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«Il n’y a pas de mauvaise morphologie»
Emilie Perreten. © Michel Duperrex

«Il n’y a pas de mauvaise morphologie»

21 novembre 2020

Sublimer et accepter son corps sont les mots d’ordre de Statera, projet lancé il y a un an par la conseillère en image Emilie Perreten. Séances personnelles, ateliers ou mariages, la jeune entrepreneuse voit le relooking comme un outil de bien-être et de confiance en soi, loin des diktats de la mode.

 

Maternité, opération ou perte de poids drastique: se sentir bien dans ses baskets peut être un véritable défi. C’est là qu’intervient Emilie Perreten, conseillère en image et fondatrice de Statera. Lancé en 2019 dans un studio à Penthéréaz, le projet n’est pas une simple opération relooking selon les dernières tendances, mais vise à redonner bien-être et confiance en soi à qui les aurait égarés. Plus que des séances individuelles, Emilie propose également des ateliers en groupe, et couvre volontiers mariages et événements de toute sorte.

«J’ai envie d’accompagner les gens en leur prouvant que, au final, personne n’est jamais complètement satisfait de son physique, affirme Emilie. Et pourtant, il n’y a pas de mauvaise morphologie. Le secret, c’est de comprendre son corps, puis de l’accepter.» Palettes de couleur et mètre à l’appui, il s’agit de découvrir ce qui flatte le plus telle ou telle physionomie: «Je commence par rencontrer la personne pour comprendre ses attentes, son histoire, et installer un climat de confiance. Ensuite vient la théorie des morphologies, des couleurs et des matières, que j’explique à la cliente – car tout le monde ne peut pas tout mettre. Mais ce n’est pas parce que l’on fait du 46 qu’on ne peut rien porter du tout, et qu’il faut se cacher!» Si les hommes ne sont pas encore au rendez-vous, Emilie assure que ce n’est qu’une question de temps. «En ville, ils commencent gentiment à sauter le pas. Ici, j’ai au moins réussi à éveiller leur curiosité !»

Soignante de formation, la jeune maman de trente-deux ans a décidé de sauter le pas en 2019: «Pendant longtemps, mes priorités étaient ma famille et mon travail. Je me suis dit que dès que mes trois enfants seraient à l’école, je penserai enfin à moi. Je voulais m’épanouir dans un métier, créer quelque chose qui me ressemble, et me lever le matin sans avoir l’impression d’aller travailler.»

Mais Statera est également né d’un ressenti personnel: «Dans mon entourage, j’ai constaté qu’après la maternité par exemple, beaucoup de femmes se perdaient complètement – elles avaient de la peine à s’adapter à ce changement de statut, de corps. À se sentir femme, tout simplement.» Loin des strass et du glamour, la conseillère en image voit son métier comme quelque chose de fondamentalement social, centré sur le bien-être et l’acceptation de soi. Quant à l’idée de quitter la région pour exploiter le terreau relooking déjà fertile en ville, il en est hors de question: «Pour moi, c’était un véritable parti pris de rester à Penthéréaz. Je voulais montrer qu’il n’y a pas besoin d’être en ville pour prendre soin de soi, de son image. Au début, c’était un peu effrayant. Je me demandais si ça allait marcher, si les gens n’allaient pas me regarder avec de gros yeux. Finalement, c’est un succès. Je suis une fille de la campagne, une fille du coin, et cela facilite le contact; ça rassure beaucoup de personnes.»

Daniella Gorbunova