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Coup d’éclat anti-éolien à la Vallée

18 août 2015

Le Brassus – Afin de sensibiliser les Combiers aux nuisances des éoliennes, deux associations ont dressé une structure représentant la base d’une machine.

Claudine Berthet, Pierre-Alain Dufour, Romain Gauthier et Jean-Pierre Lacroix (de g. à dr.) posent devant le gabarit qui a été monté dans la nuit de dimanche à hier. © Blanchard

Claudine Berthet, Pierre-Alain Dufour, Romain Gauthier et Jean-Pierre Lacroix (de g. à dr.) posent devant le gabarit qui a été monté dans la nuit de dimanche à hier.

L’Association Eoliennes vraiment?, de la vallée de Joux, et l’Association SOS Vent d’Amont, de France voisine, ont manifesté, hier matin, leur opposition au projet d’Eoljoux. Dans la nuit de dimanche à hier, ils ont dressé un gabarit représentant le pied d’un mât d’éolienne et suspendu au bout d’un fil deux ballons à la hauteur présumée des hélices, soit 200 mètres. Leur réalisation est visible à la sortie du Brassus, direction Bois d’Amont, sur un terrain appartenant à la Commune de Morges.

«Notre objectif est de convaincre les Combiers que l’énergie éolienne ne sert à rien à la vallée de Joux et de faire, ainsi, capoter les projets de parc éolien du Mollendruz et des Grands Plats», lance Pierre-Alain Dufour, président de l’Association Eoliennes vraiment? Il poursuit: «Nous sommes un comité de dix personnes qui, au départ, étaient favorables à l’implantation d’éoliennes. Mais après réflexion et l’étude de divers dossiers, dont le travail de maturité de Valentin Minder, du Lycée cantonal de Porrentruy sur la problématique de l’implantation d’éoliennes sur le Jura, nous avons changé d’avis.»

Pour ces opposants, l’autonomie énergétique proposée par Eoljoux est un leurre. «Comment pouvons-nous être autonome avec des machines qui ne fonctionnent que deux jours par semaine?» Ils préconisent un subventionnement de l’électricité hydraulique, car selon eux, les barrages sont, aujourd’hui, sous-exploités en raison du prix trop élevé du KWh. Et pour acquérir une véritable autonomie, ils soutiennent que l’objectif peut être atteint par la géothermie profonde et la construction de centrale électrique au gaz de bois, à l’instar de ce qui se fait à Güssing, ville de l’est de l’Autriche. De plus, ils déplorent avec l’Association SOS Vent d’Amont l’atteinte au paysage, le manque d’études de l’impact des éoliennes sur la santé et le fait que l’implantation est prévue sur sol calcaire peu filtrant, ce qui augmente les risques de pollution.

A moins de 700 mètres

En plus d’être en parfait accord avec Eoliennes vraiment?, l’Association SOS Vent d’Amont regrette le manque de communication avec la population de la Commune des Rousses et surtout avec les habitants de Bois d’Amont, dont les demeures sont sises à 700 mètres des lieux d’implantation. «Nous savions qu’un projet d’éoliennes était en préparation depuis quelques années, explique Jean-Pierre Lacroix. Mais nous avons pris conscience de son impact, il y a quelques semaines, quand un habitant de notre village a montré l’emprise des machines sur notre paysage à l’aide d’un photomontage. Ce qui est tout à fait inacceptable. Nous comptons maintenant un millier d’opposants et déplorons que la Suisse se préoccupe du coq de bruyère, mais pas de ses voisins immédiats.»

Pierre Blanchard