Logo

Cinq mois pour dessiner son avenir

14 février 2019 | Edition N°2436

Joueuse du FC Zurich depuis 2014, Sandrine Mauron aimerait tenter sa chance dans un championnat étranger dès la saison prochaine. A 22 ans, la footballeuse de Valeyres-sous-Montagny et internationale doit toutefois regagner sa place de titulaire au sein de sa formation.

Après cinq années passées à Zurich et sous les couleurs du FC Zurich, Sandrine Mauron est décidée à mettre le cap sur l’étranger. Du moins, c’est ainsi que la milieu de terrain entrevoit son avenir, alors qu’elle est sous contrat avec son équipe et son employeur jusqu’à l’été prochain. «J’ai envie de nouveauté. A 22 ans, c’est le moment de tenter ma chance. Je veux jouer la carte football», lance, déterminée, la jeune footballeuse de Valeyres-sous-Montagny.

Le championnat de LNA féminine vient de reprendre. Invaincu en treize sorties, le leader n’a pas encore joué en 2019, puisque sa rencontre face à Servette a été renvoyée, le club genevois faisant face à une vague de malades dans son vestiaire. C’est, par conséquent, contre Yverdon Féminin que les Zurichoises vont poursuivre, dès samedi à 16h au Heerenschürli, leur inexorable marche vers un énième titre. Avec Sandrine Mauron sur le terrain? Là est toute la question. «Je n’ai pas été souvent titularisée cette saison, étant plutôt alignée lors des rencontres de Coupe de Suisse ou alors pour les matches contre des adversaires de bas de classement», constate-t-elle. Il faut dire que la meneuse de jeu est revenue à la compétition l’été dernier, après une saison blanche, elle qui a dû être opérée à un genou (voir encadré).

Besoin de temps de jeu

Barrée par des joueuses de calibre à son poste, Sandrine Mauron a même, parfois, été exilée sur les côtés du onze zurichois, alors qu’elle s’exprime le mieux plein axe. D’autres filles se sont tout bonnement installées à son poste alors qu’elle était en convalescence. «Non seulement nous sommes nombreuses à pouvoir jouer au milieu du terrain, mais en plus l’équipe domine largement le championnat. Et comme un entraîneur ne change pas une équipe qui gagne…»

Pour réussir à revenir à son meilleur niveau, et pour son avenir, la Nord-Vaudoise a tout intérêt à retrouver un maximum de temps de jeu ce printemps. Il lui a fallu près d’une année complète pour revenir à la compétition. Plus que ce qu’elle pensait. Mais elle est complètement rétablie et a toutes les cartes en main. «Je ne ressens pas la moindre douleur et n’ai aucune séquelle», se réjouit-elle, reconnaissante envers tous les spécialistes qui l’ont prise en charge.

Bon pour le moral

Courant janvier, Sandrine Mauron a été conviée au camp de préparation que l’équipe de Suisse a organisé au sud de l’Espagne. Elle y a découvert le nouveau sélectionneur danois Nils Nielsen, qui a donné ses premières consignes à la tête de la Nati. «Il nous a laissé beaucoup de liberté hors du terrain, mais a été très clair et précis pour ce qu’il attend de nous dans le jeu», souligne celle qui, d’abord réserviste pour la Coupe de l’Algarve que la Suisse disputera fin février au Portugal, a finalement été appelée à la suite de la blessure de Lia Wälti (Arsenal).

Avant tout, la participation au camp avec l’équipe nationale a fait beaucoup de bien au moral de Sandrine Mauron, au moment d’aborder cinq mois cruciaux pour sa carrière. «Cela m’a redonné de l’énergie», lance-t-elle.

La demi le répète à l’envi, tout est encore ouvert concernant son futur. Mais elle reconnaît une attirance particulière pour le championnat anglais, «qui prend de l’ampleur». Elle pourrait tout aussi bien se retrouver en France, en Allemagne, en Espagne ou rester en Suisse, selon les opportunités. «Je peux apporter ma créativité, mon jeu vers l’avant, estime-t-elle. Et j’aimerais vraiment voir à quoi ressemble cette vie de footballeuse pro, dont j’entends beaucoup parler. Savoir si cela me conviendrait.» Et réaliser son rêve de jeune joueuse qui a encore tant à donner.

 

Un diplôme en poche

Touchée deux fois à son genou droit plus tôt dans sa carrière – cela l’avait alors stoppée durant respectivement trois et un mois –, Sandrine Mauron a été plus gravement atteinte à la fin août 2017, juste après avoir participé à l’Euro aux Pays-Bas avec l’équipe de Suisse. «Je me suis blessée toute seule lors d’un match de qualification pour la Ligue des champions», rappelle la footballeuse et employée de commerce. Une intervention a été nécessaire. «Ça a été compliqué moralement, car la rééducation a été longue, mais j’ai fini par remonter la pente et j’ai pu me concentrer sur les examens que j’avais à passer.» Avec succès.

Manuel Gremion