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Yverdon Sport n’a déjà plus le droit à l’erreur

19 septembre 2018 | Edition N°2334

YS s’apprête à vivre dix jours décisifs dans sa saison. Une longue semaine de folie qui débute ce soir à Bavois, avant les confrontations face aux rivaux Stade Nyonnais et Stade-Lausanne-Ouchy.

 

On ignore si un joueur, un membre du staff ou du comité d’Yverdon Sport a assisté à la rencontre de Coupe de Suisse entre Bavois et Rapperswil, vendredi. Ce dont on est sûr, c’est que cette partie ressemblait fortement à une mise en bouche pour le derby nord-vaudois de ce soir. Les Bavoisans ont couru d’entrée de jeu sur un adversaire meilleur sur le papier, l’ont mis sous pression, asphyxié et auraient tout à fait pu mener d’un ou deux buts après seulement vingt minutes. Le scénario du match la dernière fois que les Yverdonnois ont mis les pieds aux Peupliers? Bavois menait d’un sec et sonnant 3-0 après… 21 minutes. Ce n’est pas une supposition: YS sera mis sous pression dès le coup d’envoi (20h) du premier derby de la saison, et ce probablement pendant une heure et demie.

Autrement dit, Yverdon Sport n’aura pas le droit de prendre ce match à la légère, ce qu’il a eu un peu trop tendance à faire ces dernières saisons. A vrai dire, cette confrontation représente même l’entrée en matière idéale d’une grosse semaine plus que décisive dans la saison d’YS. Car, jusqu’ici, la troupe d’Anthony Braizat n’a bénéficié que de peu d’occasions de démontrer son caractère et son tempérament. Il y a eu le match nul face à Bâle II, lors duquel les «Verts» ont remonté un déficit d’un but avec un homme de moins sur le terrain, ainsi que la très belle prestation en Coupe face à Xamax, mais il s’agit encore de cas isolés. Pour passer l’obstacle bavoisan, Yverdon ne pourra pas se cacher: il devra être fort avec les pieds et, surtout, dans la tête.

La bonne direction?

Un test? Bien plus que ça. En dix jours, YS va succéssivement défier Bavois, Nyon et Stade-Lausanne, soit les trois matches les plus importants de son premier tour. Si on ajoute cela au contexte actuel loin d’être favorable aux hommes de la capitale nord-vaudoise (six points perdus sur tapis vert, puis une défaite face à Breitenrain), il n’en faut pas plus pour faire de cette fin de mois de septembre le moment le plus important de leur saison.

Yverdon Sport s’est (a) beaucoup investi dans son nouveau projet, qui doit le mener dans un futur proche en Challenge League. Le club a fait des choix forts durant l’intersaison, s’est séparé de certains éléments importants et les a remplacés par des joueurs a priori de plus grande valeur. D’ici dix jours, le président Mario Di Pietrantonio, son comité et l’entraîneur de sa première équipe sauront s’ils ont bifurqué dans la bonne direction. Avec sept ou neuf points, le message serait très positif. Si YS – qui compte déjà neuf longueurs de retard sur Stade Nyonnais – en engrange moins, la situation pourrait devenir beaucoup plus délicate.

La saison dernière, Florian Gudit et ses coéquipiers avaient déjà abandonné tout espoir de promotion après le tour initial (onze points de retard sur Kriens). Ce scénario-là, personne ne veut le revivre au Stade Municipal. Mais pour ça, YS devra être à la hauteur de ses ambitions sur le terrain. Et ces dix jours sonnent déjà comme un examen final.

 

L’avant-match

Bavois – Yverdon Sport, ce soir à 20h aux Peupliers.

Entre les départs de Zeneli et de Le Neün à Yverdon Sport durant l’été, ainsi que la blessure longue durée de Demiri, Bavois a perdu plusieurs éléments pour qui le derby nord-vaudois revêt une importance très symbolique. «Mais il en reste encore beaucoup, contre Bekim Uka. Il y a Alvarez, qui avait réalisé un grand match lorsqu’on avait reçu YS la saison dernière (ndlr: victoire 4-1); Bühler, qui sort toujours son meilleur football lors des matches importants; Martins et Kurtic, qui sont au club depuis longtemps; et Gauthier, qui a joué dans les deux camps.»

En d’autres termes, les pensionnaires des Peupliers ne devraient pas manquer de ce fameux caractère qui leur a permis de renverser le «grand» voisin à de nombreuses reprises ces dernières saisons. «Yverdon se trouve déjà dos au mur, reprend l’entraîneur du FCB. Cela peut le rendre particulièrement dangereux tout comme, au contraire, totalement le bloquer. Si on ne commet pas nos habituelles erreurs de concentration, YS me semble prenable. Mais, dans ce genre de match, ce n’est pas la concentration qui manque.» Beynié, entré en cours de match vendredi en Coupe de Suisse, sera à disposition, tout comme Cuénoud et Djalo. Bovay est toujours blessé.

Yverdon Sport, de son côté, devra composer sans Marque (suspendu ce soir et face à Nyon samedi), Martin (blessé à la cheville et qui devrait être absent six à huit semaines) et Matukondolo (blessé). Kuzmanovic et Gazzetta ne devraient pas être appelés.

Florian Vaney