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Cinq enseignements à tirer d’YS-Breitenrain
Marculino Ninte et Ali Kabacalman se félicitent après le 1-1. © Gabriel Lado

Cinq enseignements à tirer d’YS-Breitenrain

2 avril 2021

Mercredi soir, pour son premier match officiel de 2021, Yverdon Sport s’est imposé 3-1 face à Breitenrain. Le compte-rendu de ce match est d’ailleurs à retrouver ici.

Au-delà du résultat brut, il est possible pour Jean-Michel Aeby et son staff de tirer divers enseignements et pistes de réflexion de cette rencontre. En voici cinq, à quelques jours d’aller défier Bellinzone au Tessin, lundi à 17h45.

 

Il est impossible de conserver un rythme élevé de manière constante

 

Le constat a été flagrant mercredi: à l’image de ce qui s’est passé en Super et Challenge League, les coupures dues au Covid ne permettent pas aux équipes d’exploiter leur potentiel physique à fond et, corollaire, les imprécisions techniques arrivent plus souvent que d’habitude et les enchaînements collectifs sont parfois moins fluides. YS a ainsi connu un vrai passage à vide en cours de deuxième période, un phénomène avec lequel il va sans doute falloir composer, même si le rôle du staff sera de le réduire au maximum. Il s’agit d’une donnée nouvelle dans le football, liée aux incertitudes sanitaires: YS n’avait pas joué un match officiel depuis cinq mois! Il est logique que les repères soient moins présents et le rythme moins soutenu par moments. Même en étant la meilleure équipe de la ligue. Alors, Yverdon, qui cherche toujours à presser et à étouffer l’adversaire va peut-être devoir se réinventer un peu, en subissant parfois pour mieux frapper en contre. Car le constat est clair: 90 minutes à haute intensité, la mission est impossible.

 

Jean-Michel Aeby peut compter sur un groupe concerné au-delà du onze de base

 

Changements gagnants! Les cinq joueurs entrés en cours de partie ont apporté quelque chose au collectif: Muamer Zeneli a marqué le 3-1 sur un centre de Gentian Bunjaku, Safet Alic a apporté de l’impact au milieu et récupéré quelques bons ballons, Axel Danner a livré une belle prestation à son poste d’arrière droit et Fabio Morelli s’est montré très percutant sur son aile. Ces cinq changements réussis à des degrés divers démontrent deux choses: d’abord que Jean-Michel Aeby a eu raison de les faire et ensuite que tout le groupe est concerné, ce qui est une très bonne nouvelle. Avec un effectif où les postes sont doublés, la frustration peut parfois grandir… surtout après cinq mois sans jouer. Or, chaque entrant a apporté sa contribution avec enthousiasme et détermination. Forcément important pour la suite.

 

Certaines individualités sont déjà en forme, d’autres moins

 

Marculino Ninte a marqué les esprits dès ses premières prises de balle: explosivité, percussion, dynamisme, prise de risques. L’ailier n’a pas tout réussi, mais il a fait très mal à Breitenrain mercredi, étant de très loin le meilleur joueur de la première période. Il a été moins tranchant en deuxième période, mais le boulot était fait. Le Portugais de 23 ans a des jambes, preuves qu’il a bien travaillé durant la pause forcée.

Autre gagnant de la préparation, Franck Nioby. Le latéral droit, formé à Team Vaud, a gagné sa place pour ce match inaugural à la régulière et Jean-Michel Aeby a prouvé que les titularisations se jouaient au mérite. Le Franco-Congolais de 24 ans a sans doute marqué des points en vue des prochaines rencontres, lui qui était très majoritairement remplaçant avant l’interruption.

Enfin, Nehemie Lusuena a lui aussi livré une prestation très convaincante. Sa titularisation n’était pas une évidence, mais il a donné raison à son entraîneur, inscrivant tout seul le 2-1 (récupération et frappe) et se montrant très précieux à la récupération et à la distribution.

Parmi les individualités qui peuvent apporter plus, citons Ali Kabacalman et Hugo Fargues, qui ont tous deux livré un match correct, mais en dessous de leurs capacités. Ces deux hommes étaient des pièces maîtresses du jeu yverdonnois au premier tour et il n’y a aucune raison qu’il en soit différemment en ce mois d’avril, mais ils peuvent tous deux faire mieux que ce mercredi. La très grande activité d’Hugo Fargues au pressing est toutefois à relever.

 

Cette équipe sait encore gagner…

 

Cela peut sembler un détail, mais ce n’en est pas un. Après cette longue pause, comment YS allait-il réagir? Ses adversaires pour la promotion que sont Carouge et Rapperswil allaient-ils pouvoir reprendre confiance et espérer rattraper le leader? Le moindre signe de fléchissement était guetté du côté de la Fontenette et du Grünfeld et, si YS avait perdu ou concédé le nul, la tendance aurait pu déjà commencer à s’inverser. Mais il n’en a rien été: Yverdon Sport a repris sa marche en avant et compte désormais neuf victoires et deux nuls. Ce n’est pas anodin et même si YS n’a pas été souverain mercredi, il a gagné. Il faut monter en puissance désormais, mais là où un nul ou une défaite auraient pu semer le doute dans les esprits après une si longue pause, la confiance est de mise. A ce titre, cette victoire était extrêmement importante, bien plus que celles engrangées avant l’interruption du championnat. Une nouvelle saison commence, quasiment, et l’entamer avec trois points était primordial.

 

… mais Jean-Michel Aeby ne sait toujours pas perdre

 

29 points en 11 matches cette saison et… aucune défaite, donc, y compris en match de préparation! Jean-Michel Aeby a une belle équipe à disposition et en tire le meilleur pour l’instant. Sous sa direction, jamais YS n’est ressorti battu du terrain, même lorsqu’il s’agissait de matches amicaux. La rage de vaincre du coach se ressent partout et cette belle série ne demande qu’à se prolonger lundi à Bellinzone.

Tim Guillemin