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Le tireur a été arrêté en France
Grandson, 29 février 2020. Intervention policière, rue Basse. © Michel Duperrex

Le tireur a été arrêté en France

11 mars 2020 | Edition N°2702

Grandson – L’annonce est tombée le jour même des obsèques de la première victime. Sans dissiper tout le brouillard autour de l’affaire.

C’était une cérémonie pas comme les autres, hier à Yverdon-les-Bains: un centre funéraire plein à craquer et sur tous les visages, la même incompréhension autour du décès de ce jeune employé des CFF, première des deux victimes du drame du 20 février dernier à Grandson. Des obsèques, aussi, qui réunissaient des personnes issues de tous les horizons, bien loin de n’attirer que des membres de la communauté serbe à laquelle appartenait le défunt.

Hier en fin d’après-midi, une annonce est venue renforcer le caractère déjà singulier de la journée: l’annonce de l’arrestation, lundi dernier, de l’auteur présumé des coups de feu. Il s’agit d’un ressortissant français et arrêté «dans l’agglomération bisontine», selon la justice française.

La justice française, justement: si la Police cantonale vaudoise fait état d’investigations visant à «déterminer les circonstances exactes» de ce crime, on ne peut pas dire que ses partenaires hexagonaux se montrent aussi prudents. Cité par L’Est Républicain, le procureur de la République en charge de l’affaire indique par exemple que le jeune interpellé «a reconnu avoir tiré à cinq reprises». Dans la continuité des récits qui circulent dans le Nord vaudois depuis la tuerie, le journal français évoque une tentative d’escroquerie dans le monde du deal de drogue. Le vendeur, venu du Doubs, aurait tenté de refourguer du savon à la place du cannabis, et aurait dégainé sur ses acheteurs potentiels une fois le subterfuge décelé.
Cette version des faits est toutefois à nuancer par d’autres informations en notre possession: ainsi, l’une des personnes blessées aurait déjà manifesté de vives craintes pour sa vie bien avant les faits. Comment aurait-elle pu savoir qu’une tentative d’arnaque allait si mal tourner des semaines plus tard? De même, la presse français évoque le rôle d’intermédiaire qu’aurait joué un frontalier de 19 ans. Or, c’est précisément le rôle que certains prêtent à la première victime, décédée à 27 ans, même si la piste du hasard malheureux est également évoquée à son sujet.

Le tireur est peut-être sous les verrous pour un moment, mais à moins que les langues ne se délient soudainement, le fin mot de l’histoire n’est pas prêt d’être connu.

Raphaël Pomey