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Un bistrot social pour les marginalisés ?
©Carole Alkabes

Un bistrot social pour les marginalisés ?

11 août 2017 | Edition N°2057

Sainte-Croix – L’article paru dans nos colonnes à propos des «cas sociaux» du village a suscité plusieurs réactions. La mise en place d’un café social a, notamment, été suggérée

Selon plusieurs commerçants de la rue Centrale, les toxicomanes du village se réunissent très souvent près de cette fontaine. ©Carole Alkabes

Selon plusieurs commerçants de la rue Centrale, les toxicomanes du village se réunissent très souvent près de cette fontaine.

«Pour être tout à fait honnête, votre article m’a fait réagir et même bondir», confie Christiane*, Sainte-Crix et ancienne travailleuse sociale hors murs, à la suite de la parution d’un article intitulé «Les cas sociaux provoquent la discorde», paru le 28 juillet dernier dans notre quotidien au sujet d’une pétition lancée par des commerçants de la rue Centrale, à Sainte-Croix. «Je comprends les plaintes des commerçants, mais il faut arrêter de stigmatiser les toxicomanes », poursuit celle qui, à un moment donné de son parcours de vie, s’est retrouvée à l’aide sociale. Selon Christiane, la mise en place d’un bistrot social permettrait de résoudre la problématique et de favoriser le dialogue avec les personnes dépendantes à l’alcoolisme et aux drogues. «Avec la fondation Le Relais, nous avons entrepris plusieurs démarches en ce sens auprès de la Municipalité, en vain», indique-t-elle.

 

A la recherche du dialogue

 

Interrogés sur la question, certains commerçants de la rue Centrale restent dubitatifs. «C’est vrai qu’il y a certains clichés à propos des personnes marginalisées, mais Sainte- Croix ne se délimite pas qu’à ça, confie une conseillère en vente, qui préfère garder l’anonymat. Je ne sais pas si un tel endroit apporterait grand-chose. Personnellement, j’ai donné. Ma mère s’est retrouvée à l’aide sociale et a fréquenté le milieu de la drogue. C’était une période difficile.» «Ce qu’il faudrait, c’est une police de proximité et imposer des règles plus strictes», affirme, en revanche, une autre commerçante.

Plus loin, un homme sort de son bureau. «Vous voulez savoir ce que je pense d’un bistrot social ? Lance-t-il. Je ne suis pas certain que cela apporte de réelles solutions, au contraire, cela risque de marginaliser un peu plus les personnes concernées. Et de souligner l’importance de créer une bonne harmonie entre les habitants du village. «Par contre, ce que je ne tolère pas, poursuit le quinquagénaire, c’est de voir des amas de détritus devant la fontaine.»

Contacté, le propriétaire du magasin Denner, situé en face de ladite fontaine où de nombreuses personnes marginalisées se retrouvent une bière à la main, n’a pas souhaité commenter l’affaire.

 

Réaction de la Municipalité

 

En l’absence des membres de l’Exécutif sainte-crix, Stéphane Champod, secrétaire municipal, ne souhaite pas répondre à la proposition d’une éventuelle mise en place d’un bistrot social. «A ma connaissance, nous n’avons jamais reçu de proposition concrète à ce sujet, informe-t-il. Si l’engagement d’un travailleur social se réalise (ndlr : pour rappel, ce poste a été préavisé favorablement par le conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard, en charge du Département de la santé et de l’action sociale), nous verrons, à ce moment-là, quelles solutions apporter à cette problématique.»

A Lausanne déjà !

 

Le Service social de la ville de Lausanne (SSL) offre à toute personne marginalisée ou vivant dans la précarité un lieu d’accueil et d’orientation à L’Espace. Les usagers ont la possibilité de bénéficier d’un accueil et de collations, de permanences infirmières hebdomadaires, d’une consigne à bagages ainsi que d’une adresse postale. Ils bénéficient également d’un accompagnement individualisé, administratif et social, ainsi que d’animations. L’Espace permet aux personnes sans abri de réserver un hébergement d’urgence.

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Valérie Beauverd