénoménale percée de Varol Tasar. Ouf, le stade a tremblé.
Mais cette saison, après un tel championnat, la promotion ne pouvait pas échapper à cet Yverdon Sport, magnifique d’abnégation. Il y a encore un titre de champion de Challenge League à aller chercher samedi à Wil. Et avant ça, tant à savourer, tant à fêter. Yverdon est de retour au sommet de la pyramide!
Yverdon Sport – Aarau 1-1 (1-1)
Buts: 15e Cvetkovic 0-1; 17e Beyer 1-1.
Yverdon: Martin; Sauthier, Hajrovic, Gétaz, Le Pogam; Lusuena (81e Zock), Kabacalman, Silva; Berdayes (81e Maurin); Koné (71e Ma. Rodrigues), Beyer (94e Ninte). Entraîneur: Marco Schällibaum.
Aarau: Enzler; Qollaku (84e Thaler), Cvetkovic, Kronig, Conus; Jäckle; Gjorgjev, Fazliu, Avdyli (71e Da Silva); Vladi, Hunziker (75e Tasar). Entraîneur: Boris Smiljanic.
Notes: Stade municipal, 4500 spectateurs. Arbitrage d’Alessandro Dudic, qui avertit: Qollaku (1re, jeu dur), Avdyli (56e, jeu dur), Berdayes (62e, jeu dur), Cvetkovic (80e, faute d’antijeu), Hajrovic (92e, antijeu), Thaler (93e, altercation), Sauthier (93e, altercation).
