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Le beau domine à Romande Energie

31 mai 2017
Edition N°2007

Morges – Les actionnaires de la compagnie ont entériné toutes les propositions du conseil d’administration à une majorité «soviétique».

Me Guy Mustaki, président du conseil d’administration, et Pierre-Alain Urech, directeur général. ©Raposo

Me Guy Mustaki, président du conseil d’administration, et Pierre-Alain Urech, directeur général.

Les exercices plombés par les difficultés d’Alpiq ne sont plus qu’un mauvais souvenir pour Romande Energie, dont la participation dans le géant de l’électricité (9%) a contraint la société vaudoise à essuyer quelque 900 millions de pertes jusqu’à l’exercice 2015, après avoir engrangé des dividendes totalisant le même montant ces dix dernières années.

Avec le retour d’Alpiq dans les chiffres noirs, qui s’est traduit par un apport de 29 millions de francs dans la trésorerie de Romande Energie, le groupe vaudois a réalisé un très bon exercice 2016, au cours duquel le chiffre d’affaires a dépassé pour la première fois les 600 millions de francs (602).

La marge brute opérationnelle a diminué de 304 à 285 millions de francs, en raison, notamment, des marges extrêmement réduites -à l’instar des taux d’intérêt, le prix de l’électricité est au plus bas-, et d’un déficit des Forces motrices Hongrin-Léman, société dans laquelle Romande Energie détient une participation importante. Le résultat net de l’exercice (113 millions de francs) permet de verser un dividende de 36 francs par action. Il est en progression constante depuis 2001, année où il se montait à 3 francs…

 

Diversification

 

Avec la création, il y a six mois, de Romande Energie Services, la direction et ses 800 collaborateurs -ils sont encouragés à proposer de nouvelles activités au travers du concept «idéo»- oeuvrent à diversifier les activités en proposant, notamment, aux particuliers et aux entreprises de les accompagner et de les conseiller dans tout ce qui concerne l’énergie. Pierre-Alain Urech, directeur général, a relevé que pas moins de quarante projets sont en cours et un «Smart-Lab» va être ouvert sur le site de l’innovation de l’EPFL. Quatre à six collaborateurs seront engagés dans la recherche appliquée.

 

Montreux et la Vallée

 

Romande Energie est née il y a vingt ans de la fusion de la Compagnie vaudoise d’électricité (CVE) avec la Société romande l’électricité (SRE). Cette dernière a exploité, dès 1887, la centrale de Taulan, alors que la Compagnie des forces de Joux, créée pour réguler le niveau des lacs de la Vallée, a été fondée en 1901. La centrale de La Dernier, à Vallorbe, a été mise en service en 1903. La Compagnie de Joux est devenue la CVE en 1954. Le groupe vaudois fête donc 130 ans d’existence.

Une débauche d’énergie procédurière
Renouvelables – Des encouragements à doses acceptables

 

L’Urbigène Etienne Roy, responsable des énergies renouvelables. ©Raposo

L’Urbigène Etienne Roy, responsable des énergies renouvelables.

En ouvrant l’assemblée des actionnaires, Guy Mustaki, président du conseil d’administration, s’est réjoui de l’acceptation par le peuple de la Stratégie énergétique 2050. La rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) est à son avis une bonne chose, à condition qu’elle «constitue une impulsion plutôt qu’un outil faussant les règles du marché à long terme, comme c’est le cas dans certains pays voisins».

Même si, en ce moment, la production d’électricité d’origine hydraulique n’est pas rentable, il faut continuer à investir pour assurer une fourniture à long terme. Dans ce domaine, les quelque 330 millions de francs engagés dans le doublement de la puissance des Forces motrices Hongrin Léman (FMHL) restent une bonne affaire à long terme.

Le président a aussi souhaité que les Cantons fassent le nécessaire pour accélérer les procédures administratives.

 

Presque vingt ans…

 

Dans ce domaine, le projet de parc éolien des Gittaz, au-dessus de Sainte-Croix, ressemble à un marathon. Il a en effet été lancé en 1998. Selon Etienne Roy, responsable des énergies renouvelables à Romande Energie, le permis de construire a été délivré. Mais le délai de recours n’est pas échu. L’acceptation par la population de Sainte-Croix, lors d’un vote historique, n’a pas refroidi les opposants. Il y a donc peu de chances qu’ils renoncent à recourir au Tribunal fédéral.

En ce qui concerne le projet de Provence, une rencontre doit encore avoir lieu avec l’Armée. Le dossier pourra ensuite être déposé à l’examen. A Villars-le-Terroir, où l’hostilité est marquée, le mât de mesures vient d’être démonté. L’analyse devra démontrer la faisabilité du point de vue économique.

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