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«Contre vents et Marive…»

21 juin 2019 | Edition N°2523

Penthéréaz – Un lapsus du commandant de la Police cantonale, Jacques Antenen, en dit long.

Alors que la police coordonnée entre dans une nouvelle phase avec le projet Regio en cours dans l’Ouest lausannois – policiers intercommunaux de PolOuest et gendarmes forment des patrouilles mixtes –, le commandant de la Police cantonale, Jacques Antenen, a profité de la cérémonie de promotions d’été, hier à Penthéréaz, pour pointer ses détracteurs.

Aux «personnes mal informées» qui le soupçonnent de vouloir imposer la police unique «par la petite porte», il a répondu: «Ce projet expérimental se poursuivra contre vents et Marive…», avant de corriger par «marées». Pour Jacques Antenen, la police coordonnée, telle qu’adoptée par les élus, doit évoluer. C’est, à son avis, la meilleure garantie de maintien des corps communaux et intercommunaux, de plus en plus confrontés à des problèmes de recrutement.

Il ne fait aucun doute que le «lapsus» visait principalement le syndic-député d’Yverdon-les-Bains, Jean-Daniel Carrard, farouche opposant à tout rapprochement, quand bien même les citoyens yverdonnois ont voté majoritairement pour la police unique, en 2009. Et dire que la Cité thermale aurait pu faire œuvre de pionnier en la matière, puisque les patrouilles mixtes ont été éprouvées à l’occasion d’Expo.02.

Le commandant a relevé que la police avait les faveurs de la cote dans toutes les enquêtes de satisfaction, une «pole position» qu’il s’agit de conserver «en développant encore la proximité et la prévention», étant entendu que «se rapprocher ne signifie pas transiger».

Une belle promotion

Au chapitre des promotions d’été figure celle du major Ivan Ferrari, remplaçant, depuis l’année dernière, du commandant de la gendarmerie Alain Gorka, qui accède au grade de lieutenant-colonel.

Homme du sérail, cet officier supérieur lausannois a effectué l’école d’aspirants en 1983, avant d’intégrer les brigades de circulation, puis l’unité d’intervention. Il s’est impliqué dans les grandes réorganisations du corps (1999 et 2013), devenant le chef opérationnel de la gendarmerie vaudoise. Fils d’un père italien et d’une mère zurichoise, il a été l’un des premiers apprentis de police à la Ville de Lausanne, puisqu’il a fait partie de la volée pilote.

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Un officier sur ses terres

Le choix de Penthéréaz pour la cérémonie de promotions  n’est pas tout à fait dû au hasard. C’est en effet le lieu d’origine du capitaine Frédéric Dupertuis, qui effectuait hier sa dernière apparition officielle. Le 30 juin, jour de son anniversaire, il prendra sa retraite.

Cet officier, peu connu du grand public, a contribué au cours de sa carrière à réunir toutes les unités de ressources humaines, pour en faire un véritable service, qui compte 18 collaborateurs et a la  charge de quelque 1200 autres.

Frédéric Dupertuis a commencé sa carrière par l’école d’aspirants en 1980, alors que René Huber dirigeait la Police cantonale et Emile Pidoux la gendarmerie. Il a effectué la première partie de sa carrière sur le terrain, au sein des brigades de circulation. En 1998, le commandant de la gendarmerie, Jean-François Pittet, lui a confié la réorganisation du corps, devenue effective l’année suivante.

Au terme de ce mandat, il pensait retrouver le terrain lorsque Pierre Aepli, commandant de la Police cantonale, lui a demandé de créer un vrai service des ressources humaines. Jusque-là, la gestion du personnel était du ressort d’unités autonomes. Plus tard, sous le commandement d’Eric Lehmann, Frédéric Dupertuis a également mis en place le concept sport et santé.

Le service RH de la Police cantonale gère aujourd’hui toutes les phases, du recrutement à la planification, en passant par la gestion administrative. «C’est une aventure formidable», relève celui qui a entamé sa vie professionnelle par un apprentissage de photographe.

Isidore Raposo