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Yverdon Sport: le prix de l’élégance

1 avril 2019 | Edition N°2468

Alors qu’il espérait se faire plaisir sur le terrain de Breitenrain (BE), YS s’est fait manger par sa bête noire (2-0).

Yverdon Sport n’avait jusqu’ici perdu qu’un seul match sur le terrain cette saison: le 8 septembre lors de la réception de Breitenrain. Le consensus général était alors de dire que les Nord-Vaudois avaient avant tout capitulé dans la tête, à cause de l’affaire des six points perdus sur tapis vert quelques jours auparavant. Un habile moyen de ne pas se poser trop de questions à la suite d’un match sans relief quelque peu inquiétant. Sept mois plus tard, YS vient de perdre sa deuxième rencontre de l’exercice, face au même adversaire et en souffrant exactement des mêmes maux qu’à l’aller. Mais cette fois, difficile de se réfugier derrière des excuses.

Un YS à deux faces

Avec Yverdon, le schéma est très souvent le même cette saison. Lors des matches ouverts, comme ce fut le cas face à Cham pas plus tard qu’il y a une semaine (victoire 3-1), les élégants Yverdonnois peuvent faire valoir la pleine mesure de leurs qualités. Les actions fusent, les buts suivent et le groupe dégage une véritable impression de facilité et de puissance. Lors des matches plus physiques et défensifs, par contre, la donne change radicalement. Les mouvements qui permettent de faire la différence deviennent rares et proviennent souvent de source individuelle, la frustration gagne du terrain et YS se retrouve à la merci d’erreurs personnelles. Samedi à Breitenrain, il y en a eu deux: une première du gardien Kevin Martin, qui n’est pas exempt de tout reproche sur le 1-0; et une seconde de Florian Gudit, dont le coup de tête défensif s’est transformé en passe décisive pour Artian Kastrati, auteur du 2-0.

Trop tendres dans les duels

L’idée n’est clairement pas de blâmer les deux hommes, d’ailleurs plutôt réguliers dans l’excellence cette saison. Le souci, c’est qu’YS demeure parfaitement inoffensif lors de ce genre de rencontres. Ce qui est encore plus vrai lorsque le score lui est désavantageux et que l’adversaire se regroupe en défense. Samedi, les hommes d’Anthony Braizat étaient venus pour passer un bon moment. Tout le contraire de Bernois qui sont allés se faire mal dans chaque duel, un domaine dans lequel leurs contradicteurs n’avaient ni l’envie ni les armes pour régater. Et sans personne pour gratter ces ballons-là, impossible pour Allan Eleouet, Ridge Mobulu ou Karim Diarra (titularisé en pointe et auteur d’un match correct) de faire parler toutes leurs qualités balle au pied et d’amener le danger.

Place maintenant aux trois derbies vaudois, des confrontations qui devraient mieux convenir à cet Yverdon Sport joueur.

Florian Vaney