Logo
Djeneba virevolte au festival Yelen
Baulmes, 12 septembre 2018. Ladji Barry avec ses marionnettes. © Michel Duperrex

Djeneba virevolte au festival Yelen

14 septembre 2018 | Edition N°2332

Baulmes – La manifestation africaine se déroule dès ce soir et jusqu’à dimanche dans un verger du village. Ladji Barry, un marionnettiste malien, sera pour la première fois de la fête.

Vêtue d’un tissu orange aux motifs africains, la marionnette Djeneba porte deux boucles d’oreille en forme de cœur. Avec son regard figé et ses mains géantes, elle participe à la deuxième édition du festival Yelen, qui se déroule dès ce soir et jusqu’à dimanche à Baulmes. «Pour fabriquer la tête, j’ai utilisé un moule en argile et du papier mâché. Par ailleurs, j’ai récolté du tissu dans des friperies pour réaliser la robe et des bouteilles en plastique pour les mains. Tout est conçu à partir de matériel récupéré», révèle Ladji Barry, un marionnettiste venu de Bamako pour participer à la manifestation organisée par son amie malienne Mireille Keita-Gilgien, qui s’est installée depuis une dizaine d’années en Suisse.

Fixée sur deux bâtons en fer et attachée à une ceinture, Djeneba virevolte dans les airs en suivant les mouvements habiles de l’artiste. «Devenir marionnettiste, c’était un rêve d’enfant», glisse Ladji Barry, tout en faisant bouger les bras de la silhouette géante. J’ai toujours été fasciné par cet univers et je me suis formé auprès de Yaya Coulibaly (ndlr: un marionnettiste bambara reconnu au niveau international).»

Durant le festival, l’artiste propose aussi des ateliers aux enfants, pour qu’ils puissent fabriquer des petites marionnettes suspendues à des fils, ainsi qu’un cours de teinture au bogolan, un tissu malien dont les motifs sont fixés grâce à de l’argile et du npéku, une écorce d’arbre rougeâtre. «Le but du festival, c’est de pouvoir découvrir la culture de l’autre par diverses animations et tisser des liens», assure Mireille Keita-Gilgien.

Regard malien sur la Suisse

«C’est la première fois que je viens en Europe, souligne encore Ladji Barry. J’aime beaucoup le paysage suisse. De ma vie, je n’avais jamais vu autant de champs de raisin et je ne connaissais pas les pommiers. La nature est très différente ici.» Tout au long du week-end, il se réjouit de partager son univers artistique avec les visiteurs du festival.

Plus d’informations sur
https://farafina.ch/festival-yelen/

Valérie Beauverd