Logo
10 ans, ça se fête !
Pascal Livet, commandant depuis le 22 mars 2024, devant l’un des véhicules d’intervention du SDISPO.

10 ans, ça se fête !

29 août 2024 | Textes et photo: Maude Benoit
Edition N°3777

Comme de nombreux SDIS régionaux cette année, le SDIS de la plaine de l’Orbe célèbre ses dix ans. À cela s’ajoutent aussi les cinq ans des jeunes sapeurs-pompiers. Que de bonnes occasions pour organiser une fête ce samedi 31 août 2024. Au programme, des démonstrations diverses et variées, permettant de mettre en avant les tâches effectuées par ces miliciens du feu.

C’est en 2014 que les dix-sept communes d’Agiez, Arnex, Baulmes, Bavois, Bofflens, Chavornay, Corcelles-sur-Chavornay, Croy, Juriens, La Praz, Montcherand, Orbe, Rances, Romainmôtier-Envy, Sergey, Valeyres-sous-Rances et Vuiteboeuf ont fusionné leur services du feu dans le cadre de la LSDIS (loi sur le Service Défense Incendie et Secours) de 2010. À cette occasion, la nouvelle caserne située dans la zone industrielle d’Orbe est construite pour accueillir tout ce petit monde. Ce n’est toutefois pas à la caserne que se dérouleront les festivités, mais en deux lieux distincts: À Chavornay, sur le site de Planzer, pour la journée, puis au Puisoir, à Orbe, pour le reste de la soirée.

Des démonstrations hors du commun

À Chavornay, trois volets de présentations différentes seront proposés tout au long de la journée sous la forme d’expositions de véhicules d’intervention, de certains des nouveaux véhicules en action (notamment un Panther 8×8) et de différentes tâches effectuées par les pompiers.

Le public pourra ainsi assister à des opérations de lutte contre les événements naturels, notamment le transport et les techniques de déviation des eaux pour protéger les zones des inondations. Une tâche que les sapeurs-pompiers ont dû effectuer à plusieurs reprises avec le printemps pluvieux que l’on a connu cette année. Le capitaine Marcel Riedo mentionne également qu’une mise en scène de désincarcération exceptionnelle est prévue. En effet, il s’agira d’une reconstitution d’accident avec un cascadeur professionnel. Autre activité d’exception, il sera possible de faire son baptême de l’air en hélicoptère. Enfin, les plus petits pourront se défouler en jouant dans les châteaux gonflables.

Le soir, l’événement se poursuivra à Orbe, avec le repas des participants du SDIS et de ses partenaires. Le public pourra écouter les concerts des Vides Greniers de Vaulion et du mythique groupe Soldat Louis. Une fois les concerts terminés, la fête se poursuivra jusqu’au bout de la nuit avec le bal des pompiers.

Une logistique insoupçonnée

Être sapeur-pompier, ce n’est pas seulement agir en cas d’incendie. C’est aussi être disponible pour toutes sortes de catastrophes naturelles, comme les inondations. Pour répondre à toutes les éventualités, il faut différents types de véhicules, ainsi que des volontaires formés. C’est l’ECA (Etablissement cantonal d’assurance) qui prend en charge le financement du matériel d’intervention et de la formation. Centrale cantonale, elle assure ainsi la collaboration entre les différents SDIS régionaux qui n’hésitent jamais à partager leurs connaissances et savoir-faire. À ce titre, l’ECA a notamment mis en place un système informatique intelligent qui recense tous les effectifs et le matériel des SDIS, en indiquant leur disponibilité. En cas d’intervention, c’est ce système qui contacte les sapeurs-pompiers disponibles et indique où se trouve le matériel.

Après chaque intervention, toute une partie administrative est nécessaire pour annoncer le sinistre et pour que les assurances prennent en charge les coûts occasionnés. La santé financière des SDIS régionaux est d’ailleurs confortée par les subventions cantonales et par les communes qui permettent aux casernes de subsister.

Des problèmes de taille

Malgré une collaboration qui fonctionne entre les SDIS régionaux et l’ECA, ces organes de défense font face à des difficultés non négligeables. Au niveau du canton de Vaud, trois types de sapeurs-pompiers existent. Les premiers sont les pompiers professionnels, dont, comme le nom l’indique, l’activité principale est la lutte contre les sinistres. Seuls les pompiers de Lausanne entrent dans cette catégorie. Ensuite, les pompiers intermédiaires, qui en parallèle de leur activité de pompiers volontaires, exercent un petit pourcentage à la caserne pour effectuer des tâches administratives. Enfin, les pompiers volontaires, le gros de l’effectif, assurent leur activité de pompier sur leur temps libre et reçoivent une petite solde.

Les SDIS régionaux rencontrent deux problèmes importants. Le premier, c’est l’accumulation de tâches administratives demandées pour chaque intervention. Initialement, c’étaient les pompiers volontaires qui s’en occupaient, à la volée, quand ils disposaient d’un peu de temps. Seulement, comme le souligne Pascal Livet, commandant du SDISPO, «aujourd’hui, on ne peut plus demander aux pompiers volontaires d’effectuer ces tâches. Ils leur faut du concret, ils veulent aller sur le terrain et on les comprend bien » . La solution, à terme, est donc d’employer des pompiers sur un petit pourcentage pour s’occuper de ces tâches. C’est déjà le cas au SDISPO où l’une de leurs volontaires effectue du secrétariat pour un taux de 40%.

Le second problème, et le plus important, c’est le manque de flexibilité des employeurs. En effet, les pompiers volontaires n’étant pas professionnels, ils travaillent à l’extérieur, bien souvent loin de la caserne. De plus, leur patron ne les autorise pas toujours à laisser leur travail de côté pour sauter dans leur voiture et partir en mission. Pascal Livet déplore alors ce manque de souplesse et de reconnaissance de l’importance du travail des sapeurs-pompiers de la part des employeurs. «Notre action est tributaire du travail de nos miliciens, mais également du soutien du Canton, des entreprises et des patrons » , déclare-t-il.

Que faire ?

Comment sensibiliser les employeurs pour que ceux-ci fassent preuve d’une plus grande souplesse envers leur employés sapeurs-pompiers? Pour tenter de répondre à cette question, L’ECA a mis en place le label « employeur partenaire » afin de valoriser l’engagement des entreprises. Toutefois, cela ne suffit pas. « Dès lors, la sensibilisation à cette cause passe majoritairement par les campagnes de communication », explique Pascal Livet. Il faut également ajouter qu’il n’y pas de système d’APG ou de compensation financière pour les entreprises qui permettraient à leurs employés de pouvoir se rendre sur les interventions pendant leur temps de travail. Une donnée qui ne facilite pas la situation. Il faudra toutefois trouver une solution, pour permettre au système de perdurer dans le temps.


INFOS PRATIQUES

Retrouvez le programme complet sur le site internet : https://sdispo.ch/10-5