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Ils veulent ouvrir leurs portes à des migrants

17 septembre 2015

Giez – Sensible au slogan «Un village, une famille de réfugiés», la Municipalité veut offrir un logement à ceux qui fuient leur pays.

A l’origine de la démarche: le syndic Jean- Daniel Cruchet (à g.) et le municipal Nicolas Rouge. © Nadine Jacquet

A l’origine de la démarche: le syndic Jean- Daniel Cruchet (à g.) et le municipal Nicolas Rouge.

«Un village, une famille de réfugiés.» Un message bref et clair, digne des meilleurs slogans. Et bien que la saison soit aux élections, il ne s’agit pas d’une formule publicitaire d’un politicien cherchant à se mettre en avant, mais d’un acte citoyen. Nicolas Rouge, municipal à Giez, se sent très concerné par les problèmes de la migration. Il partage, depuis peu, son idée qui permettrait d’améliorer la situation des réfugiés syriens, dont l’arrivée massive inquiète.

«Si chaque village -il y en a environ 4000 en Suisse- accueille une famille de réfugiés, nous pouvons accueillir 16 000 réfugiés», a expliqué, hier matin, Nicolas Rouge sur les ondes de la RTS. Cette idée, il l’a partagée avec son syndic Jean-Daniel Cruchet, qui a tout de suite été séduit, comme le reste de la Municipalité.

«C’est vrai qu’il faut faire quelque chose contre cette misère humaine. Surtout que l’hiver approche», lance le syndic, sensible à l’arrivée massive de Syriens en Europe. Etant donné que les locatifs de la Commune de Giez sont tous occupés, Jean-Daniel Cruchet a alors proposé de mettre l’un de ses appartements libres à disposition d’une famille de migrants. «Il n’est plus habité depuis plusieurs années. Il faudrait faire quelques travaux et le meubler, mais c’est un endroit chauffé», explique-t-il.

«Un village, c’est une grande famille. Le fait d’accueillir des personnes, avec des enfants qui seront scolarisés, facilite l’intégration», approfondit Nicolas Rouge, en espérant qu’un mouvement de soutien se mette en place pour aménager le grand trois-pièces du syndic et que le slogan «Un village, une famille de réfugiés» résonne d’une commune à l’autre.

«Suite à mon intervention à la radio j’ai déjà reçu une centaine de messages positifs», précise Nicolas Rouge, en constatant que d’autres municipalités traiteront de la question lors de leurs prochaines séances.

 

Devenir une famille d’accueil

Il est possible d’approcher l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), ou l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) pour devenir une famille d’accueil pour les migrants. Mais est-il possible de recevoir, en particulier, une famille syrienne? «Beaucoup de personnes expriment leurs préférences et nous essayons de répondre à la demande, mais ça n’est pas toujours possible», explique Stefan Frey, porte-parole de l’OSAR, qui permet aux personnes intéressées à vivre cette expérience dans les cantons d’Argovie, de Berne, de Genève et de Vaud de s’inscrire en ligne. L’OSAR transmet les offres aux autorités cantonales. Ces dernières sélectionnent les réfugiés parmi ceux qui étaient jusqu’à présent pris en charge dans des hébergements collectifs (centres de transit) en fonction de l’offre de logement. Les réfugiés et les hôtes potentiels se rencontrent et définissent les conditionscadres ensemble, avant de décider s’ils veulent ou non se lancer ensemble dans le projet. Les réfugiés restent dépendants des prestations d’assistance fournies par l’autorité cantonale. Ils reçoivent donc une aide financière, notamment pour le logement.

www.osar.ch et www.evam.ch

Muriel Aubert