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Deux skieurs et 140 chevaux pour servir la bonne cause à Chamblon

24 juin 2016 | Edition N°1771

Automobilisme – Les skieurs Justin Murisier et Daniel Yule conduiront le bolide de l’association Porte-Bonheur, à l’occasion du Slalom de Chamblon, ce week-end.

Les cadres nationaux de Swiss-Ski se sont éclatés à Lignières. © Michel Duperrex

Les cadres nationaux de Swiss-Ski se sont éclatés à Lignières.

Habitués à se faufiler entre les portes, lattes aux pieds, les skieurs Justin Murisier et Daniel Yule se glisseront entre les cônes, ce week-end, à Chamblon (essais de 7h à 12h et courses de 13h45 à 19h, samedi, et de 13h45 à 18h, dimanche). Au volant du bolide de l’association Porte-Bonheur, les Valaisans oeuvreront pour la bonne cause, en qualité d’ouvreurs. La Région Nord vaudois les a rencontrés lundi, lors de leur prise en main du véhicule -un Legend Car propulsé par un moteur de moto Yamaha XJR 1300- sur le circuit TCS de Lignières (NE).

Passionné des sports motorisés en général et motard averti, Justin Murisier n’a guère tergiversé à l’heure de mettre les gaz et de prendre ses aises au volant de la monoplace. De quoi soulever l’enthousiasme de Jean-Pierre Knoblauch, directeur du circuit, et de Daniel Yule: «Avec tout ce qui possède un moteur, Justin va à fond et réfléchit ensuite», s’est esclaffé l’Orsiérain. Des propos prémonitoires puisque sur le tour de piste suivant, Murisier partait en survirage et finissait en tête-à-queue. Pas de quoi freiner l’entrain du skieur, qui a tôt fait de remettre sa machine de 400 kg dans le bon sens de la marche et de repartir avaler le bitume, de plus belle.

«Les sportifs ont l’habitude de se projeter plus loin»

Justin Murisier (à g.) et Daniel Yule ont enfilé une autre combinaison. © Michel Duperrex

Justin Murisier (à g.) et Daniel Yule ont enfilé une autre combinaison.

L’aisance du Bagnard roulant à plein régime a quelque peu tranché avec la légitime appréhension d’un Yule de retour sous nos lattitudes, après un petit break salvateur au sud de la France, où il a pratiqué le kitesurf: «Bien sûr que je ressens une plus grosse appréhension à l’idée de prendre le volant que lorsque je m’élance au départ des courses de Coupe du monde. Tout est question de routine et pour moi, si c’est une habitude de franchir les portillons, ça n’en est pas une de conduire ce genre de véhicule.»

Après des débuts timides et un pitstop pour profiter des conseils avisés de Jean-Pierre Knoblauch, le double national helvético-britannique a pris ses marques et fait rugir les 140 chevaux répartis sous le capot multicolore de son bolide, avec de plus en plus de fluidité.

«Nous avons régulièrement la visite de sportifs d’élite à Lignières, a relevé, admiratif, Knoblauch. Et ils ont tous une qualité extraordinaire en commun: le coup d’oeil. On voit qu’ils ont l’habitude de se projeter plus loin que le commun des mortels. Cela se ressent dans leur pilotage».

Parmi les autres bonnes coutumes des pros du sport, celle de donner du temps et de prêter leur image à l’association d’André Marti. «Oui, c’est vrai que l’on est très sollicités et que l’on ne peut malheureusement pas répondre favorablement à toutes les demandes. Pour ma part, je m’engage auprès de Porte-Bonheur et de la fondation Ella, contre la muscovicidose. J’aime beaucoup le projet de Dédé (ndlr: André Marti) et ça m’apporte énormément de satisfaction de m’engager pour la bonne cause (ndlr: Porte-Bonheur réalise les rêves d’enfants orphelins). Le fait d’apporter sa pierre à l’édifice te force à te remettre en question sur tes façons de faire, de prendre conscience de certaines réalités. Cela te pousse à te rendre compte que tout n’est pas rose pour les gens qui t’entourent. C’est un plaisir d’aider les personnes défavorisées», a plaidé un Justin Murisier, presque considéré comme le local de la journée, lui qui effectue une grande partie de sa préparation physique estivale, sous les ordres avisés de Florian Lorimier, à Neuchâtel.

Marc Fragnière