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Cette saison n’a vraiment pas la patate

19 juillet 2013

Après une longue période de pluie, la persistance d’un temps sec menace la production de pommes de terre indigènes. Le point de la situation dans le Nord vaudois.

Marc Saugy est conscient que la récolte, cette année, s’annonce maigre.

«Une chose est sûre, cela ne va pas être une année record.» A l’image des autres cultivateurs de pommes de terre interrogés, Yves Collet, dont l’exploitation agricole est située à La Robellaz, est préoccupé par la situation exceptionnelle qui prévaut cette saison. L’humidité du printemps dernier a fortement retardé la plantation des patates et la période chaleur, conjuguée à l’absence de précipitations que nous traversons, les empêchent de se développer.

«Une grande partie des producteurs que je connais a planté ses pommes de terre entre la dernière semaine de mai et les deux premières de juin, alors qu’on le fait normalement mi-avril», affirme André Gallandat.

Comme ses homologues, cet agriculteur de Démoret s’attend à une baisse de rendement cette saison. L’arrivée de pluies abondantes pourrait quelque peu changer la donne, or ce scénario n’est pas à l’ordre du jour pour l’instant. «Le temps sera orageux ces prochains jours, mais il faudrait en tout cas quarante millilitres», signalait mercredi dernier Emilien Piot, responsable de la Centrale pommes de terre de Bercher. Il estime qu’au meilleur des cas, la production va subir une perte de 10%, plus si des précipitations dignes de ce nom continuent à bouder la région.

Composition du sol Du côté de Pomy, Marc Saugy déclare que «la récolte s’annonce maigre». «Les patates ont été plantées dans des conditions difficiles. La terre était très humide, avec de nombreuses mottes», ajoute-t-il.

Dans ce contexte peu banal, plusieurs facteurs comme la variété de pomme de terre cultivée, la composition du sol et le moment choisi pour procéder à la mise en terre, déterminent la réussite plus ou moins grande des uns et des autres. «Certains cultivateurs ont dû labourer leurs parcelles et replanter car les pommes de terre avaient pourri», affirme Yves Collet, tandis que, atteste Emilien Piot, le bilan concernant les précoces est par endroits assez acceptable, notamment, sur La Côte ou en Valais.

Pour sa part, Pascal Marendaz, de Mathod, est conscient de son avantage. «J’ai la chance d’être dans la plaine de l’Orbe. J’arrose mes patates quasiment toutes les nuits et la terre que nous avons filtre bien l’eau.» Comme les autres producteurs de pommes de terre, il espère un automne clément dans l’optique de l’arrachage.

Ludovic Pillonel