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«Ce qu’il faut en retenir? L’expérience d’avoir affronté de telles joueuses»
Thaïs Hurni © Valentin Flauraud / Keystone

«Ce qu’il faut en retenir? L’expérience d’avoir affronté de telles joueuses»

17 décembre 2020 | Edition N°2853

Football – Ligue des Champions dames
Servette Chênois ne verra pas les 8es de finale. L’Yverdonnoise Thaïs Hurni et ses coéquipières se sont inclinées 5-0 contre l’Atlético Madrid, mardi en Espagne. Les Genevoises avaient déjà été défaites 4-2 au match aller.

 

Thaïs Hurni, malgré un résultat sans appel en faveur de l’Atlético, vous n’avez pas démérité. La déception se lisait sur les visages genevois après le coup de sifflet final…

J’ai trouvé qu’on avait fait un match plus complet qu’à l’aller, on a duré plus longtemps. Mais en face, les Espagnoles ont été beaucoup plus efficaces cette fois-ci, et les erreurs ont été payées cash. Alors bien sûr qu’on était déçues, parce qu’en tant que sportives, on veut toujours gagner, mais nos adversaires ont fait parler leur classe. Je suis cependant déçue de ne pas pouvoir aller plus loin dans la compétition.

 

Contrairement au match aller, il a fallu attendre la 27e minute pour que Servette Chênois se procure son premier tir cadré. Avez-vous le sentiment que les Espagnoles vous ont pris au sérieux cette fois-ci?

Je pense qu’à Genève, elles ont remarqué qu’on n’était pas des manches (rires). On leur avait quand même mis deux buts la semaine passée et elles ont perdu le week-end dernier en championnat, donc j’imagine qu’elles voulaient éviter que cela se reproduise. Lors du premier match, elles avaient augmenté le niveau en deuxième période. Cette fois-ci, elles ont joué un cran au-dessus dès le début.

 

Vous encaissez le 2-0 juste avant la mi-temps. À ce moment-là, vous savez que vos chances de qualification se sont envolées. Qu’est-ce qui s’est dit aux vestiaires pendant la pause?

Que c’était vraiment très important de continuer à se battre, de ne rien lâcher. On n’avait pas envie de s’en prendre dix! Et aussi que, malgré le score, on avait fait une première mi-temps satisfaisante. On jouait, on sortait combatives.

 

Vous avez fait d’ailleurs fait un très bon début de deuxième période. À la 46e, Sandy Maendly tire sur le poteau. Ça change la rencontre s’il y a 2-1 à ce moment-là?

Avec des si, on pourrait refaire tout le match (rires)! Mais ça nous aurait donné un petit regain d’énergie, peut-être pour aller chercher au moins un nul.

 

«C’était vraiment très important de continuer à se battre, de ne rien lâcher. On n’avait pas envie de s’en prendre dix!»

 

Une fois la qualification assurée, le coach de l’Atlético Madrid, Daniel González Sanz, a fait sortir la redoutable Ludmila à la mi-temps, puis a effectué trois nouveaux changements à l’heure de jeu. Pourtant, les remplaçantes ont semblé vous donner encore plus de fil à retordre que les titulaires, non?

C’est toujours la même chose, quand ton entraîneur te laisse une chance de montrer ce que tu vaux, tu te donnes à 100%. Mais c’est sûr qu’elles avaient plus de jus que nous, on a rapidement été essoufflées et on a limite fini sur les rotules!

 

Il y a eu énormément de glissades, y a-t-il une raison à ça?

En fait, le terrain du Centro Deportivo Wanda Alcalá de Henares est un terrain hybride. Donc il a une base synthétique et, au-dessus, du gazon, et il a été arrosé avant le match car il était dur. Comme on ne l’a vu que lundi à notre arrivée, on s’est un peu fait surprendre. Mais la dureté était un détail, ce terrain était un vrai billard.

 

Qu’allez-vous retenir de votre première participation à la Ligue des champions?

Plein de choses! La confiance, le fait d’oser jouer même contre des équipes qui sont meilleures que toi. Et l’expérience d’avoir affronté de telles joueuses, le jeu rapide. Mais il va falloir garder les pieds sur terre, parce que avoir participé à la Ligue des champions ne veut pas dire qu’on est au-dessus des autres équipes en championnat, même si on est actuellement leaders de LNA. On a vu qu’on avait une grande marge d’amélioration.

 

Vous avez eu un petit aperçu du championnat espagnol. Cela vous a-t-il donné envie?

C’est génial de se dire que ces filles vivent, respirent football. Alors oui, c’est sur ma to do list d’essayer, une fois, d’avoir le courage de sauter le pas et de partir jouer à l’étranger.

Muriel Ambühl