Football - Le président d’YS Jeffrey Saunders était l’invité du Club des 1000, hier à La Prairie. L’occasion pour l’Américain de 54 ans, qui a mis un point d’honneur à s’exprimer en français, de parler business et d’évoquer les projets d’avenir.
Le maintien et des rêves d’Europe… un jour
Lors de son intervention devant les membres du club de soutien d’Yverdon Sport, Jeffrey Saunders s’est montré catégorique quant à l’objectif de cette fin de saison pour les Verts: «Le maintien en Super League, c’est clair.» Questionné sur la vision des dirigeants concernant l’avenir sportif un peu plus lointain, le président d’YS a souligné l’importance de «construire les fondations du succès à long terme. Il s’agira, dans les prochaines saisons, d’intégrer le top 6 de la Super League. Je pense que c’est possible. Et puis, de viser une place européenne… mais ça, c’est un objectif à long terme!»
Conserver les jeunes talents au sein du club
Jeffrey Saunders a martelé hier son envie de développer l’Academy d’Yverdon Sport. «L’idée est que celle-ci puisse fournir des joueurs capables de rapidement intégrer la première équipe, qu’elle soit un moteur. Actuellement, les jeunes Yverdonnois qui ont le niveau sont obligés de quitter le club pour rejoindre Team Vaud (ndlr: qui détient le label de Centre de performance ASF/SFL pour le canton), et vont ensuite alimenter le contingent du Lausanne-Sport. Tu es obligé de donner tes jeunes talents à un autre club, contre lequel tu te bats en compétition chez les pros… Je pense qu’il y a besoin d’un changement dans l’organisation de cette structure, car c’est irrationnel de développer un joueur à YS pour qu’il parte à Lausanne à 15 ans. Surtout que si tu regardes le classement de 1re ligue Classic, ce n’est pas écrit Team Vaud M21, mais bien Lausanne-Sport M21.»
Et d’imager: «Il n’y a qu’à voir le cas d’Anel Husic, formé à Yverdon, parti à Team Vaud, intégré à la une du LS et maintenant vendu à Young Boys. Pourquoi est-ce Lausanne qui se retrouve avec la grande majorité du bénéfice fait avec un Yverdonnois? Aucun investisseur ne voudra mettre de l’argent pour l’Academy si le système ne change pas.»
Yverdon Sport relié à d’autres clubs européens?
Le propriétaire d’Yverdon Sport Jamie Welch a déjà évoqué sa volonté de posséder plusieurs petits clubs en Europe. «C’est intéressant, car cela permet de mutualiser les actifs, d’amener ces clubs plus loin grâce aux connexions que l’on peut faire entre eux, a précisé Jeffrey Saunders, interrogé sur le sujet. Il s’agit de réfléchir comment on protège et on fait croître ces clubs. On peut y gagner sur le plan économique et au niveau du réseautage: par exemple, tu peux embaucher quelqu’un de top niveau pour le scouting si tu répartis les coûts entre les différents clubs, ce qu’Yverdon Sport tout seul ne pourrait pas assumer financièrement. Idem avec tout ce qui concerne la technologie, qui prend une place de plus en plus importante dans le football. Donc il y a un retour sur investissement beaucoup plus intéressant, et cela permet de faire progresser ces petits clubs.»
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Soit le nombre de places que devrait offrir la future remplaçante de la tribune verte. «Yverdon mérite un vrai stade. Le projet est que le bloc avec cette tribune accueille aussi l’espace VIP, la salle de fitness, le shop, ou encore la buvette, a détaillé Jeffrey Saunders. C’est important, car sans ça, il est impossible de faire grandir le club. Il faudra ensuite se pencher sur le changement du terrain, peut-être avec un modèle hybride, et l’installation d’un système de chauffage de la pelouse. Les infrastructures représentent la prochaine étape du projet du club, mais elle dépend aussi des négociations avec la Municipalité. Pour l’instant, les discussions sont positives, et j’espère que la Ville comprendra qu’avec un club en 1re division, c’est le bon moment.»
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C’est le nombre d’étapes nécessaires pour valoriser les joueurs et mener à bien leur revente, comme l’a expliqué Jeffrey Saunders: «Il s’agit de l’identification, du recrutement, de l’adaptation, du développement et, enfin, de la revente. Le business du football est lié au développement et à la revente des joueurs. Tu ne peux pas effectuer un bond en avant en comptant sur la marge que tu fais avec la vente de billets et les recettes de la buvette. C’est la réalité des investisseurs: il ne s’agit pas de charité, mais de business.»