Vallorbe – L’Administration fédérale des douanes a organisé, hier, une première opération de contrôle routier commune avec ses partenaires français.
Une cigarette coincée entre les lèvres, une casquette noire et des crocs crasseuses: un conducteur d’origine bosnienne brandit ses papiers d’identité au garde-frontière, ce mardi matin. Le jeune homme, qui traverse la frontière franco-suisse, circule depuis les Pays-Bas au volant d’un quarante tonnes. À la douane de Vallorbe, les forces de l’ordre l’interpellent dans le cadre d’un contrôle routier organisé conjointement par l’Administration fédérale des douanes (AFD) et la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Bourgogne-Franche-Comté. «Il aurait dû mettre une signalétique orange pour avertir qu’il transporte des marchandises dangereuses. Il ne l’a pas fait», indique Stéphane Ulrich, responsable de l’unité de contrôle mobile de l’AFD. «Avec des plaques immatriculées en Europe de l’Est, c’était quasiment sûr qu’il allait se faire contrôler, renchérit Olivier Thirion, membre de la Direction régionale (Dreal). Le conducteur, ou plutôt l’entreprise qui l’a mandaté, risque jusqu’à 4500 euros d’amende.»
Première opération de contrôle de A à Z
Si la majorité des transporteurs remplissent les conditions pour circuler des deux côtés de la frontière, force est de constater que certains chauffeurs de poids lourds ne respectent pas les conditions en matière de sécurité routière. Le but de l’opération menée conjointement par les forces de l’ordre françaises et suisses est de développer des contacts réguliers. Parmi les 500 camions qui traversent la frontière ce mardi, une vingtaine sont inspectés.
Plusieurs mesures de contrôle peuvent être prises, notamment lorsque certains chauffeurs circulent avec des charges trop lourdes ou lorsqu’ils ne respectent par les temps de repos imposés. «Certaines opérations peuvent durer jusqu’à trois jours. Il faut se donner tous les moyens pour assurer la sécurité», poursuit Stéphane Ulrich.
Arrivé aux environs de 8h30, un chauffeur italien et sa cargaison de meubles n’échappent pas à la surveillance des douaniers. «Il est autorisé à circuler avec un camion d’une longueur de 18,5 mètres, mais le sien mesure 40 centimètres de plus. C’est un élément d’irrégularité, d’où la nécessité de mettre en place un dispositif de contrôle de A à Z», explique Stéphane Ulrich. Accompagnée de son labrador âgé de 5 ans, l’agente Laetitia Carlos parcourt ensuite le véhicule de long en large à la recherche de produits illicites. Rien à signaler. L’homme devra tout de même s’acquitter d’une amende pour ne pas avoir respecté les dimensions de son véhicule.