Semi-ironman - Alors qu’elle hésitait à prendre le départ de l’épreuve de Cervia, Julie Lachat a finalement battu son record sur la distance et a fini 2e de sa catégorie. De quoi obtenir un ticket pour les Championnats du monde 2022, qui auront lieu aux États-Unis.
Quand elle évoque le sujet, Julie Lachat semble ne pas encore tout à fait y croire: «Je m’étais dit que ce serait très difficile d’arriver à me qualifier pour les Championnats du monde. Et jamais de ma vie je n’aurais pensé terminer 2e de ma catégorie à un semi-Ironman!» C’est pourtant l’impressionnante performance qu’a réalisée la coureuse et triathlète de Champvent, le mois dernier à Cervia, en Italie.
La Nord-Vaudoise espérait s’approcher des 5h – sa meilleure marque précédente était de 5h10 –, elle a pulvérisé le chrono en bouclant les 1,9 km de natation, 90 km de vélo et 21,1 km de course à pied en 4h48. Et ce, alors qu’elle hésitait encore à prendre le départ peu de temps avant la compétition, et qu’elle a dû composer avec une nouveauté: la mer.
«Je n’y avais jamais nagé en compétition. En plus, ce jour-là, l’eau était mouvementée. Mais, au final, la flottaison m’a peut-être aidée à avancer plus vite que je ne le prévoyais. J’espérais mettre 37-38 minutes et, en fait, je suis sortie de l’eau après 31 minutes. Je me suis dit ah ouais, génial!, et quand je suis montée sur mon vélo, j’étais en forme comme jamais. Alors que toute cette saison, quand je pédalais à l’entraînement, je n’étais jamais bien. J’avais toujours des douleurs, je n’arrivais pas à trouver une bonne position.»
«Quand j’ai vu que le chrono affichait 4h48, je n’y croyais pas.»
Là aussi, celle qui travaille à la brigade cycliste de Lausanne s’est surprise en bien: alors qu’elle visait 2h50, elle est descendue de son vélo après 2h37 seulement. Même la montée de 2 km ne lui a pas posé de problème. «Je pensais avoir un coup de mou, mais c’est passé comme une lettre à la poste!» Ne restait plus que la course à pied, son point fort. «Finalement, c’est presque là que j’ai été déçue de mon temps.» Pas longtemps toutefois. «Quand j’ai vu que le chrono affichait 4h48, je n’y croyais pas. Et j’ai été tout aussi étonnée de découvrir que j’étais 5e au classement scratch féminin et 2e de ma catégorie!»
Un 2e rang chez les 35-39 ans dames qui lui vaut un ticket pour les Championnats du monde 2022 de semi-Ironman, qui auront lieu en octobre à Saint George, aux États-Unis. «Je n’ai reçu le mail qu’après être rentrée d’Italie. Je pensais avoir manqué la qualification, puisque seule la première obtenait un slot. Mais en fait, il y en avait des supplémentaires qui étaient attribués aux suivantes, en fonction du nombre de participantes par catégorie.»
Julie Lachat n’avait cependant que trois jours pour rendre réponse et confirmer qu’elle se rendrait bien en Utah l’automne prochain. «J’ai un peu hésité, car rien que l’inscription coûte 650 dollars. Mais mon entourage m’a poussée à accepter, en soulignant que je pourrais mettre en place un crowdfounding. Et je me suis dit que c’était peut-être la seule fois de ma vie que j’aurais l’occasion d’aller aux Mondiaux…»
Ses deux jeunes enfants étant désormais scolarisés, la sportive va quelque peu modifier ses horaires d’entraînement. «Mon coach, qui me suit depuis une année et avec qui j’ai un très bon contact, tient compte de ma vie familiale et professionnelle pour établir mes programmes. Je pense que c’est grâce à lui si j’ai été aussi en forme cette saison», souligne Julie Lachat. Qui entend bien mettre toutes les chances de son côté pour être une nouvelle fois dans un jour où tout lui réussit, lors des Mondiaux.
Invitée d’honneur de la Vully Run
Il n’y a pas qu’en semi-Ironman que Julie Lachat brille. La Chanvannaise s’illustre également régulièrement en course à pied. Et comme elle avait remporté la Vully Run en 2020, elle en a été l’invitée d’honneur cette année. «Les organisateurs prévoient quelques entraînements les semaines avant la course, pour ceux qui veulent participer à des sessions en groupe. Ils m’ont demandé de venir à l’un d’eux. C’était sympa, très convivial», relève la sportive, qui apprécie le côté familial de la manifestation. D’ailleurs, ses deux enfants ont participé à l’édition 2021, et sa fille a même terminé sur la deuxième marche du podium chez les filles de moins de 8 ans. Et Julie Lachat a fait honneur à son statut, puisqu’elle s’est une nouvelle fois imposée chez les dames, toutes catégories d’âge confondues, améliorant même son temps d’une minute.
La Nord-Vaudoise a poursuivi sur sa lancée en terminant 1re de sa catégorie à Morat-Fribourg, début octobre. Son chrono de 1h09’56 lui a valu une 10e place au scratch chez les dames. Solide, au vu du plateau présent au départ de la course de 17,17 km.
Une apparition dans un clip vidéo
Julie Lachat a été choisie pour participer à la promotion de la nouvelle basket à plaque carbone de la marque Scott. «C’est un de mes collègues qui a vu passer une annonce sur les réseaux sociaux. J’ai envoyé mon dossier et j’ai été retenue. J’ai donc passé deux jours à Zurich, au printemps dernier, à faire des shootings photos et des prises pour un clip vidéo», raconte la Chanvannaise. Cerise sur le gâteau, la sportive s’est vu offrir «pas mal de matériel» par la marque en question.