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Conflit interne au Service des énergies

26 novembre 2014

Un syndicat accuse la Municipalité d’Yverdon d’être restée sourde au désarroi de plusieurs employés en conflit avec un supérieur. Des reproches réfutés par les autorités de la Ville.

Depuis une année, les incompréhensions entre les membres de la section commerciale et développement et leur supérieur hiérarchique font planer une ombre sur la bonne marche du Service des énergies. © Michel Duperrex

Depuis une année, les incompréhensions entre les membres de la section commerciale et développement et leur supérieur hiérarchique font planer une ombre sur la bonne marche du Service des énergies.

La Ville d’Yverdon-les-Bains a décidément bien mal à ses ressources humaine (RH). Lors de la séance du dernier Conseil communal, le jeudi 6 novembre, une retentissante intervention du PLR Dominique Viquerat au sujet des conditions de plusieurs départs au sein de l’administration avait provoqué un malaise certain et la décision de poursuivre les discussions -fait rarissime – en huis clos. Aujourd’hui, c’est au tour du Service des énergies (SEY) d’être dans la tourmente, suite à un conflit au sein de sa section commerciale et développement. Un litige qui oppose l’équipe (sept personnes) à son chef.

Le différend s’est envenimé et a terminé sur le bureau de la Municipalité. Un Exécutif qui a finalement tranché, il y a un mois, en faveur du supérieur hiérarchique, par le bias d’un courrier jugé «extrêmement agressif» par la section vaudoise du Syndicat suisse des services publiques (SSP), qui a décidé de dénoncer publiquement ce cas «grave».

Nouveau chef

«Nous revendiquons pour ces employés, dont les états de service sont excellents, le droit minimal à être entendus», s’indigne Letizia Pizzolato, secrétaire syndicale. Pour cette dernière, c’est comme si on faisait payer à ces personnes le fait de s’être manifestées, «alors qu’elles sont dans leur droit lorsqu’elles sollicitent l’aide de leur employeur, via le service des RH, en cas de litige».

Tout commence il y a un peu plus d’une année, en septembre 2013, lors de l’arrivée d’un nouveau chef de la section commerciale et développement, équipe bien établie, dont la majorité des membres sont là depuis plus de dix ans et qui s’occupe de la réception, des abonnements et de la facturation. Le courant ne passe pas. «Ce chef a imposé une nouvelle ligne très managériale», souligne Letizia Pizzolato. L’équipe se sent alors dénigrée, pas comprise, surchargée de nouvelles tâches. La cheffe de bureau tombe en arrêt maladie pour burn-out. Le 15 juillet dernier, les collaborateurs de la section écrivent à la direction du SEY et au service des RH pour demander une entrevue en vue de discuter de ces dysfonctionnements.

Celle-ci aura lieu le 10 octobre, en présence, notamment, de la municipale Gloria Capt et du responsable des RH de la Ville, Julien Crot. A l’issue de la discussion, les employés notent avec satisfaction que le bien-fondé de leur démarche a été reconnu par les autorités. Ils remercient d’ailleurs Gloria Capt pour son implication dans ce dossier.

Aucune faute grave

Mais un mois plus tard, c’est la douche froide. Le 13 novembre, dans une lettre signée du syndic Daniel von Siebenthal au nom de la Municipalité, l’Exécutif apporte sa confiance pleine et entière au supérieur hiérarchique, soulignant le fait qu’il n’a commis aucune faute grave. Et, surtout, les autorités déplorent l’attitude des employés, accusés d’avoir porté des allégations contre leur chef sur la base de ressentis et non sur des faits. Des reproches qui font bondir le syndicat SSP. «Ces gens ont fait tout juste dans les procédures », s’étonne Letizia Pizzolato. La syndicaliste s’interroge, enfin, sur les éléments qui ont permis à la Municipalité de prendre position: «Dans une commune similaire, comme Nyon, quand il y a eu ce genre de conflit, qui concernait une équipe entière, une enquête administrative a été menée pour faire toute la lumière. Mais là, rien.»

Les autorités yverdonnoises rejettent de leur côté vigoureusement les reproches qui leurs sont faits. «Je suis même extrêmement choquée de la manière de procéder des syndicats», lance Gloria Capt, la municipale en charge des énergies. Elle ne peut accepter ces accusations publiques, alors qu’elle estime, au contraire, avoir pris ses responsabilités dans cette histoire.

«Il y a un problème que nous prenons très au sérieux, mais on ne peut en aucun cas parler de dysfonctionnement grave dans le service», poursuit l’élue PLR, qui assure qu’elle «travaille ardemment», en collaboration avec les RH et le chef du SEY pour trouver une solution pour le bien de chacun. «Je ne me défilerai pas», promet-elle, refusant néanmoins d’entrer publiquement dans les détails de ce conflit interne à l’administration. Le syndic Daniel von Siebenthal n’a, également, pas voulu faire de commentaire. L’affaire ne devrait néanmoins pas rester sans suite.