Logo

Coup de chaleur autour des citernes

18 juillet 2014

La révision de la Loi sur la protection des eaux, qui mettra dans l’illégalité certaines catégories de citernes à mazout dès janvier 2015, multiplie les demandes d’assainissement.

Peppe Alfonzo présente un double manteau pour citerne enterrée, l’alternative aux citernes à simple paroi, hors la loi dès janvier 2015.

Peppe Alfonzo présente un double manteau pour citerne enterrée, l’alternative aux citernes à simple paroi, hors la loi dès janvier 2015.

Les réviseurs de citerne de la région ont chaud. Et pas uniquement en raison des conditions atmosphériques redevenues estivales. La cause de leur coup de chaleur est, en fait, davantage liée à l’entrée en vigueur, au 1er janvier 2015, de la révision de la Loi sur la protection des eaux de 2006. Avec pour conséquence la mise hors la loi des citernes à mazout enterrées à simple paroi. Selon les estimations du Canton, environ 1600 d’entre elles doivent encore être assainies sur sol vaudois, une demande que les professionnels de la branche ne vont très vraisemblablement pas pouvoir satisfaire.

«J’ai énormément de demandes et c’est pareil pour mes collègues. Tout le monde a attendu la dernière minute», constate André Ecuyer, directeur de la société éponyme basée à Yverdon-les-Bains. Le directeur de Charles Lippuner S.A., Peppe Alfonzo, confirme : «On n’y arrivera jamais pour la fin de l’année. Il faut à chaque fois attendre dix à douze jours pour que le double manteau, fabriqué sur mesure en Allemagne, arrive (lire encadré)». Philippe Beutler, directeur de Beutler Sanitaire Chauffage S.A., à Yvonand, a «refusé pas mal de demandes.»

Dans certains cas, l’assainissement d’une citerne peut faire surgir d’autres problèmes. «Sur place, nous vérifions également la chaudière. S’il faut la changer, cela représente, dans le cas d’une villa, un coût supplémentaire d’environ 20 000 francs», précise-t-il. L’investissement total à consentir incite certains à changer d’énergie, mais les autres alternatives ne font pas toutes l’unanimité. «Certains ont peur du gaz et aujourd’hui, les installations liées au mazout consomment moins», affirme Bernard Guenzi, directeur du commerce de détail de la société Avia pour la Suisse romande. Il ajoute que, de surcroît, beaucoup de personnes apprécient l’indépendance laissée par les citernes à mazout hors sol. Selon Philippe Cuendet, directeur de Cuendet Frères S.A., la révision de la loi n’aura pas outre mesure d’impact sur les livreurs de mazout : «Nous devons toujours nous renseigner sur la conformité des citernes. S’il y a un doute, nous ne livrons en principe pas», déclare- t-il.


Une enveloppe protectrice à ajouter

«Un certain nombre de citernes enterrées ont été installées en Suisse, très souvent avec une simple paroi de taule de 5-6 millimètres d’épaisseur. En cas de perforation, provoquée, par exemple, par le contact avec un morceau de ferraille laissé dans la fouille, le mazout peut se déverser dans la terre», explique Martin Stucky, spécialiste du Centre information mazout de l’Union pétrolière. Le système qui consistait à retenir le mazout par le biais d’un principe de vide-d’air lorsqu’un trou se forme dans la paroi ne sera plus autorisé au début de l’année prochaine. Les propriétaires ont donc soit la possibilité de poser une enveloppe en plastique sur mesure à l’intérieure de la paroi (équipement à double paroi), avec détecteur de fuite, soit l’option de la mise hors service de leur installation, pour passer à un autre type d’énergie. En Suisse, environ un bâtiment sur deux et à ce jour chauffé au mazout.