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Elles sèment les graines d’un avenir durable
Vallorbe, 14 février 2019. Transition Vallorbe, de g à dr: Léa Perrin, Caroline Ebel, Leslie Uldry. © Michel Duperrex

Elles sèment les graines d’un avenir durable

26 avril 2019 | Edition N°2485

Vallorbe – La transition Vallorbe propose des solutions pour adopter un mode de vie plus écologique. Le groupe se muera en association la semaine prochaine.

Leslie Uldry, Caroline Ebel et Léa Perrin (manque Julie Desseigne sur la photo) débordent d’énergie et d’idées pour Vallorbe et la région. © Michel Duperrex

Quatre filles, un village, une centaine de membres et plein de projets en route. Transition Vallorbe, un mouvement de développement durable pour Vallorbe et la région créé sous l’impulsion de Leslie Uldry, en collaboration avec Léa Perrin, Caroline Ebel et Julie Desseigne, se constituera officiellement en association le 3 mai prochain. «Ce n’était pas notre but à la base, mais nous serons plus crédibles. Nous pourrons ouvrir un compte bancaire et demander des autorisations sous une forme officielle», expliquent-elles.

Une aventure scolaire

Dans le cadre de son travail de maturité gymnasiale, Leslie Uldry, 20 ans, souhaitait présenter Demain, le film réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent, sorti en 2015. Une discussion avec le syndic de Vallorbe l’a toutefois décidée à voir plus loin et à trouver des acolytes. C’est à ce moment-là que les quatre filles se sont rencontrées. En décembre 2017, elles ont décidé d’unir leurs forces et ont fondé Transition Vallorbe. «Ensemble, on a davantage de conscience, d’envie et de force», explique Caroline Ebel, 30 ans. «Nous souhaitons sensibiliser les gens au lieu de garder nos convictions uniquement pour nous», ajoute Léa Perrin, 23 ans.

Les Vallorbières avancent à grands pas, démontrant que chacun peut faire sa part et que l’on a plus de poids à plusieurs. En mai 2018, Demain a été projeté à Vallorbe. Quelque 200 personnes ont fait le déplacement. Bien qu’elles se sentent plutôt encouragées, les créatrices doivent toutefois se battre pour dépasser certains préjugés. «Juste parce que nous défendons l’écologie, les gens estiment que nous n’avons pas droit à l’erreur. Ils nous ont cataloguées de police de l’écologie», note Caroline Ebel. Et Léa Perrin d’ajouter: «Ils n’ont pas de demi-mesure. C’est soit tu es parfait, soit tu n’es rien. Notre but n’est pas d’être des gauchistes écolos. Nous voulons juste montrer et proposer des choses.»

Malgré tout, les quatre militantes avancent. Transition Vallorbe organise chaque premier vendredi du mois une séance permettant de faire le point, d’évoquer les projets en cours et d’en proposer de nouveaux. La Commune leur met une salle gratuitement à disposition. Le syndic ou des employés communaux sont présents en cas de besoin et le groupe compte désormais plus de 100 membres.

Des projets plein la tête

Durant la période de Noël, les Vallorbières ont notamment su convaincre la plupart des commerçants locaux de limiter le nombre de décorations lumineuses pour baisser la consommation d’électricité. En parallèle, le groupe propose des ateliers de fabrication de produits ménagers afin d’éviter les emballages. Il collabore également avec l’école et propose aux élèves de nettoyer leur cour. Il organise aussi un ramassage des déchets une fois par mois. S’ajoute à cela la création d’une liste des producteurs locaux qui pourrait s’étendre aux villages alentours. Les jeunes femmes expliquent en effet «qu’il est possible de tout trouver dans un petit périmètre».

Transition Vallorbe, qui fourmille d’idées, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Ses initiatrices songent en effet à mettre en place des minicentres de tri dans tout le village. Et pour les manifestations, les jeunes femmes militent pour que les organisateurs fassent systématiquement appel à ecomanif, ce département de la Société pour le tri, le recyclage et l’incinération des déchets (Strid), à Yverdon-les-Bains, qui fournit de la vaisselle réutilisable. «Nous avons testé le concept au marché de Noël. Tout s’est parfaitement déroulé. En plus, le service propose de récupérer la vaisselle encore sale et de la laver à des prix abordables.» Parmi leurs multiples envies figure encore celle de créer un jardin collectif, gratuit et libre d’accès, où elles installeraient une étagère à outils que tout un chacun pourrait utiliser.

Lara Liard