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A la recherche de la liberté en Amérique centrale

20 novembre 2019 | Edition N°2628

Le claquettiste yverdonnois Laurent Bortolotti a fait bien du chemin pour revenir avec le spectacle Panamericana central. Un projet pour lequel il a pris des risques et pas uniquement artistiques.

«Je me déplace toujours avec mes claquettes à portée de main.» Avec Laurent Bortolotti, le ton est tout de suite donné: sa passion, c’est son travail. Et c’est en Amérique centrale que le claquettiste est parti, planche sous le bras, pour évoluer encore. Deux voyages consécutifs, en 2018 et 2019, de Managua (Nicaragua) à Xalapa (Mexique) via le Guatemala, en dansant des claquettes dans la rue le long de la route panaméricaine. «Dans ce projet, nommé Panamericana central, l’idée était d’utiliser ma passion comme un moyen pour rencontrer les gens locaux, tout en réalisant un auto-documentaire présentant la réalité sociale et politique de chaque pays que je visitais», souligne celui qui est né et a grandi à Yverdon-les-Bains.

Pile au mauvais moment

On ne peut pas dire que l’expérience ait bien débuté pour Laurent Bortolotti: «Mon arrivée au Nicaragua en avril 2018 a coïncidé avec un début de révolution, certains épisodes ont été mouvementés, mais j’ai continué.»

Fort de cette première expérience, le Nord-Vaudois décide de réitérer un voyage l’année suivante. C’est là que l’idée d’un spectacle se profile: «J’ai retrouvé les personnes rencontrées précédemment et renouvelé les expériences humaines, musicales et dansantes. Il y a eu une perpétuelle adaptation entre mon jeu de claquettes et la culture dans laquelle je me trouvais. Au Mexique, par exemple, il existe une forme de claquettes appelées zapateado. Il s’agit d’une danse traditionnelle sociale qui réunit les villageois.»

De retour en mai, il a fallu «un temps d’incubation», comme le nomme Laurent Bortolotti, pour que le concept de sa prochaine création émerge. «Combinant musiques traditionnelles, jazz, claquettes et zapateado, le fil rouge sera le voyage avec l’humain placé au centre et le partage de la passion, s’est-il dit. J’aborderai aussi le thème de la liberté; d’exister, de s’exprimer, d’être à l’écoute de ses aspirations. Il m’a paru essentiel que des artistes qui m’ont touché y participent, (ndlr: certains feront le voyage depuis le Nicaragua et le Mexique). En tant que directeur et metteur en scène de cette nouvelle création, j’ai fait le pari de laisser cette liberté nous accompagner dans un travail coconstructif où chacun apportera des parts de vie et une créativité propre.»

Panamericana central sera présenté au Théâtre interface à Sion, les 29, 30 novembre et 1er décembre. Et pourquoi pas dans notre canton? «C’est en Valais que ce projet a trouvé un soutien financier», répond clairement Laurent Bortolotti.

 

Corinne Raymond

Rédaction