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Elle va vous manger tout cru!

5 janvier 2022

Carole Zuccatti débarque de Genève à Valeyres-sous-Montagny avec sa table de massage et ses livres de recettes. Elle compte insuffler la tendance de «l’alimentation vivante». Avec ses plats sains et crus, elle promet de convaincre tous les palais, même ceux des plus sceptiques!

Manger plus sainement, entamer un régime, prendre soin de sa santé, se motiver à faire plus de sport… Autant de vœux qui sont souvent formulés chaque début d’année (lire ci-dessous). Mais les bonnes résolutions sont plus faciles à prendre qu’à tenir. Sauf si on trouve des outils adaptés et des conseils avisés. Dans le Nord vaudois, de multiples spécialistes sont aptes à coacher les volontaires. Et depuis décembre, il y a un nouveau nom sur cette liste: Carole Zuccatti.

Récemment installée à Valeyres-sous-Montagny, la quinquagénaire arrive tout droit de Genève avec l’ambition de planter et faire pousser son entreprise Graine de Soleil. «La globalité de tout ce que je propose consiste à apporter plus de joie et de l’aisance dans son corps. C’est le seul qui sera avec nous du début à la fin, alors autant que la cohabitation se passe bien, non?» ironise-t-elle.

Soins énergétiques, massages métamorphiques (déblocage de nœuds énergétiques d’origine prénatale), vente de matériel de cuisine, cours de nutrition… Son offre est aussi variée que le nombre de ses diplômes accrochés au mur et qui se comptent par dizaines.

Si elle laisse une partie de sa clientèle genevoise derrière elle, c’est dans l’espoir de trouver ici d’autres épicuriens avides de renouveau, surtout après les fêtes. «On a tous bien mangé ces derniers jours et, là, on se dit: ouille! Le ventre ne se porte pas très bien, image Carole Zuccatti, introduisant habilement ses stages culinaires sur mesure. Je ne suis ni vegan ni intégriste, je veux juste aider les gens à mettre plus de vie dans leur assiette.» Car c’est ça sa spécialité, la raw food ou l’alimentation vivante. Concrètement, elle cuisine un maximum d’aliments frais (bio et locaux évidemment) à moins de 42 degrés pour qu’ils gardent toutes leurs vitamines.

«A la base, on était tous des cueilleurs-chasseurs. On se nourrissait de baies, de verdure et, de temps en temps, on chopait un animal. Mais aujourd’hui, on mange de plus en plus de viande, de lait, etc. Et toutes ces protéines animales alourdissent le corps qui ne sait pas comment les assimiler», souligne la Nord-Vaudoise d’adoption.

Convaincue par les bienfaits de ce régime (lire encadré), la «raw cheffe» souhaite expliquer comment et pourquoi il faut manger des aliments crus. Toutefois, elle sait qu’imposer un programme strict ne marchera pas. Elle-même, avant de trouver «son remède miracle», a essayé moult régimes, en vain. «Cela ne fait que créer de la frustration. Je préfère regarder où se trouve chaque personne pour leur donner les clés d’un changement qui leur est adapté. On commence par un petit pas et, ensuite, c’est à elles de choisir d’aller plus loin quand elles se sentent prêtes.» Et d’ajouter: «Cela ne s’improvise pas de diminuer sa consommation de protéines animales, car il faut trouver des moyens de compenser ailleurs pour trouver les nutriments dont le corps a besoin.» Pareil pour la cuisine crue, il faut connaître les associations à faire et celles à éviter.

Arrivera-t-elle à convaincre les Nord-Vaudois de changer leurs habitudes? «Oui, je pense. D’ailleurs, certains l’ont peut-être déjà fait. Je sais qu’il existe des coaches mais plutôt sur Neuchâtel.» Quelle est son astuce pour convaincre un féru de viande et de produits laitiers de les remplacer par des épinards et des graines? «Quand le corps a besoin de quelque chose et qu’on le lui donne, ça aura le goût du paradis, prévient-elle. Et je vous assure que ma recette de lasagnes n’a jamais déçu personne. Même lorsque des femmes tirent leurs maris à une de mes formations, ceux-ci finissent souvent par me glisser en douce que c’est délicieux, mais ils n’osent pas l’avouer à leur épouse!»

Pour contenter tous les palais, elle recourt à des feintes. Dans les lasagnes, par exemple, elle remplace la viande par des champignons, la béchamel par de la sauce tomate et le fromage râpé par des éclats de noix de cajou travaillés pour qu’ils s’apparentent à du fromage. Ce dernier ingrédient fait aussi fureur dans son cheesecake. «Oui, on peut se faire plaisir en mangeant sainement. Comme je le dis souvent, mes plats sont testés et approuvés par une grande gourmande!»

Infos: www.grainedesoleil.ch
www.carolezuccatti.ch

 

La banquière devenue « raw cheffe »

 

Son premier déclic, Caroline Zuccatti l’a eu lorsqu’elle a appris qu’elle souffrait d’une maladie auto-immune grave. «J’ai fait le choix de changer mon alimentation plutôt que de prendre des médicaments. Je ne le recommande pas, c’était un choix personnel, appuie-t-elle. Vingt ans plus tard, mes résultats sont toujours bons. J’aime dire, même si cela risque de faire bondir certains, que j’ai fait un deal avec ma maladie: je lui fiche la paix avec un traitement et elle en fait de même avec moi.» Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’elle a pu réaliser le virage à 180 degrés qu’elle n’osait faire: se lancer dans la nutrition. Remerciée après une douzaine d’années à travailler dans le domaine bancaire à Genève, elle a saisi l’occasion de retourner sur les bancs d’école. Alors qu’elle étudiait diverses théories, elle a estimé qu’il était temps de tester sur elle l’alimentation vivante ou «raw food». Elle l’a tout de suite approuvée et a ainsi enchaîné les formations.

Christelle Maillard