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Yvonand, où les mamans jouent au ballon rond

13 août 2014

Football – Partie d’une blague, la création d’une équipe féminine à Yvonand est devenue réalité. La formation des Desperate Footwives est composée de joueuses qui n’avaient jamais mis des crampons auparavant.

Les joueuses de l’équipe féminine d’Yvonand apportent de la joie et de la fraîcheur au sein du club tapa-sabllia.

Les joueuses de l’équipe féminine d’Yvonand apportent de la joie et de la fraîcheur au sein du club tapa-sabllia.

Tout a commencé lors d’un pique- nique entre les juniors du FC Yvonand et leurs parents.

Un match improvisé s’est alors déroulé entre les jeunes et leurs mamans, pour déboucher sur un résultat nul. Marc Mazu, en charge des juniors F à ce moment-là -on est en 2012-, émet alors l’idée farfelue de créer une équipe de football féminin dans le village, avec les mères des juniors.

Une équipe qui allait bel et bien voir le jour, composée de joueuses qui n’ont jamais pratiqué le football de leur vie. Une expérience unique, rendue possible grâce à la passion de leurs jeunes enfants. «Ils nous ont rassemblé et ont renforcé les liens qui nous unissaient, affirment à l’unisson les joueuses tapa-sabllias. Cela nous permet de faire le vide dans nos esprits après la journée de boulot.»

L’équipe se crée pour le fun avec, à sa barre, Marc Mazu. Il pensait, comme la plupart des joueuses, que ce «trip» ne durerait qu’un mois ou deux. Mais les voici, deux ans plus tard, plus motivées que jamais à se trouver un adversaire pour jouer un match amical, voire pour disputer un tournoi.

Marc Mazu ayant décidé de prendre du recul, il a été petit à petit remplacé par Edwin Ruegg. Ce Zurichois, qui s’occupe également des juniors F, est tombé sous le charme de la passion des joueuses : «Elles font de grands progrès depuis leurs débuts et elles le font avec plaisir. Ce qui est le plus important !»

Les Desperate Footwives, comme elles se surnomment, ont donc dû apprendre le b.a.-ba de la discipline. De la simple passe au contrôle en passant par le placement sur un terrain et la conduite du ballon en levant la tête. C’est la première expérience dans un sport d’équipe pour la grande majorité de ces footwives.

Il faut préciser que leur surnom ne dépeint pas franchement les membres de l’équipe, qui ne sont en rien désespérées et encore moins des femmes au foyer, puisqu’elles ont quasiment toutes un emploi à plein-temps.

«Le foot féminin apporte une fraîcheur et une vision différente du milieu. C’est un environnement plus sain que celui qu’on retrouve habituellement», ajoute Soprano Marinelli, président du FC Yvonand, très ouvert à l’expansion de la section féminine du club, malgré le manque de place sur le terrain En Brit.


Une vraie identité

Quatorze joueuses, toutes domiciliées à Yvonand, évoluent avec les Desperate Footwives.

L’équipe s’entraîne les lundis soirs (hiver compris, en salle) et est ouverte à toute nouvelle arrivée. La majorité des footballeuses, qui ont entre 22 ans et la cinquantaine, sont mères de famille et ont des enfants licenciés au club. Elles ont créé leur propre logo pour «s’affirmer en tant qu’équipe à part entière». Elles possèdent également leur propre jeu de maillots. Seul manque le tricot de la gardienne, qui n’a pas encore été désignée.

Sandozan Kandasamy